Chapitre 2 | Brocolis

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> Média: scène de l'anime (saison 4 épisode 21)


PDV Nishinoya


-Tu ne manges pas ton plat ? m'avait demandé Azumane le premier soir, arrêtant d'un coup sa fourchette de steak de soja végan devant sa bouche.

Je n'avais pas répondu, attendant qu'il réalise.
Voyant qu'il ne comprenait toujours pas, j'ai esquissé un sourire, et désigné mes bras plâtrés d'un mouvement de tête.

Il a lâché un petit "oh... " , s'apercevant du problème.

-Tu-... Je peux t'aider ? a-t-il demandé, le visage écarlate et rivé au sol.

Mon cœur s'est légèrement serré en voyant son expression.
Ce n'était ni de la gêne, ni de la honte, transparaissant sur son visage.
C'était de la tristesse, de la profonde tristesse.

 D'un coup, un arrière-goût d'amertume a envahi ma bouche. Je me sentais un peu comme un imposteur. Je lui avais volé son mari, et maintenant, il devait s'occuper de moi, me loger, et même m'aider à manger, alors qu'il ne me devait strictement rien.

-Ce serait gentil de ta part, oui.

Azumane a déplacé sa chaise juste à côté de moi, timidement, rempli ma fourchette, et l'a approché de ma bouche.


Soudain, il s'est stoppé.


-Je...

Ses yeux se sont remplis de larmes.


La fourchette est tombée sur le parquet en rebondissant.

Le petit chat gris d'Azumane a accouru vers la table et commencé à dévorer la nourriture éparpillée par terre en ronronnant.

Azumane restait muet, les joues mouillées par les larmes, les yeux plongés dans les miens.



Il s'est relevé d'un coup, s'est excusé, et est allé s'enfermer dans son bureau.

Pendant longtemps, je l'ai entendu pleurer, ce soir-là.

Je comprenais à quel point il devait m'en vouloir et me détester.
J'ai décidé que dès que mes bras seraient guéris, je chercherais un travail pour pouvoir prendre mon propre appartement et le laisser tranquille.

Je lui avais déjà fait suffisamment de mal comme ça.


 ...


Les journées passaient sans un bruit. Azumane ne me parlait que pour les choses les plus importantes, et en baissant les yeux, évitant mon regard.
« Je vais faire les courses, je reviens dans une heure ».
« Tu peux me passer le sel ?... Ah, non... Pardon, j'avais oublié ».
« Je vais au travail ».
« Ça te va, de manger une pizza ce soir ? »

Il travaillait à temps partiel comme cuisinier, dans un restaurant japonais. Quand il rentrait, vers quinze heures, il s'enfermait dans son bureau et y restait jusque très tard, je crois qu'il créait et cousait des vêtements.

À cause de mes bras, moi, je ne pouvais presque rien faire. Je passais le temps à dormir sur le canapé, à dormir devant les programmes de la télé, à dormir avec le chat, dont j'ai appris plus tard que le nom était Sapristi -pour je ne sais quelle raison.

Amnésie |Asanoya|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant