Prologue

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Depuis ma chaise des backstages, j'entendais les tonnerres d'applaudissement de la salle. Les réclames et les encore d'un public jamais rassasier. Poussant un soupir, je posais devant moi l'un des élastiques qui nouaient une de mes couettes, libérant le reste de ma chevelure. À mes côtés, Mel, qui devait passer sur scène, me regardait avec insistance. Semblant attendre quelque chose de ma part. Avec un, fin sourire, je lui dis :

« -pas ce soir. Je suis épuisée. Va s'y directement. Je suis sûr que tu auras beaucoup de succès comme à chaque fois. »

Avec des étoiles dans les yeux, elle me remercia et, les mains serrées, couru vers la scène ou montèrent des acclamations joyeuses.

La fatigue montant de plus en plus, je me suis rapidement changée, laissant ma tenue de scène à moitié suspendue dans mon casier ou Bibi attendais, en boule et profondément endormis sous sa forme animale. Ce fus donc dans mes bras que j'allais le ramener à l'appartement ce soir.

Comme toujours depuis trois ans, les cinq minutes me séparant de l'entrée de l'immeuble parurent une éternité. Entre les regards fuyants, les chuchotements indiscrets et les commentaires auxquels je ne pouvais définitivement pas m'habituer, continuait inlassablement à résonner aussi fort que le jour de l'incident.

Au milieu des escaliers, Bibi se réveilla, seulement pour se poser paresseusement sur ma tête avec un soupir satisfait et ce, jusqu'à ce que j'ouvre ma porte au cinquième étages. Il bondit alors de ma tête pour se blottir dans son coussin à l'angle de la pièce. Lepas lent, je me rendis à ma chambre mettre ma tenue de nuit, un vieux t-shirt blanc et un short noir délavé, avant de m'allonger sur le lit. Attendant que le sommeil m'emporte. Après plusieurs minutes, je me rendis compte que j'étais encore baigné dans la lumière nocturne. Mais en me rendant à la porte, un étrange sentiment m'attira vers l'extérieur. Je me rendis donc à mon petit balcon. Le regard braqué vers l'horizon, les vents chauds de l'enfer paraissaient frisquets sous la froide lumière bleu oscillante qui serpentait sur les toits de la capitale. Face à moi, à plusieurs kilomètres d'ici, se dressait l'immense complexe d'acier et de vitre donnant sur la fosse océanique qui, toute la journée, donnait la seule lumière naturelle de ce royaume. Mais en ce soir de pleine lune, elle dégageait quelque chose d'étrange, car aux habituels reflets azur se mélangeaient des lueurs rouge et verte que nul éléments flottants au loin ne semblaient pouvoir justifier et le vent portait un chant inconnu qui noyait tout autre son dans sa douceur.

je restas ainsi accoudée quelques minutes, involontairement bercée par cette froide atmosphère. Mais partis finalement me coucher quand les frissons du froid m'arrachèrent un énième bâillement, fermant la porte du balcon et de ma chambre avec plus de précaution qu'habituellement.



pavements infernaux, fanfic hololive (version fr)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant