Short Stories

Ma nuit d'horreur

Je me prépare à aller me coucher. Comme à son habitude ma mère vient me border, me donne un bisou sur le front et attend que je m'endorme. Malgré tous mes efforts, le sommeil ne vient pas, je me retourne dans mon lit à maintes reprises, sans résultat.

Enfin, je sens mon corps devenir lourd et le sommeil s'empare de moi.

<< Mais ?! Que ce passe-t-il ? J'ai l'impression d'avoir un éléphant sur moi. >>

À chaque bouffée d'air, j'ai de plus en plus de difficulté a m'oxygéner.

<< J'étouffe, aidez-moi... Quelqu'un... S'il vous plaît... >>

Tout à coup, mes yeux s'ouvrirent d'un coup et une grande quantité d'air frais me remplit la cage thoracique.

Je me redresse sur mon lit, paniquée, ma respiration saccadée se calme, ma vision s'éclaircit tranquillement. Je reprends le contrôle de mes pensées et analyse ma chambre... Qui semble... Différente ? Je ne sais pas comment l'expliquer, elle m'est inconnue, mais si familière à la fois. Ça ne doit être qu'une impression.

Je sors de ma "chambre" et me dirige vers le salon. J'y aperçois la silhouette de maman. J'avance vers elle à pas de loup, mais je ne m'approche pas, au contraire, on dirait que je m'éloigne, de plus en plus. Cours, je cours encore et toujours. Je sens mon coeur qui ne veux  qu'exploser dans ma poitrine. Mon souffle devient saccadé et ma vue s'embrouille, mes forces m'abandonnent, mais je ne veux pas abandonner, je veux aller voir maman, elle doit pouvoir m'aider, il le faut.

Mes yeux se mouillent à l'idée de ne pas pouvoir atteindre ma mère ou peut-être est-ce parce que mes muscles et ma gorge me font souffrir le martyr. Je donne une dernière poussée et me retrouve en un seul pas à côté de ma mère, je me sens si soulagée. Je la prends dans mes bras et la sers de toutes mes forces, mais je ne sens pas de résistance. Il... Il n'y a rien...

Ma mère n'est pas là. Mais je l'avais dans mes bras, où est-elle ? Pourquoi ne reste-il que son châle dans mes mains ? Maman !? Où es-tu ? Les larmes qui ne s'étaient satisfaites de mes yeux jusqu'à présent avaient maintenant pris possession de mes joues.

Ma respiration s'accélère et une seule pensée prend place dans ma tête << Je veux ma maman ! >> Je me sens si seule...

Je respire, je me calme, je repense à tout ce que je viens de vivre. Je crois que... Je crois que je rêve, je crois que je suis dans un rêve. Mais je n'aime pas ce rêve, je veux me réveiller tout de suite et aller dans les bras de maman. Je crois qu'il faut se pincer pour se réveiller. Essayons, je me pince le bras, ça fais mal, mais rien, je suis toujours dans ce foutu rêve.

Alors je me pince plus fort et encore plus fort et encore et encore, mais je ne me réveille pas, je ne sens qu'une douleur aiguë dans mon bras qui est maintenant bleu a cause de la force avec laquelle je l'ai torturé.

Peut-être que ce n'était pas assez ? Peut-être que je n'ai pas assez souffert ? Dénudée de tout sens de réflexion je me dirige vers la cuisine d'un pas mécanique.

Je m'arme d'un couteau et sans réfléchir je l'enfonce dans ma jambe et l'entaille tout au long. Des larmes coulent, peut-être à cause de la douleur ou du désespoir ou des deux, je ne sais plus. La seul chose que je sais c'est que je veux rentrer chez moi.

Mais malgré la douleur je suis toujours prise dans ce maudit rêve. Sans réfléchir je prends une casserole et l'abbat sur ma main. Un crit strident déchire le silence.

<< J'ai mal, j'ai tellement mal >>

Tout les os de ma main sont en pièces. Je souffre, mais une idée me vient en tête, le toit. On m'a déjà dit que si je faisais un cauchemar, je devais me jeter en bas du toit pour me réveiller.

C'est avec la jambe  en sang, le bras endolori et la main en miette que je me rends sur le toit. Arrivée, je prends une grande respiration et me jette dans le vide.

Je vois le sol se rapprocher de plus en plus, mais je ne me réveille toujours pas. Je panique, je vais mourir, mais à quoi ai-je pensée ?! Si ça se trouve, je ne rêve pas et je vais mourir. Je ne veux pas être applatie comme une crêpe. Je ferme les yeux résignée à mourir.

- Adieu maman... Je t'aime...

- LORRETA !!

Je me réveille en sursaut, ma mère, à côté de moi, est paniquée. Ce n'était qu'un cauchemar, mais... si ce n'était qu'un cauchemar... Pourquoi mon echymose est encore là ? Pourquoi ma jambe est en sang ? Pourquoi ma main est dans un plâtre ? Mais surtout... Pourquoi... Pourquoi je me vois couchée sur un lit d'hôpital ?