7- T'as qu'à le faire, Joy

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Dès que Quill quitte ma chambre, je ferme celle-ci à clé et me dirige à quelques centaines de mètres de là, au fond du parking mal éclairé du Motel. Bucky est assis sur le trottoir, immobile. J'ai l'impression qu'il est perdu dans ses pensées. Alors quand j'arrive à sa hauteur, je me racle la gorge pour lui faire part de ma présence. Il se tourne vers moi, me regarde un très court instant et reprend sa position initiale sans dire un mot.

— Barnes, qu'est-ce qui a ?

Puisqu'il ne répond pas, je réitère la question.

— Bucky ?

— Je suis venu te voir, finit-il par dire les dents serrées, comme tu me l'as demandé. Mais tu avais l'air... déjà très occupée.

— Oh, je vois. J'ai compris.

Alors Bucky doit croire que Quill et moi... mais non, pas du tout ! Star-Lord est très gentil, et il me fait rire mais... Non. Il n'y a rien entre nous. C'est donc ce que je finis par dire à Bucky, après m'être assise sur le trottoir à côté de lui.

— Quill est juste venu me proposer de parler, à propos des « parents qui craignent » comme il m'a dit. Je l'ai remercié, et voilà. C'est tout ce qui s'est passé. Si c'est ce qui te faisait peur...

— Rien me fait peur, m'arrête Bucky en tournant son regard de glace vers moi. Rien du tout. Et puis tu sais Joy, j'ai saisi, on est pas ensemble. Alors tu peux bien faire ce que tu veux.

Avant que je puisse répondre quoique ce soit, Bucky se lève et commence à partir de l'autre côté du parking. Je ne me laisse pas faire cependant, et le suis à la trace, sentant la colère commencer à monter en moi.

— Ohhh Bucky Barnes, ne t'en vas pas comme ça ! Cette conversation n'est pas finie !

— Quoi, Joy ?! me dit-il en se tournant vers moi d'un coup sec. Quoi ?! J'ai raison, non ? On est pas ensemble, je me trompe ?

Incapable de lui donner la réponse qu'il attend de moi, je me contente de le regarder d'un air désolé. En voyant ça, Bucky secoue vivement la tête de gauche à droite avant de lever les yeux au ciel.

— Qu'est-ce que je disais, reprend-il. Alors tu fais ce que tu veux. Si tu veux t'envoyer en l'air avec Quill, ou avec n'importe qui d'ailleurs, t'as qu'à le faire. T'as qu'à le faire, Joy.

Cette fois ça suffit. Il va trop loin. Je veux dire, il fait forcément exprès ! Ce n'est pas parce que je n'accepte pas de mettre une étiquette sur ce qu'on vit tous les deux que ça lui donne le droit de m'en vouloir à ce point.

— Tu es le roi des idiots, Barnes !

Celui-ci s'approche de moi la mâchoire serrée et les sourcils froncés. Je peux voir ses tempes se gonfler et la veine de son front s'intensifier. Mais ça ne me fait pas peur : moi aussi je peux être en colère.

— Pourquoi est-ce que tu me dis ça comme ça ? lui demande-je en criant. Hein ? Pourquoi tu me balances ça à la figure comme si tu m'en voulais pour quelque chose ? PARLE la prochaine fois, au lieu de t'énerver et de bouder comme un gamin !

— J'ai plus envie de parler, JOY !

J'ai l'impression qu'il est tellement en colère qu'il pourrait se battre contre moi. Je suis tellement en colère que je pourrais le faire. J'en ai même très envie. Quelques semaines plus tôt, nous aurions sûrement réglé ça en nous sautant dessus pour évacuer toute cette tension. Mais là, je vais me retenir de le faire ; il ne mérite pas que tout se règle aussi facilement. C'est le roi des idiots, j'en suis persuadée.

— Très bien, finis-je donc par dire le ton de marbre. Alors salut, James.

Alors que je me retourne pour rejoindre ma chambre à nouveau, je peux entendre Bucky s'énerver encore une fois, même si je ne suis plus là pour l'écouter.

— James ?! Tu te fous de ma gueule ?

Trop tard. Alors que je sens que Bucky pourrait continuer comme ça pendant des heures, j'arrive devant la porte de ma chambre, y entre, et la claque sans regarder en arrière. Ce soir je dormirai seule, on dirait. 

L'Univers de Joy - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant