« Shitty hair ! »
Il était seul, au milieu des débris, les soulevant un par un à la force des bras. Ses habits étaient à moitié en lambeaux, son corps était blessé de toutes parts et ses bras ensanglantés, mais il restait debout. Dynamight cherchait sans relâche celui avec qui il avait partagé ces dernières années, sa moitié bloquée sous les débris.
Peu importe où il regardait, le paysage n'était que désolation et destruction, un univers gris, sans la touche écarlate qu'il recherchait tant.
« Kirishima où t'es bordel ? »
Bakugo criait à pleins poumons ces paroles, espérant avoir une réponse, une réponse de quelqu'un avec encore de belles années devant lui.
En soulevant un débris, il le vit, lui, Eijiro Kirishima, Red Riot, sa moitié. Son corps était blessé, une de ses jambes arrachée, l'autre écrasée, ses bras étaient sûrement tout deux cassés et le torse partiellement écrasé, aux nombreuses hémorragies. Son corps était souillé, son visage à moitié défiguré, les marques de son alter toujours présentes.
Le héro ne put que contenir un réflexe vomitif à cette vue et à l'horrible odeur de sang, lui qui pensait avoir ses tripes bien accrochées il n'avait actuellement que l'envie de les recracher. Cependant Katsuki sentait qu'il vivait encore, il voulait y croire, secouant son corps par ses épaules à un rythme effréné, il hurlait sa peine immense.
« Kirishima ! »
Une mission, c'était ce qu'il avait fallu pour tuer une centaine de héros. La campagne de la préfecture de Shizuoka était dévastée, les quelques immeubles détruits, effondrés sur les pauvres habitants qui avaient le malheur d'être présents au mauvais endroit au mauvais moment.
« Parle moi Kirishima ! Est-ce que tu m'entends ? »
Crier à s'en percer les poumons, gueuler à en recracher son âme, hurler une âme, une moitié, un soleil.
Le héro n'avait même pas pris la peine de vérifier son poul, l'adrénaline lui avait fait oublier la douleur de ses plaies ainsi que les gestes de premier secours pour sauver ce corps. Le surplus d'émotions l'empêchait d'y voir clair et de faire quoi que ce soit, ironique quand on sait que c'était bien lui qui gardait son sang froid peu importe à quel point la situation était critique.« Eijiro ! Aller bordel ouvre les yeux, parle, fais quelque chose ! Hé... »
Le retour à la réalité. L'espoir était un fil fragile, glissant, dur à grimper, prêt à se rompre à chaque mouvement.
« Kirishima ! J'vais te buter si tu crèves ! Fulminait Dynamight. »
Le sens avait quitté ses paroles, le monde qui les entouraient, ce paysage de désolation, avait disparu.
Bakugo lui mettait des petites claques, ouvrait ses yeux, le secouait, cherchait cet éclat de vie restant dans son corps souffrant, au bord du vide, du sommeil éternel.« Est-ce que tu me vois bien ? »
C'est quand il senti un souffle léger, presque inexistant sur sa main, que le blond arrêta ses gestes, dévisageant le faux roux en face de lui.
Les secondes paraissaient longues, interminables même, jusqu'à ce que enfin, ses yeux rouges s'ouvrent doucement, plissés, la vue brouillée par le sang.
« Bakugo ? Souffla-t-il d'une voix faible, à peine audible.
- Oui ! C'est moi Eiji' ! S'exclama l'homme en face du mal en point. »Il sentait déjà Kirishima repartir, il était faible et sa vie ne tenait qu'à un fil, tout comme son espoir de le ramener avec lui sain et sauf, dans leur petit appartement du dernier étage à Tokyo. Son espoir de pouvoir se reposer sur le canapé, manger, dormir, passer la nuit, regarder des films ou travailler avec lui partaient en même temps que la vie du corps de Kirishima.
« Tout va bien aller... Je vais te sortir de là Eijiro ! »
Le héro explosif posa sa main sur la joue du héro viril, bougeant légèrement son pouce pour le garder éveillé. Mais devant le peu d'efficacité il n'eut aucun scrupule à réveiller la douleur de quelques blessures sur son torse qui ne lui avait pas semblées assez grave pour le tuer.
« Tu vas aller mieux on va te soigner !
- J'ai mal...
- Je sais... Mais tu dois en tirer parti pour rester éveillé ! »Bakugo ne savait plus où donner de la tête : tout menaçait de se refermer sur eux, Kirishima devait être amené d'urgence en soins intensifs, il devait le garder éveillé même si il était lui même bouleversé et proche du malaise.
« Eijiro... Essaie juste de, pas le temps de terminer sa phrase que le carmin lui avait coupé la parole.
- Je suis désolé...
- Qu-qu'est-ce que tu veux dire idiot ? Bégaya le blond, en criant presque. »La réponse se fit attendre, à peine entendre, dans un long souffle de la part du faux roux.
« J'ai pas été assez viril...
- Ferme la ! Dis pas de conneries Ei... T'es le plus viril des mecs... »Plus de réponse, seul un souffle s'estompant dans les bruits des incendies environnants, des débris de bâtiments tombant encore, de cris demandant secours ainsi que la sirène des ambulances, qui lui paraissant bien lointains.
Ses yeux s'étaient doucement refermés, ses paupières paraissaient lourdes et ses pupilles rouges sang se dissimulaient sous celles ci. Ces pupilles du même rouge que ses cheveux, que les murs de sa chambre, que sa couleur préférée ; la même couleur que le liquide vital donc il manquait cruellement.« Kiri... Kirishima ? Hé ! Kirishima Eijiro ! »
Pendant que les iris grenades du grand blond observaient ces yeux où il aimait tant plonger le regard se fermer, les siens s'étaient agrandis, et ses pupilles rétrécies.
« C'est pas le moment de faire du second degré là... Bordel shitty hair ! Ne pars pas... »
C'est dans un dernier élan pour le ramener qu'il le prit doucement contre lui, imprimant par ailleurs son corps du fluide rouge de son amant. Son sang qu'il aurait préféré ne jamais voir couler, qu'il aurait préféré ne jamais toucher, son sang qu'il aurait préféré ne jamais voir quitter son corps.
« Eijiro... S'il te plaît... »
C'était dans la campagne ravagée de la préfecture de Shizuoka, que cette nuit quiconque aurait pu entendre un cri transpercer la nuit noire, un cri de douleur, un hurlement de détresse, un sanglot de la perte de l'être aimé.
« Eijiro Kirishima... S'il te plaît ! Ne pars pas... Ne me quitte pas... »
Dans le dernier soupir de vie du héro Red Riot, Kirishima Eijiro, seul une supplication arriva aux oreilles du mort, pour la dernière fois.
« Je t'en supplie... Sois là quand j'en ai le plus besoin. »
FIN
Oriku, 03/12/2022
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I'll always be there when you need [Kiribaku]
أدب الهواة« Eijiro ! Réponds moi bordel ! » Seul un grand cri de douleur se fit entendre cette nuit là, le cri de souffrance d'une âme séparée de sa moitié. ♛ One Shot - Kiribaku - Sad ♛ - Republication d'un OS de mon ancien recueil supprimé - 03/12/2022 ©...