Le roi, soucieux, arpentait la pièce de long en large. La reine, installée dans un fauteuil de velours rouge, le fixait en essayant de comprendre ce qui le tourmentait.
- Que se passe-t-il ? Tu es plus silencieux qu'à l'ordinaire. Quelque chose ne va pas ?
- Oui, je suis préoccupé.
- A cause de Praxina ?
Le roi s'arrêta et adressa un regard complice à son épouse ; comme toujours, elle avait percé le secret de son cœur. Qu'il s'agisse de pensées heureuses ou d'inquiétudes, sa femme lisait à livre ouvert dans son âme, sans qu'il y ait besoin de mots.
- Je suis certain qu'elle nous attaquera à nouveau. Elle pourrait nous surprendre au moment où nous serons le plus vulnérables, soupira le roi.
- Penses-tu qu'elle serait prête à frapper dès aujourd'hui ?
- Ce n'est pas à exclure.
La reine baissa la tête pour dissimuler les larmes qui commençaient à couler. Cela n'échappa pas au roi, qui ajouta :
- Pardonne-moi, je ne voulais pas t'effrayer. Mais sache que, si Praxina revient, nous ferons face.
La reine acquiesça, essayant de maitriser les émotions qui la bouleversaient.
- Tu as raison, nous devons demeurer vigilants.
A ce moment-là, un rayon de soleil pénétra dans la pièce, illuminant la silhouette du roi. La reine l'observa, resplendissant dans son habit royal, avec sa couronne sur la tête.
Le roi sourit :
- Aujourd'hui, notre fille revient au palais. Iris et ses amies sont intelligentes et courageuses. Nous n'avons pas à nous inquiéter pour elle.
- Oui, dit la reine. Pourtant, une question me taraude : où s'est réfugiée Praxina après sa défaite ?
Juste à cet instant, on frappa à la porte.
- Entrez ! lança le roi.
Kiram, le bibliothécaire du palais pénétra dans la pièce. Sous son bras droit, il portait un gros livre, à la couverture de cuir ornée de dorure.
- Bonjour, Majestés, les salua-t-il en s'inclinant légèrement.
- Bonjour à vous, Kiram.
- Pardon de vous déranger, mais je crois qu'il serait opportun de repasser une dernière fois le discours d'ouverture du conseil. J'ai pris la liberté de vous en apporter le texte, au cas où vous souhaiteriez vous rafraîchir la mémoire.
- Bien sûr, merci beaucoup. Il nous faut rassurer les dirigeants.
La reine le regarda intensément : elle était fière de lui.
Kiram posa le gros volume sur une table, puis l'ouvrit.
Rassurée pas la voix calme du bibliothécaire de la cour, la reine laissa ses pensées vagabonder au loin, vers sa fille qui ne tarderai d'arriver. Elle croisa les mains sur sa poitrine et regarda par la fenêtre vers le ciel limpide, espérant qu'au moins aujourd'hui les mauvaises surprises leurs seraient épargnées.
Mais quelque chose la tourmentait. C'était une sensation qui partait de l'estomac et se diffusait dans tout son corps, lui glaçant le cœur et les mains. Elle se recroquevilla et tenta de s'en défaire en se concentrant sur le discours du roi.
A ce moment, quelqu'un fit son apparition dans l'antre de la porte. Le soleil envahi toute la pièce. Kiram s'inclina respectueusement. Il ne l'avait vu qu'une seule fois, le jour de la défaite de Gramorr, mais jamais d'aussi près.
- Princesse Iris ! s'exclama-t-il.
Entendant cela, le roi et la reine croisèrent le regard de leur fille.
Iris était vêtue d'une longue robe rose poudré, ceinturée à la taille. Le haut, sans manches, était recouvert d'une fine dentelle blanche immaculée. Le jupon de tulle était composé de multiples volants légers. Finalement, des perles se perdaient dans sa longue chevelure blonde, surplombée par la couronne d'Ephédia.
Le souverain s'approcha, suivi par la reine.
- Mon enfant ! se réjouit-il. Quelle joie de te revoir !
- Papa ! Maman ! lança Iris émue.
Elle courut les embrasser et salua le bibliothécaire Kiram.
- J'ai tellement de choses à vous dire !
Tous les dirigeants furent reçus avec les plus grands honneurs. Des princes, des souverains, des rois et des reines avaient quitté leurs terres lointaines pour assister au conseil de guerre. Une atmosphère de liesse régnait avant le début de l'assemblée. Tous était heureux d'enfin se retrouver, après de longs mois sans se voir : des cris joyeux s'élevèrent dans la salle du trône.
Izira vint à la rencontre de sa sœur :
- Comme tu es belle ! Tu as bien grandi !
- Merci beaucoup grande sœur, dit Talia en la prenant dans ses bras.
La robe de Talia était en tulle blanc, sans manches et avec un col montant. Elle était resserrée à la taille et tombait jusqu'aux pieds. De minuscules diamants, incrustés dans le tissu, dessinaient une spirale parfaite tout autour du corps. La princesse la portait avec de longs gants et un diadème.
Auriana, qui venait d'arriver, les rejoignit.
- Tu n'as pas l'air d'aller bien... dit Talia en haussant les sourcils.
- Je commence à avoir un peu peur, c'est vrai, dit Auriana en baissant la tête.
- De Praxina ? demanda Izira qui semblait lire dans ses pensées.
- Oui, j'ai peur qu'elle fasse irruption lors du conseil...
- Ne t'inquiète pas, tout ira bien, lui répondit Talia, une main sur son épaule.
Auriana avait revêtit une toilette couleur pêche. Taillée dans une mousseline de soie aussi aérienne qu'un nuage, elle se composait d'un bustier et d'une jupe ample qui tombait jusqu'aux pieds. Toute sa surface était piquée de fleurs fraiches, tantôt blanches, tantôt roses. Enfin, une étole corail couvrait ses épaules.
Soudainement, les portes du palais s'ouvrirent.
Le roi et la reine d'Ephédia se tenait devant, droits et dignes, accompagnée d'Iris, légèrement embarrassée mais qui essayait de rester distinguée. C'est alors que les gouvernants se prosternèrent un à un, en posant un genou à terre, en signe de respect éternel.
Après un court instant de silence, le souverain ordonna à l'égard des prosternés :
- Relevez-vous ! Nous devons commencer le conseil !
--------------------------------
J'espère que ce chapitre vous aura plu ! ;-)
A très vite ! <3
VOUS LISEZ
Lolirock : Saison 3 !
FanfictionDepuis que les princesses avaient vaincu Gramorr, elles vivaient une vie plutôt paisible. Iris avait plus de temps à passer avec Nathaniel, Talia ne relâchait en rien son entraînement et devenait donc de plus en plus puissante et Auriana passait qua...