Chapitre 2 : Avant de mourir

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J'étais debout, sur un rocher, près d'une plage abandonnée. Le soleil était plus resplendissant que jamais. Ma chevelure flottait sous la brise marine. J'avais une sobre robe bleue, que j'avais trouvé dans le coffre de la voiture. L'horizon était magnifique, les goélands s'attroupaient sur le sable fin. Je me suis assise, laissant mes jambes et le bas de ma robe tremper dans l'eau. Bruce s'assit près de moi et se mit à fumer. Derrière ses yeux de méchant sans pitié, se cachait de la mélancolie et de la nostalgie.

- J'aimerais mourir ici avec toi, sur cette plage ; affirma-t-il.

- A la tombée de la nuit, dans une semaine, un mois ou un an, nous reviendrons ici. Nous achèterons deux milkshakes au marché portuaire. A la tombé de la nuit, au coucher du soleil, nous nous assiérons ici, puis nous empoisonnerons ce milkshake. Nous allons faire une surdose de somnifère, puis nous quitterons ce monde de merde en paix.

- Hâte de voir la gueule des flics quand ils trouveront nos corps. Quels barjes ! s'écriront-ils !

Le soleil arrosait notre peau, l'été, quelle belle saison. Je n'aurais jamais cru rencontrer quelqu'un comme Bruce, quelqu'un qui me comprenait. Suis-je naïve, peut-être allait-il me décevoir, ça n'avait aucune importance. Je quitterais ce monde avec le cœur léger. Nous nous sommes créés une liste des choses qu'on devait accomplir à tout prix avant de mourir. Nous devions commencer par braquer une banque pour réunir le maximum d'argent et puis le monde serait à nous jusqu'à notre mort. On ferait toutes les folies risquées et inimaginables et nous mourrons ensemble. C'est à partir de ce jour où ma vie commença véritablement. Plus d'amis toxique, plus de haine, plus de larme, plus d'école, de devoir, de stress, plus d'engueulade quotidienne, plus de pilules calmantes, rien que du pur bonheur. Nous achèterions une villa où nous pourrions organiser moult soirée et orgies ! Ca peut paraître fou, mais plus rien n'était effrayant désormais. La première chose qu'on est allé faire après profiter du soleil, c'est changer radicalement d'apparence pour marquer un avant et un après dans nos vies. Nous avons demandé à la coiffeuse de me colorer les cheveux en rose bonbon et Bruce en vert fluo. C'était un de mes fantasmes les plus inassouvies avant, ne pas respecter les protocoles et être la plus excentrique possible. On s'est implanté tout plein de piercing, et on s'est fait tatouer deux chaînes brisées, en signe de liberté. On a acheté deux masques d'anniversaire puis on a préparé un plan pour braquer une petite banque histoire que ce ne soit pas trop dur. On a fait le plan en une soirée. Mes pouvoirs nous ont été d'une grande aide. Le lendemain soir, on est entré avec nos deux masques, sans armes, avec nos deux masques sur le visage. Le banquier n'était nullement impressionné dans la mesure où nous n'étions point armés. J'ai élevé ma main vers lui, et il a été expulsé contre le mur. On a sauté par-dessus le comptoir et une bande de vigiles sont venus à notre rencontre, en un claquement de doigts, ils étaient au sol, les ligaments croisés et les muscles défoncés. On a embarqué le plus de liasses de billet possible. C'était la pagaille, tout le monde courait dans tous les sens, et on était les seuls à se marrer. Bruce a sauté sur le comptoir, a pris les feuilles et les a jeté dans tous les sens. Je faisais voler les hommes, envoyait des ondes énergétiques pour les neutraliser. Grâce à son extra-lucidité, Bruce savait exactement où se trouvait le plus d'argent. C'était si excitant, mais en même temps si rassurant et apaisant. On se serait cru dans un film, c'était vraiment un rêve éveillé. On était fou, mais on aimait cela. Rien n'est plus fort qu'un tueur extralucide et une suicidaire aux pouvoirs déchaînés. On a grimpé avec toute la thune dans la voiture et on a décollé sur la route, alors qu'une voiture de flic nous poursuivait. Je me suis tapé l'un de mes plus gros fou-rires avec l'inconnu. Ce dernier a même pris une liasse de billet qu'il a fait voler sur la vitre d'une voiture de police. On bout d'un moment, on a réussi à les semer, on s'est garé en plein milieu de nulle part et on a couru en riant avec les bourses d'oseille. On était sans-limite, invincibles. On s'est arrêté sur une aire de pique-nique abandonné. Je me suis allongée sur les genoux de Bruce et je me suis endormie. Lorsque je m'éveillai, le meurtrier me murmura :

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 27, 2022 ⏰

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Meurtrier et Suicidaire 🖤❣️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant