Un rêve comme un autre

Une soirée mouvementée

Il finissait sa journée comme à son habitude.

Être professeur de français dans sa petite ville natale, à faire cours à des jeunes adolescents paumés qui ne rêvent que de rentrer chez eux à peine le pas de la salle de classe franchis. Sa vie. Plate. Une routine qu'il rêverai de quitter.

Sa vie sentimentale a toujours était un vrai fiasco ou plus simplement un désert en manque d'oasis. Il aimerait bien plus d'action mais il est trop renfermé sur lui-même. La seule chose dans laquelle il a jamais excellé c'est son taf.

*Sonnerie de fin de journée*

Il quitte le lycée juste avant la fermeture, trop occupé à corriger ses dernières copies pour être tranquille ce weekend. Il commence à faire nuit, seul un pauvre lampadaire au loin éclaire le parking. Il est trop occupé à insérer sa clé de voiture dans la serrure pour se rendre compte des ombres qui se rapprochent de lui. Un battement de cil et il reçoit un terrible coup à la tête qui le met chaos instantanément. 

...

Plusieurs heures, jours, semaines ou mois même plus tard... Il ne saurait le dire. 

Il est dans un pièce obscur. L'air est humide et pesant. Il se sent observé. Ou bien il est juste parano. Peut étonnant de la part de quelqu'un qui vient très certainement de se faire kidnapper. 

Il se sent pourtant étonnamment calme. Son cœur bat à un rythme constant. Il n'est pas vraiment effrayé quand il pense que sa vie n'est pas très palpitante et que bon rien ne l'attend d'ou il vient...

Le "blop blop" d'une fuite d'eau dans la pièce l'accompagne en fond sonore. Comme une mélodie que lui seul est capable d'interpréter et grâce à qui il se sent moins seul. 

Le sol sur lequel il est allongé est presque d'une froideur amicale. Il se raccroche à tout ce que ses sens lui permettent de percevoir. Il a la gorge sèche, la bouche pâteuse et pour couronner le tout il commence à avoir sérieusement des fourmis au fesses. 

Tout à coup, la porte s'ouvre dans un grincement épouvantable. Un rai de lumière filtre légèrement par l'ouverture, l'aveuglant. Deux personnes s'engouffrent dans l'ouverture et referment directement derrière eux. Ils s'éclairent à l'aide d'une faible lueur qui se révèle être la flamme d'un briquet. 

Les deux étrangers s'accroupissent devant lui en plaçant la lumière proche de son visage. La surprise de cette proximité soudaine le fait reculer contre le mur. Le temps que ses yeux s'habituent, il s'aperçoit du sourire glaçant de la jeune femme qui contrôle le peu de luminosité. 

Pendant ce temps, son compagnon le scrute avec minutie tout en tenant un appareil photo argentique d'une main et en s'appuyant au sol avec l'autre. A ce moment là, le stress commence à le gagner au fur et à mesure, accélérant par la même occasion son cœur et sa respiration.

- Qui êtes-vous ? finit-il par lâcher au bout d'une interminable minute.

La femme ricane alors que l'homme incline la tête, tel un prédateur se demandant de quelle manière il pourrait aborder sa proie.

- Qu'est-ce que vous attendez de moi bordel ? s'impatiente t-il en perdant un peu plus son sang froid.

- Patience chéri, ça ne fait que commencer... murmure t-elle doucement en se léchant les lèvres.

Elle se relève précipitamment, arrive sur lui en lui agrippant violemment le poignet et l'obligeant à se relever. Elle le plaque contre le mur, colle sa poitrine contre la sienne et lui murmure doucement au creux de l'oreille :

- Maintenant écoute moi bien, tout se passera sans problème si tu respecte les règles. Ne fais pas de mouvement brusque, reste tranquille et profite simplement du spectacle... annonce t-elle .

Elle se décolle de lui mais ne lui lâche tout de même pas le bras. Il ne sais pas à quoi s'attendre mais sans aucun doute au pire. 

Pendant ce temps, l'autre homme alluma une lanterne à gaz qui illumina la pièce et révélant ce qu'elle contenait depuis le début. Il l'a baissa finalement au minimum de la luminosité possible.

Un lit en baldaquin avec des draps miteux trônait au fond de la pièce. On retrouvait également un vétuste lavabo sur le côté d'où provient probablement la fameuse fuite.

Il essaye de rester de marbre mais il commence à vraiment à flipper.

Soudain, le jeune photographe activa son appareil avec le flash. Une silhouette translucide apparue quelques secondes puis s'en alla comme si elle n'avait jamais existée.

Il en eu le souffle coupé.

- Qu'est-ce que... murmure t-il.

La femme semble enchantée avec son rictus suffisant. L'homme recommence donc ses photos et à chaque fois la silhouette réapparaît sans cesse en se déplaçant toujours plus proche du lit.

C'est à ce moment que tout dérape.

D'autres silhouettes arrivent à leurs tours. Tels les souvenirs d'un sombre passé, les formes humaines se rejoignent toutes. Leurs mouvements ressemblent à un rite satanique. Saccadé et brutaux. Une sorte de jeu de séduction malsain se met en place entre ces silhouettes.

Il est en pleine confusion. C'est étrange et pourtant une part de lui est seduit par cet étrange spectacle. Pourquoi s'est-il retrouvé là à voir ça ? Quelle est la morale de tout ça ?

Il contempla tout cela encore pendant de longues minutes, fasciné.

*bip* *bip* *bip*

Il grogna encore groggy en désactivant son réveil.

- Hé merde... soupira t-il en ouvrant les yeux.

La lumière filtrait à travers les rideaux de sa chambre. En poussant un long soupir, il fixait le plafond en se demandant si tout cela n'était vraiment qu'un rêve.

Probablement.

Ou peut-être pas.

Cette petite étincelle ne sera que le commencement, un nouveau tournant dans sa vie. Il ne pourra jamais vraiment oublier. 

Peut-être qu'il décidera enfin de vivre la vie qu'il veut vraiment. ou peut-être bien qu'il fera comme si de rien n'était. Quoiqu'il arrive cela l'a marqué à jamais...

FIN