|Submergée par tous ses sentiments sans mots, je m'effacerai comme une mer sans eau. |
Nessrine Hasni, résidante dans une banlieue, dans la zone pavillonnaire. Fille de Zineb Alib et Houssine Hasni. Soeur de Yousri Hasni et Bouchra Hasni. Amie de Aicha Hatif.
Voilà qui je suis. Une âme survivante au dessus de toutes ces âmes déchirées.
- Oh !
- Ouais ?
Bouchra - Yemma elle a dit va acheter du pain.
- Il est où Yousri ?
Bouchra - Dehors, vas-y bouges.
Je lève ma grosse carcasse de mon lit, j'enfile ma doudoune et j'mets mes baskets. Je prends l'argent au dessus du micro-ondes et j'sors de chez moi. J'mets ma capuche pas parce qu'il pleut mais juste parce que j'ai froid aux oreilles, et j'accroche mes écouteurs à mes oreilles.
|.. Oui des mosquées sous scellés, qu'est-ce que la laïcité quand on doit se cacher pour prier... |
Je rentres dans la boulangerie et je ressors aussi vite que j'suis rentrée. Sur le chemin du retour, j'marches quand un coup il pleut. Mais c'était pas une averse toute mignonne et douce. Nan, les gouttes tombaient en trombe. Alors j'cours rapidement sous un abris de bus.
Je me pose contre la vitre un peu essoufflée. J'vois de loin un petit courir à fond vers moi, enfin vers l'arrêt de bus. Une fois arrivé, j'le vois le petit il est en t-shirt. C'est des fous les petits.
Il me regarde vite fait puis il se pose contre la vitre comme moi. Les minutes passent et plus la pluie s'aggrave. À ce rythme là les grelons aller pas tarder.
D'un coup la musique s'arrête, je prend mon téléphone et j'vois qu'il est éteint. Il manquait plus que ça, ma batterie était à plat. Ça commençait à m'énerver cette situation.
- Hé t'as l'heure stp ?
Le petit me regarde puis ensuite regarde sa montre.
Le petit - Elle marche pas, c'est juste pour faire beau. Dit-il en se grattant la tête, gêné.
J'laisse échapper un léger rire, j'étais coincé avec un petit arnaqueur en t-shirt. Quelle ironie. Soudain, il se met à éternuer.
- Voilà c'que ça fait de sortir en t-shirt. Dis-je en ricanant.
Le petit - Il faisait beau.. enfin taleur. Dit-il déçu.
Le pauvre, il me faisait de la peine. J'enlève ma capuche et ouvre ma doudoune.
Le petit - Tu m'passes ta doudoune? Dit-il choqué.
- T'es fou, tiens la moi, dis-je en lui tendant ma doudoune.
Il la pris un peu perdu et moi j'enleve mon gilet. Je lui donne mon gilet et il me dit :
Le petit - J'suis pas un porte-manteau tu sais.
- Chut, tiens mets mon gilet et passe moi ma doudoune.
Il me tend ma doudoune et je la remets en prenant bien soin de remettre ma capuche. Je tournes ma tête et j'vois il galère à fermer ma veste.
- T'as du mal hein, dis-je en m'approchant.
Le petit - C'ta veste là elle est che-lou. Dit-il un peu énervé.
- Ouais c'est ça, dis-je en fermant la fermeture éclair, c'était vachement dur.
Le petit - Nan mais vas-y c'est normal c'est ta veste aussi. Dit-il sur la défensive.
- Ouais si tu veux. Dis- je en esquissant un léger sourire.
Je lui mis la capuche de la veste bien soigneusement et retourna à ma place.
Le petit - Merci au faite.
- T'inquiètes, au fait c'est quoi ton.prénom. Dis-je en essayant de poursuivre la discution.
Le petit - Nour et toi ?
- C'est beau comme prénom, moi c'est Nessrine.
Nour - C'est normal j'suis un beau gosse. Dit-il en essayant de faire un sourire charmeur.
- Rentres chez toi, dis-je en rigolant, va te cacher tellement t'es moche.
Nour - Sois pas jalouuse, dit-il en me rejoignant dans mon rire.
Si seulement j'avais su que ce petit aurait changé ma petite vie tranquille.
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Échos d'un coeur hurlant.
RandomRécit d'une âme en peine, seule avec seulement ses mots pour soulager son coeur. Un stylo bic comme arme et ses mots comme balles.