Jour 2

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 Les deux acolytes se retrouvèrent le lendemain matin devant le poste de police pour continuer leur enquête de la veille et pour obtenir les résultats de l'autopsie du corps d'Étienne. Ils rentraient en planifiant leur journée qui s'annonçait chargée. Dans le bureau se trouvaient déjà le médecin légiste et le compte rendu de son intervention. Ils s'installèrent au bureau et devant eux le médecin leur fit le topo. Chose étonnante, aucun signe de défense, ce qui permit de comprendre qu'Étienne était mort d'un coup et qu'il n'avait pas vu son agresseur arriver. Ensuite le médecin légiste leur expliqua que la victime était bien morte d'un coup de bûche sur le côté du crâne, un seul coup net et précis avait suffi à le tuer. Aucune autre trace n'avait été retrouvée. Autre détail important, l'homme avait été tué seulement quelques petites heures avant qu'on ne le retrouve, selon l'estimation à 4 heures du matin, ce qui renforçait l'idée que les inspecteurs avaient sur le fait que Thérèse soit la meurtrière car personne n'était réveillé à cette heure-ci et encore moins présent dans le parc du château à part le défunt qui y était chaque matin et la sorcière folle. La dernière chose qu'ils apprirent était la variété du bois de la bûche retrouvée dans le ruisseau, c'était une bûche de bouleau qui avait tué Étienne.

Cela suffit aux deux inspecteurs : avec toutes ces nouvelles informations, ils partirent à pieds en direction de la maison de maître des Tyrel de Poix. Ils traversèrent le village pour se retrouver devant un haut portail en fer forgé. Ils sonnèrent et les portes s'ouvrirent, une impression de rentrer dans un piège. Quand les portes se fermèrent derrière eux, ils eurent l'impression très désagréable comme qu'ils n'allaient plus jamais ressortir de cet endroit, comme si leur heure avait sonné. Ils suivirent le sentier de graviers encadré par deux rangées de grands et vieux cyprès. Devant la porte d'entrée, Barnabet et Milou semblaient minuscules, rien que de lever les yeux vers le toit de la maison, ils avaient le vertige. La maison les regardait comme un vieux sage regardant ses apprentis. Face à cette maison qui faisait penser à un manoir hanté, Milou se cacha derrière son supérieur qui n'était pas très confiant non plus. Rien que l'aspect de la bâtisse était très dissuasif, comme un chien de garde. Le doyen prit son courage à deux mains et alla frapper à la porte, les coups résonnèrent très distinctement dans la maison comme un grondement et quand la maîtresse des lieux vint les accueillir et les inviter à entrer, Barnabet eut l'impression de se faire avaler tout rond par un colosse, Milou derrière lui était le dessert. Le lieutenant expliqua alors la raison de leur présence à la femme qui se trouvait devant eux et qui en leur serrant la main se présenta sous le nom de Catherine Tyrel de Poix, avec un nouveau-né dans les bras :

- Enchanté madame, mon associé et moi sommes venus vous poser quelques questions à propos de votre éternel conflit avec les Tournemires. Monsieur Étienne de Tournemires a été retrouvé assassiné hier matin dans le creux d'un chêne de leur parc, annonça Barnabet.

A cette annonce le visage de Catherine devint blafarde comme touché personnellement par ce décès, elle avait l'air de bien connaître Étienne et ça, Barnabet le remarqua :

- Pouvons-nous prendre un instant pour en discuter ?

- Euh... oui bien entendu, répondit-elle avec hésitation comme dépassée par les événements, venez par ici, leur dit Catherine en leur indiquant le salon de la main.

- Votre mari peut-il venir, s'il est ici bien sûr, continua le lieutenant en se dirigeant vers le salon suivit de Milou toujours silencieux et apeuré par les lieux comme un petit enfant.

- Oui il est dans son bureau je vais le chercher.

Les deux enquêteurs prirent place dans un des canapés de la vaste salle et attendirent le couple. Après un peu d'attente, ils entendirent les voix des maîtres de maison à l'étage :

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