Ils ne m'avaient rien fait, enfin si, mais rie de visible sur la peau. Tout était en moi, marqué d'une pierre blanche. J'étais malade de l'intérieur, Dead inside, comme ils le disaient si bien. J'étais bafouée entre les néans et la survie. Je devais faire le bon choix et m'éloigner le plus possible du danger dégagé.
Ce choix était dur à élaborer. Je devais comprendre ce qui ce passait en moi et ce qui ce passait à l'extérieur. Je devais comprendre, sans laisser ma colère l'emporter. Pourtant, ce fut elle qui gagna la première partie et c'est moi qui partit en échec. Elle m'avait surprise par son cavalier. Mais la partie n'était pas finie, elle devait me mettre en échec et mat, pour qu'elle le soit.Ils m'ont rendu folle. Incontrôlable ! Je les détestais. Comment j'en suis rendue là, me direz-vous, pour les détester, ou plutôt, les haïr à ce point ? Je n'en suis pas sur, moi même. À vrai dire, je n'aurai jamais imaginé qu'aujourd'hui je vivrai ça.
Pour moi, ce n'était que de simple notes de musique, courant mes tympans pour me faire évader. C'était parti d'un bon sentiment, et puis c'est devenue bien plus. Tout s'est accélérés. Tout s'est chamboulés et tout s'est embrouillés.
Tout à commencé le soir ou je rentrais chez moi, les oreilles perlés par des fils blanc courant mon cou, relier à ma boîte à musique transportable. Je ne comprenais pas encore très bien le vrai sens du mot Musique, et puis tout s'éclaira.
Mon aîné, m'avait offert ses trois morceaux, encore inconnues pour moi, dans ma boîte à musique et je passais le clair de mon temps à essayer de les identifier. Note après note, riff après riff, battement après battement, accompagnement après accompagnement. Je les identifiait par tous les coins et les recoins, je voulais comprendre.J'avoue, durant cette période là, je n'étais pas moi même. Je changeais, je grandissais, j'évoluais. Rentrer dans l'adolescence n'est facile pour personne, ainsi que d'en sortir, et le plus compliqué est de comprendre quand on y est, dans cette période. Chacun la passe différemment et pour ma part, elle fut assez longue et remplis de pièges, offert joyeusement par la vie.
C'est à partir de ce moment que j'ai compris que je n'étais pas comme tout le monde, que j'étais différente. Les médecins me le répétait en boucle, en me rappelant que c'était bien d'être différente. Que je n'avais pas besoin de ressembler à tous le monde pour vivre. Je devais faire mes propres choix et prendre mes propres décisions. Aujourd'hui encore, je doute de certains de mes choix.J'ai voulu découvrir qui avait essayer de faire passer tant de messages, dans ses seulement trois titres, que j'avais. Je voulais savoir qui passait d'un sentiment de soumission à un sentiment de domination. Qui passait d'une demande de changer le monde à une demande de non évolution. Je voulais savoir qui pouvait ne pas savoir, à son tour, ce qu'il voulait et désirait vraiment. Je pensais ne plus être seule à être différente.
Une année entière avait défilé devant mes yeux et je ne m'étais rendue compte, seulement plus tard, que j'étais rentrée dans une nouvelle phase du mécanisme. J'avais passé celles de découvrir quoi? et qui? et j'étais rentrée dans celle du pourquoi?. Pourquoi j'en étais arrivée à les adorer et les écouter sans ne plus m'arrêter ? Pourquoi j'en étais arrivée à vouloir les voir tous les jours, au-dessus de mon lit, quand je me réveillais le matin ? Pourquoi je les aimais si fort alors que je n'avais pas entièrement compris qui ils étaient vraiment ? Je rentrais dans la phase d'adoration, dans la phase dite idole.
Cette phase me faisait rêver, elle me faisait oublier que pendant ce temps là, quand je retournais au collège, mes camarades, ainsi que mes professeurs, m'insultait et me rabaissais sur ma différence. Cette période me donnait à réfléchir et ils étaient là, sans vraiment l'être, pour me rassurer et me faire oublier. Ils me demandaient de me battre, de vivre et d'empêcher le monde de s'écrouler sur moi. Ils étaient le pilier qui faisait tenir le ciel au-dessus de ma tête. J'avais besoin d'eux comme une toxico avait besoin de sa dose. Sans m'en rendre compte, j'étais devenue moi même une junkie.