Jamais avec mon Boss (Publié aux Éditions Addictives)

4. Inconvenances (Dorian)

On a un sérieux problème.

Je n'ai pas du tout envie de finir comme Marty Langlois, l'ancien Chef de projet, mis à la porte il y a six mois, après que son assistante a porté plainte pour harcèlement. Hors de question que je perde mon job et ma réputation pour cette cinglée d'assistante.

En même temps, quand on voit la mère, on comprend beaucoup de choses. Aussi dérangée que la fille. Je dirais même plus, si je pensais cela possible.

« Amanda a un goût irréprochable en matière d'hommes. Le petit Mathias a préféré prendre la fuite, mais son dernier était une bête. Et vous  ?  »

J'ai vraiment cru à une blague, au début. Mais elle a continué sans même me laisser le temps d'en placer une.

«  Je comprends mieux pourquoi elle passe autant de temps ici. C'est un peu votre faute si j'ai dû arranger toutes mes soirées pour satisfaire son fiancé.  »

C'est là qu'une ampoule s'est allumée au-dessus de ma tête. Le «  porno  » dans son téléphone, hier soir, c'était elle.

Merde, comment peut-on faire ça à sa propre fille  ?

Je me suis senti mal à l'aise. J'ai adoré foutre Amanda en rogne en faisant de l'œil à sa mère, mais c'était juste un jeu... rien de plus. J'étais à mille lieues d'imaginer la véritable raison de sa colère quand elle l'a vue débarquer ici.

Enfin, j'ai réussi à me débarrasser de Victoire Vernin, maintenant il va falloir que je mette les choses au clair avec mon assistante.

***

Amanda entre dans mon bureau. Je suis déjà au fond de la pièce, face à la grande fenêtre.

- Fermez la porte.

J'entends ses foutus talons claquer sur le sol avec une assurance aussi fausse que les énormes nichons de sa mère. Elle s'arrête et, pendant quelques secondes, je ne distingue que le bruit de sa respiration lourde, profonde. Je me retourne et me trouve face à deux iris meurtriers. Son corps est tendu, ses bras croisés sous sa poitrine. Elle est démoniaque.

Amanda me pousse à faire des choses stupides, insensées et parfois, sous le coup de la colère, mes paroles ont tendance à dépasser ma pensée.

Je suis humain, merde.

Mais il est hors de question que je lui présente mes excuses. Cette femme est insupportable  ! Si elle savait la mettre en veilleuse, je n'aurais pas besoin de me montrer aussi désagréable.

- Vous comptez m'expliquer ce que je fais ici ou on va passer le reste de la journée à se regarder en chiens de faïence  ?

Qu'est-ce que je disais... Toujours la gueule ouverte  !

Je souffle, attrape sa clé USB et la branche à mon ordinateur. Jusque-là, tout va bien. Je m'écarte d'un pas, sans exagérer la distance qui me sépare du bureau.

- Mot de passe.

Et comme je l'avais prédit, au lieu de s'asseoir sur ma chaise, Amanda se penche, de la même façon que tout à l'heure. Sauf que cette fois-ci, je suis juste derrière elle et que, dans un léger mouvement de recul, elle me bouscule avec son cul. Un cri s'échappe de ses lèvres, elle se raidit.

Je ne sais pas pourquoi, mais, dans ma tête, j'avais arrêté cette expérience à ce moment-là.

Je lui prouve qu'elle passe son temps à m'allumer avec des positions pas du tout appropriées sur son lieu de travail, elle hurle que je suis un putain d'obsédé et elle retourne griffonner dans son petit cahier.