Salut, comme elle a été la seule participante à m'envoyer un texte , @maxouCHOCOLAT03 est la gagnante de ce thème :) Bravo à elle !
https://www.wattpad.com/user/maxouCHOCOLAT03
Voici son texte :
L'homme se tira les cheveux. Il n'en pouvait plus. Les voix ne se taisaient jamais. Avant, il avait tendance à dire qu'il était un homme à la logique implacable. Il adorait les explications, la logistique, les faits. Pourtant, un jour, une voix lui avait soufflé que le désordre n'était pas une mauvaise chose, et depuis, dans sa tête, c'était le capharnaüm. Souvent, elles l'empêchaient de dormir, lui soufflant maintes idées plus saugrenues que les autres. Pourquoi ne pas regarder les informations ? Tout à fait, il était trois heures du matin, et alors ? Ou préparer un gâteau au chocolat ? Non, non, il n'en était pas question, voyons, nous savions bien que le chocolat nous empêchait de dormir. Nous ? Depuis quand disait-il "nous" ? Et en quoi leur sommeil les préoccupaient-elles, elles, qui se souciaient tellement de l'en priver.«Pourquoi continues tu de nourrir le chat ? Il ne nous sert à rien.»«Je ne suis pas d'accord, il est si mignon ! On ne peut décemment pas le tuer !» «Ou alors on pourrait voir combien de temps il reste en vie si on allume le four à 200 degrés ?" -Arrêtez, s'il vous plaît, gémis l'homme. «Ca pourrait être intéressant comme expérience.»Cette multitude de voix était épuisante, tant mentalement que physiquement. Allongé dans son lit aux draps blancs immaculés, l'homme avait l'impression d'être soumis à la torture. Sa, ou plutôt ses consciences ne se taisaient jamais. Bien sûr, quelque part, il savait que tout ceci n'avait rien de normal, mais il avait peur de l'avis des autres, d'être traité de fou si jamais il décidait d'évoquer ses tourments. Alors, il se taisait, encore et toujours. D'ordinaire, il se contentait d'ignorer les voix. Elles étaient comme une radio que l'on n'éteignait pas: énervantes mais supportables. À d'autres moments pourtant, et notamment la nuit, lorsque son esprit n'était accaparé par nul autre qu'elles, elles devenaient insupportables, décidant à leur bon vouloir de sa privation de sommeil. Il dormait seulement une à deux heures par nuit, mais plus il était fatigué, et plus les voix se faisaient entêtantes. C'était un cercle vicieux. Il s'était rendu compte qu'une douleur physique atténuait le bourdonnement, alors, il avait pris l'habitude de se tirer les cheveux de ses doigts lorsqu'il voulait être plus tranquille. Elles ne le quittaient jamais réellement, commentant tout aspect de sa vie, même le plus insignifiant (comme le fait que son canapé soit marron ou qu'il ne supporte pas de marcher autrement que pieds nus chez lui), ainsi, sa douleur capillaire lui semblait parfaitement dérisoire. Oui, il avait mal. Mais au final, il préférait souffrir physiquement que de poursuivre cette lente agonie. Les quelques rares secondes où la douleur était si intense que les voix se taisaient totalement, il soufflait réellement, retrouvant la liberté de penser et de vivre qu'il avait indubitablement perdue. Il se voyait alors retrouver une vie normale, une vie sociale, pourquoi pas après quelques années fonder une famille ? Rien n'était trop beau pour ses rêves, mais rien était aussi plus fou. Lorsqu'elles revenaient, son monde s'écroulait et il ne pouvait s'empêcher de verser quelques larmes pour cette utopie. Une conscience était sensée aider, conseiller. Une petite voix bienveillante en somme. Les siennes, au contraire, semblaient habitées du désir intense de lui pourrir l'existence. Elle lui avaient tout d'abord fait perdre sa petite amie qui ne supportait plus ses silences et ses paroles qui semblaient n'avoir aucun sens. Il l'avait repoussé, ne voulant l'entraîner dans sa galère. Au final, il avait gagné. Elle était partie. Ensuite, il avait perdu son emploi. Après que sa petite amie l'ai quitté, il avait plongé dans une légère déprime, et les voix l'avaient encouragées à démissionner. Il n'avait pu s'y résoudre. Au final, elles l'avaient convaincu de passer ses journées à ne rien faire. De fil en aiguille, il en avait perdu son emploi. Et maintenant, elles voulaient s'attaquer à son chat bien aimé ? «Non, moi je ne veux pas !»Celle-ci semblait être la moins maléfique de toutes. Elle le guidait, certe, mais pas de la manière la plus positive. Elle l'encourageait surtout à prendre les mauvaises décisions, mais quelque part, il pardonnait ses maladresses, car elle ne le faisait pas sciemment. Il en était sûr. Elle semblait être la maladroite de la bande et il avait un peu de compassion pour elle. Il avait conscient qu'il avait l'air d'un fou. En même temps, qui pouvait se targuer de classer les voix dans sa tête par ordre de préférence ? Sans doute personne en effet. Ou du moins pas grand monde. «Pourquoi tiens tu tant à garder cette boule de poil infâme ? Il pisse dans nos draps, on doit constamment nettoyer sa merde et le nourrir tandis que lui vit tranquillement. Il ne sert vraiment à rien.» -Je vis avec depuis des années et je tiens beaucoup à Mimosa, arrête s'il te plaît, chuchota-t-il. «Mais oui, il est si beau en plus, avec ses poils longs»Une foule de voix apparut d'un coup, critiquant, ou saluant la beauté de son chat. Se crispant, l'homme recommença à se tirer les cheveux, dépité.Il ne les supportait plus, mais à présent et pour un certain moment, il le savait, les voix seraient là. Il ferait avec.
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Voilà ! A bientôt pour le prochain thème qui ouvrira le le 15 MAI :)
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