Un Après-midi De Juin

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Ce matin, je ne suis pas d'humeur à quitter mon lit, même si ma maman me hèle depuis l'autre côté de la maison que l'heure est passée de dix minutes. Je me lève en vitesse, enfile mon jeans et mon t-shirt gris, et sors de la maisonnée en criant bonne journée à ma génitrice. Je marche d'un bon pas, une pomme verte dans la main, me dirigeant vers l'école catholique au sain de laquelle je vais apprendre tout ce que je doit savoir avant d'affronter le monde des adultes. J'entends au loin un bruit énorme qui me fait sursauter, puis quelques secondes de profond silence.

Ça arrive environ cinq fois par jour ici, ça n'étonne même plus les passant de voir des atrocités se passer à chaque coin de rue. Moi, je ne me suis jamais habitué au bruit que ça implique : les sirènes, les pleurs, les cris, les explosions, le hurlement sinistre des temoins.

Un jour, je crois que j'ai demandé à ma mère pourquoi les gens se font exploser de partout, elle m'a répondu :
- Ils pensent que ça va les aider à règler les problèmes de la vie sur terre. Mais il l'a perdent.

Tout ce que je sais, c'est que Grand-père ne vas plus jouer au tiercé le dimanche dans le café au coin de la rue. Et que Papa ne vient plus me rendre visite.

J'ai beau n'avoir que neuf ans et demi, je ne suis pas dupe pour autant. Durant une après-midi calme, l'école fur annulée car notre professeur était malade. J'ai donc eu le droit de flâner dans les rues de la ville, seul, comme un grand. Après plusieurs minutes posé sur un banc à moitié rongé par la rouille, je décide de parcourir des rues au hasard, en lisant leur nom sur les plaquettes de terre cuite. Au détour d'une petite échoppe, je débouche sur une place qui surplombe un quartier pauvre de Gurana. Je m'approche de la balustrade pour mieux observer les maisonnettes faites de taule et de planches. Les plus robustes étaient construites avec des briques à peine assemblées et des paquets d'une matière jaune dont je ne connais ni le nom, ni l'utilité. Des mâts et des piquets étaient plantés ça et là dans le sol ocre.

Et d'un coup tout est allé très vite. Un homme est arrivé sur la place, à tiré un morceau de métal de sa ceinture et un bruit énorme s'est produit. Tellement énorme que je me suis jeté par terre et j'ai plaqué mes deux mains sur mes oreilles aussi fort que j'ai pu. Les passants ont criés, puis certains se sont à tout jamais tût... J'ai dû rester quelques minutes allongé secoué par mes larmes et ma peur, tremblant comme une feuille. Puis, doucement, je me suis relevé avec précaution, et, en courant, je suis retourné chez moi, me jeter en sanglots dans les bras grand ouverts de ma mère.

Je n'ai plus jamais été le même depuis cet après-midi de Juin.

Un après-midi de JuinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant