Prologue

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                                               Renaissance

« Lourde, qu'est-ce que je suis lourde » ; c'est ce que pensait une jolie femme, allongée dans l'herbe sous le soleil d'un bel été, alors qu'elle venait à peine de reprendre conscience. Elle se sentait fatiguée, ses membres étaient tous engourdis et partout parcourue de frissons lorsqu'une douce brise soufflait, l'encourageant à ouvrir les yeux, elle porta inconsciemment sa mains à sa tête. Elle parvint à retrouver la vue mais seulement après plusieurs tentatives, battements de paupières et froncements de sourcils. Du bleu et quelques touches de blanc : c'est ce qu'elle vit en premier lieu.

« Un ciel d'été ! » ; pensa-t-elle instinctivement. Un léger coup de vent vint alors la taquiner, recouvrant doucement ses yeux de mèches brunes foncées, presque noires. Ces mèches foncées venaient, bien sûr, des cheveux de cette femme, toujours allongée au sol, et étaient longs, brillants et légèrement ondulés.

Un soupir s'exprima alors comme un soulagement. La femme pris les quelques forces qu'elle avait et se mit assise. C'est là qu'elle vit bien plus qu'un simple ciel d'été et pu alors constater dans quel milieu elle se trouvait. Ce qui dominait, c'était le vert, sous toutes ses variantes, que ce soit foncé pour les feuilles ou plus clair pour l'herbe. Mais quelques autres couleurs s'invitaient tout de même à ce tableau. Elle tourna lentement sa tête de tous les côtés.

« Un bois, je suis dans un bois ! Mais... Pourquoi ? » ; chuchota-t-elle énergiquement. Puis, elle se leva d'un bond, prise de peur, sa tête menaçant d'exploser sous le poids de millier de questions, s'enchaînant soudainement dans un cercle infini. C'était le "Pourquoi" et le "Comment" qui dominaient le reste, mais seulement jusqu'à ce qu'une toute petite question, paraissant absurde à se poser, une question qui ne se composait que d'à peine trois petits mots, mais effaçant en un éclair toutes les autres et torturant ainsi la femme, apparu. Celle-ci fini par perdre l'équilibre, après de maintes efforts mentaux fournis afin de répondre à cette question mais en vain. Une bouffé de chaleur empourpra tout son corps suivit de violents frissons. Des larmes nerveuses finirent même par apparaître, glissant alors sur ses joues. Affalée au sol et prise au dépourvu par cette question, la femme ne faisait que se noyer de plus en plus profondément dans un océan d'émotions toutes dominées par le stress. Ne pouvant plus tenir, ses mains appuyant sa tête, elle hurla et ce fut alors un cri strident, paraissant pour ses oreilles, interminable. Pourtant il y eu une fin à ce cirque. En effet, cet hurlement improvisé avait eu comme pour effet de clôturer cette crise de nerf. Ce n'est cependant pas pour autant que la question cessa de la hanter et comme pour le prouver, la femme la soupira :

« Qui suis-je ? » ...

La chasseuse amnésique TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant