2 - Fuite

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- Ha.......Ha........

La jeune voleuse essaye de retrouver la rue qui mène au grand marché, toujours sans résultats. Les gardes lui courent encore après. Ses jambes commencent à fatiguer. Si elle ne trouve pas vite un endroit avec du monde, elle est fini !

Malgré la fatigue, la faim et ses jambes qui n'ont plus aucunes forces, elle continue de courir. Les gardes derrière elle crient des "Arrêtez-vous" qui deviennent de plus en plus forts.

Elle n'a plus le choix. À la prochaine rue, elle sera dans l'obligation de tourner. Elle entend soudain des bruits de sabots.

<<Des chevaux ?! Sérieux ?! Pour quelques pièces d'or qu'ils ont récupéré, en plus ?! >>

Elle se rends compte qu'elle a encore la dague au manche d'or. Elle rigole intérieurement et tourne soudainement dans une petite ruelle où les chevaux ne pourront pas passer. Par chance cette allée très étroite mène directement au grand marché.

Elle enlève son foulard qui cachait son visage et le remet à l'envers. Su ce côté-ci de l'épais voile, il y a de la peinture, ce qui empêchera sûrement les garde de la repérer grâce à ça.

Elle profite du monde autour pour s'arrêter et reprendre son souffle. Elle se dirige vers un stand et vole trois pommes bien rouges. Elle en mange une et met les deux autres dans ses poches.

Tandis que les gardes continuent de la chercher parmi la foule, la jeune femme marche à la recherche de pièces. Ici, elle sait que personne ne la retrouvera. Elle ne risque plus rien.

- Bon. Tant pis pour mon sac. Je n'aurai qu'à en voler un autre. De toute façon je pouvais même plus appeler ça un sac.

Soudain, un garde passe juste à côté d'elle et manque de la faire tomber. Il s'arrête et lui demande si elle va bien mais elle se relève en faisant en sorte de lui tourner le dos et en essayant de bien cacher son visage.

- Je vais bien. Vous avez l'air pressé, continuez.

Celui-ci aquièce, soulagé de ne pas l'avoir blessé et repart comme si de rien était.

<<La vache ! J'ai eu peur ! Si y'en a un autre qui me fait ça, ça craint bon sang !>>

Elle prends sa seconde pomme et la mange pour se calmer. Elle continue de marcher en esquivant les gardes. Comme toute le monde pousse tout le monde, elle se fait bousculer et manque plusieurs fois de tomber sur les soldats qui la poursuivent encore.

Soudain, au moment où l'un d'eux passe à côté d'elle, son foulard tombe à cause d'un coup d'épaule et trébuche aux pieds d'un autre homme. Le soldat passe comme s'il n'avait rien vu.

<<Ouf mais merde...>>

- Mademoiselle, tout va bien ? Ça va ?

Elle refuse l'aide que lui propose le jeune homme et se relève en vitesse.

- Tout va bien. Merci.

- Vous pouvez me donner votre nom au moins ?

- Non, écoutez, je dois y aller.

- Votre prénom. Juste votre prénom.

- Arika.

Le garçon la regarde, apparemment très surpris. S'en suit une bataille de regard très intense.

- Vos yeux sont de quelle couleur ? J'ai du mal à les voir et ils ont l'air vraiment jolis !

- C'est une nouvelle technique de drague ? Veuillez m'excuser mais ça ne marchera pas. Maintenant, je dois y aller.

Le "dragueur" lui retient le bras pour l'empêcher de s'en aller.
Il la tire violemment vers lui et lui passe un bras sous la gorge. Arika se débat sans succès. Elle lui donne des coups de coudes, lui écrasé le pied mais rien ne marche, l'homme la retient.

- Écoutez sale voleuse. Je m'appelle Hiari et je suis un soldat de l'armée. Vous êtes en état d'arrestation pour vol.

- Sérieusement ? Vous ? Un soldat ? Laissez-moi rire ! Vous ne portez même pas d'armure ni d'épée.

- Quelques gardes se sont fait passer pour de simples villageois pour vous retrouver. C'est plus simple de mettre la main sur quelqu'un ainsi. En tout cas, vous vous êtes fait avoir plus facilement que ce que je pensais.

Touchée dans son égo et fatiguée par l'emprise qu'a le garde sur elle, la voleuse tente le tout pour le tout et écrase une nouvelle fois le pied de son agresseur de toutes ses forces. Malheureusement, il ne lâche pas prise mais faibli un peu. Elle en profite pour passer sous ses bras et cour le plus vite possible pour se refondre dans la masse.

- Eh ! Arrêtez ! Arrêtez la !

Le garçons la poursuit de près. Malgré la faiblesse de ses jambes, Arika accélère. Elle manque de tomber plusieurs fois à cause de la foule qui se bouscule mais elle tient bon et se relève à chaque fois. Si jamais elle se refait attraper, cette fois elle ne pourra plus fuir.

Elle se tourne vers son poursuivant pour vérifier la distance qui les sépare quand elle se cogne contre quelque chose devant elle. C'est un grand cheval noir monté par un cavalier joliment habillé et portant un masque noir.

Toute la foule s'est arrêté. Tout le monde observe cette scène impressionnante. Les gardes l'ont entourés et la visent avec des lances.

- Tou ça pour moi ? C'est trop d'honneur Monseigneur !

- Je te conseille vivement de te taire ! gronde son poursuivant.

Elle ne sait pas qui est cet homme sur le cheval mais rien qu'en le voyant et en regardant la réaction de la foule quand il est arrivé, elle comprend de suite que ce n'est pas n'importe qui.

- Vous avez osé nous voler en temps de fête. Vous avez osé nous voler pendant une cérémonie importante. Qu'avez vous voler d'autre ? intervint le cavalier.

- Un dague et quatre pommes, dont trois que j'ai mangé. Je viens juste d'arriver, je n'ai pu prendre que ça.

- Emmenez-la. déclare t-il.

Les soldat s'empressent de la menoter et de suivre l'imposant cavalier qui mène les troupes. Plusieurs fois elle s'est fait prendre. Plusieurs fois elle s'est fait arrêter, mais jamais devant autant de monde. Elle déteste les messes basses que les personnes autour se racontent. Le monde qui la juge. Pourquoi ? Parce-qu'elle voulait juste survivre. Manger quelque-chose d'un minimum copieux. Seuls les gens comme elle peuvent comprendre. Jamais elle n'a eu aussi honte. Honte de ces gens. Honte de leur jugement et ce qu'ils sont tous. Honte de ce monde.

Une romance au grand Caractère Où les histoires vivent. Découvrez maintenant