monochrome rainbow ; jkook

chapitre un.

Chaque nuit vers deux heures, il se réveillait en sursaut. Il prenait une grande inspiration, se levait, buvait un verre d'eau et longeait le long couloir de l'appartement. Ses doigts glissèrent sur la poignée de la chambre d'enfant entre-ouverte, ses yeux se posèrent sur un visage serein endormi, poings fermés et son cœur s'apaisait instantanément. Il retournait au lit et restait assis un moment. Sa chambre était agencée de tel sorte que son lit faisait face à une commode blanche au-dessus duquel trônait un énorme miroir, fantaisie de l'ancien propriétaire. De son emplacement, il distinguait le reflet d'un être jaunâtre, aux joues mangées, le cheveu collé par une sueur profuse.

Il en fut troublé, tellement le portrait lui semblait inconnu. Il accusa le stress du déménagement. Durant les quelques minutes de lucidité que la froideur de la nuit lui offrait, il entreprenait un examen de conscience. Il avait changé. Certes, il n'avait pas toujours été une boule de bonheur mais autrefois il avait cumulé des ambitions. Il n'aimait que trop penser à la mélancolie qu'était devenu sa vie. Lente, terne et saupoudrer d'un soupçon de terreur. Il entreprit la lecture de quelques pages qu'il comprenait mal, il reposa le livre, entra dans la salle de bain où il s'essuya le visage, se recoiffait.

Le silence de la chambre était si grand qu'il croyait entendre pleuvoir. Il n'occupait de son grand lit que la partie gauche, dont il ne bougeait guère, toute incursion à droite interdite, cette partie ayant été réserver à une personne qui n'était jamais venue prendre possession de cet espace. Il se releva une nouvelle fois, longeant le couloir, atterrissant une fois de plus, devant la chambre de l'enfant. Il s'avança vers le lit dormant, observa ses traits délicats, les joues légèrement potelées d'un rose pale, une chevelure d'un noir profond, l'enfant dormait sur le côté, son petit lit collé contre le mur. Il saisit une partie de la couverture et s'y glissa. L'odeur de l'enfant l'envahit, ses bras étreignirent le petit corps et à son tour ses yeux se fermèrent, un sourire rassuré par les mouvements réguliers de respiration.

Cette fois-ci, ce fut un bruit sourd qui le réveilla. Il se leva en sursaut, désorienter. Il observa les alentours, l'enfant ne se trouvait plus à ses côtés, sans même attendre de reprendre ses esprits, il se précipita, le cœur battant, ouvrant en grand toutes les portes sur son chemin jusqu'à atteindre la pièce principale, le salon. Sur la petite cuisine, un spectacle l'effara. Il se précipita vers l'enfant le serrant contre lui, touchant chaque partie visible de son corps vérifiant qu'il ne s'était pas blessé. La porte du réfrigérateur ouverte, une bouteille de lait en mille morceaux contre le sol et un petit garçon de six ans face à son méfait.

-J'avais soif expliqua-t-il

-Qu'est-ce qu'on avait dit à propos des initiatives ? souffla le père à bout de souffle.

Les sourcils de l'enfant se froncèrent, dessinant progressivement une expression que le père connaissait que trop bien.

-De toujours voir un adulte, de toute façon je peux le faire moi-même, je suis un grand garçon! il en cria presque de sa petite mine bouteuse, bras croisés fermement contre son torse.

Depuis qu'il avait atteint l'âge de six ans, l'enfant avait développer un besoin d'émancipation que Jimin ne pouvait malheureusement pas lui offrir tant la peur qu'il lui arrive quelque chose était grande. Il prit une grande inspiration, il savait que cela ne servait à rien de lui rappeler sa bêtise. Il se releva, éloigna le petit des débris de verre, et observa l'appartement quelques instants.

C'était sur internet, qu'il avait repéré l'annonce. Un grand appartement, quatre-vingts mètres carrés orienter plein sud, deux chambres, deux salles de bains, spacieux, avec une magnifique petite terrasse où Jimin avait pour objectif d'y installer un petit jardin une fois toutes les cartons défaits. Il avait payé six mois de loyer à l'avance et dès l'instant où il s'était installé à Seoul, l'enfant s'était trouver à son aise. Peut-être était-ce la sensation de grandeur comparé à la petitesse de la campagne.