Amants immortels

5 1 0
                                    

Les courbes de son corps, traits longilignes esquissés par la main habile d'un Dieu, me rappelaient la rondeur de la lune que j'admirais chaque soir. Mieux encore, sa peau ornée de grains de beauté était similaire au ciel étoilé, et je les reliais alors dans mon esprit tandis que mes doigts effleuraient ses lèvres, imaginant sur elle une infinité de constellations. Son corps était pour moi comme la toile vierge d'un artiste ou le marbre d'un sculpteur: je le découvrais de mille façons, le façonnais, j'étais Pygmalion et elle Galatée, objet de tous mes désirs à la beauté insaisissable et raffinée.

Je voulais me cacher au creux de ses clavicules, glisser le long de son ventre me perdre dans son regard et ne jamais être retrouvé. Mon être entier la réclamait et je n'étais désormais plus qu'une continuité de sa personne. Sans elle, je n'existais pas. Mon monde, c'était cette femme. Son sourire m'éclairait et ainsi je ne connaissais plus la nuit ; ses baisers provoquaient en moi une sensation de chaleur qui irradiait dans chacun de mes membres, le froid m'était alors devenu inconnu ; les nuances de bleu qui coloraient ses yeux n'étaient comparables à aucun océan, même le plus limpide et mystérieux ; enfin, la force de ses hanches me protégeait, et je m'y agrippais comme si ma vie en dépendait.

Des traces de mon amour ornaient son cou, et en les observant de plus près je fus frappé par leur beauté: semblables à des gouttes d'aquarelle rosées, elles contrastaient avec la blancheur, la candeur de sa peau de porcelaine.

Oui, j'étais peintre et mes doigts pinceaux ; nous étions musiciens et nos corps instruments ; mais au-delà de cela, nous étions deux âmes passionnées, créatrices de notre propre univers, amoureuses de la Beauté ;

amants immortels en proie à un monde éphémère.

Balade sur son corps Où les histoires vivent. Découvrez maintenant