Chapitre 2 (partie 1)

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- Alors... tu n'es pas vraiment humaine ? poursuit Naruto.

- Et bien si, mais qu'à moitié. J'ai aussi du sang de Sacrieur et c'est pour cette raison que mes oreilles sont aussi longues, je réponds.

- Moi, je trouve ça magnifique, déclara la jeune fille. Et puis regarde-toi Naruto, tu as bien des moustaches ! Ce n'est pas très commun non plus !

Depuis le début de notre rencontre, cette petite m'intriguait beaucoup. Ses cheveux étaient coupés en carré et deux mèches recouvraient chaque côté de son visage. Elle avait un front bien plus grand que la moyenne. Et pour une adolescente, elle ne se laissait pas faire par ses camarades ! Je suis profondément persuadée qu'il s'agit de la plus intelligente de ce trio. Même si le garçon énigmatique me paraît être le plus mystérieux, je suis sûre qu'il est aussi très doué. Quant au blondinet qui s'appelle Naruto, son visage est aussi très atypique. Il possède de grands yeux bleus et des moustaches. S'il n'était pas aussi espiègle, je l'aurais trouvé plutôt mignon.           

Parfois, je me mets à regretter le temps où je n'étais qu'une adolescente.

- C'est vrai, tu as raison Sakura. Dans tous les cas, ce n'était pas du tout dans mon intention de me moquer de vos oreilles. Je les trouve plutôt originales en fait. Je me présente, je m'appelle Naruto Uzumaki et je serai le prochain Hokage de ce village !

Je m'approche du garçon et je lui serre la main. N'ayant pas saisi la totalité de sa phrase, je lui demande des explications sur ce qu'est un "Hokage". Il se lance alors de bon cœur dans une monologue, m'expliquant qu'être Kage signifie avoir atteint le grade le plus haut de la hiérarchie des ninjas. Hokage est l'appellation que l'on attribue spécifiquement au village de Konoha. Apparemment, leur village a connu quatre Hokage au total et il n'en reste plus qu'un seul en vie : le troisième.

La hiérarchie du Monde des Douze n'est pas du tout la même. Nous avons pour chacune des classes de notre monde des représentants qui font partie d'un Conseil. Et chaque village - Bonta, Amakna, Brâkmar et Sufokia - possède son propre Conseil.

- Enchantée Naruto. Moi, je m'appelle Zillimy Feeray. Et je trouve ça génial que tu aies un rêve aussi ambitieux que celui-là. Je suis désolée, dis-je en m'adressant à toutes les personnes présentes dans la pièce, mais je vais devoir vous laisser. Je suis toujours censée être en mission. Est-ce que vous avez des douches communes ?

- Tu peux te doucher à l'Académie, si tu veux, déclare Iruka en me tendant une serviette. Et voici les affaires que nous avons retrouvées. J'imagine qu'elles t'appartiennent.

Je jette un coup d'œil aux affaires. Effectivement, il s'agit bien de mon sac à dos et de mon sabre.

- Un... un... un sabre ? Mais vous devez être sacrément forte ! se met à crier Naruto, une fois de plus.

L'homme au visage masqué qui doit sûrement être son professeur semble lui aussi intrigué. Naruto s'avance et tente de le soulever.

- Mais... Il n'est absolument pas lourd ! Je crois que c'est la première fois que j'en porte un !

- Oh, tu sais, son pouvoir ne réside absolument pas dans son poids, j'avoue en souriant. Et tu peux me tutoyer, Naruto.

Ce garçon me fait vraiment sourire. Un rien l'étonne. Il a l'air d'être imprévisible mais facilement impressionnable. Je décide alors de lui laisser la responsabilité de surveiller mon sabre le temps que je prenne une douche à l'Académie. Il accepte volontiers et son sourire ne trompe personne. Iruka m'accompagne et montre les douches de l'Académie qui sont réservées aux filles. Les couloirs sont étrangement sombres et les douches très petites, je ne pourrai pas profiter du luxe que sont les sources thermales du village.

Je me retrouve seule face à ce grand miroir marqué par les années. J'enlève mon bandeau beige et le peu de vêtements que je porte tout en prenant le soin de défaire ma longue chevelure rousse. Je laisse mon épaisseur glisser le long de mon dos et je m'observe dans ce miroir. Je pourrais peut-être me trouver jolie si je n'avais pas cette fichue couleur rouge imprégnée sur la totalité de mes avant-bras.

Tous les Sacrieurs ont cette particularité physique : nos avant-bras sont marqués dès la naissance d'une couleur rouge ou noire, s'apparentant à du sang, afin de prouver leur éternelle reconnaissance envers la Déesse Sacrieur, qu'on appelle aussi la Mère des Douleurs ou la Dame Écarlate. Ce sang, nous en possédons une quantité infinie et son secret réside dans son pouvoir à soigner les blessures que l'on occasionne. Attention, les petites blessures seulement. Une seule goutte de mon sang sur une blessure que j'ai moi même causée, et en quelques secondes, il n'y a plus rien. C'est aussi pour cette raison que l'emblème de notre classe représente une larme de sang.

Du sang, du sang et toujours du sang. J'ai grandi dans cette atmosphère là et je ne connais rien d'autre que les pouvoirs conférés à tous les disciples de la Déesse Sacrieur. D'ailleurs, en tant que disciples, nous nous devons de respecter les dix commandements.

1. Tu verseras des larmes de sang pour pleurer les morts. 
2. Tu feras preuve d'un bon sens du sacrifice. 
3. Tu endureras mille douleurs pour faire souffrir mille maux en retour.
4. Tu châtieras les âmes malveillantes.
5. Tu mangeras froid pour alimenter ton esprit de vengeance. 
6. Tu arpenteras les chemins les plus difficiles. 
7. Tu tremperas tes poings dans le sang avant de porter des coups. 
8. Tu éveilleras la rébellion chez les plus faibles.  9. Tu tresseras des couronnes d'épines que tu porteras lors de grandes occasions.
10. Tu n'hésiteras pas à te montrer un brin opportuniste si tu respectes ces commandements.

Mon enfance entière et mes années d'entraînements se résument à ces dix commandements. Le sacrifice et la vengeance sont nos mots d'ordre et les châtiments nous permettent de décupler notre force. Plus nous souffrons et plus nos dommages augmentent.

Lorsque j'étais encore à l'école, avant l'âge de sept ans, les autres élèves ne comprenaient pas pourquoi le sang qui se trouvait sur mes avant-bras ne s'effaçait pas. Pourtant, ils savaient parfaitement qui j'étais. J'essayais de leur faire comprendre que je n'étais pas comme eux et que j'appartenais à la race des Sacrieurs, une race mi-humaine aux origines ancestrales qui a été créée pour servir une Déesse. Les autres filles pouvaient mettre du vernis à ongle ou bien mettre des bijoux, mais pour moi, c'était une chose impensable que de décorer ces bras colorés.

J'ai commencé à accepter ces marques propres à ma classe à l'âge de huit ans, lorsque j'ai rencontré Iro à Sufokia. Il a toujours adapté son style vestimentaire en fonction de ses marques. Pour le coup, Iro a hérité du sang noir de ses parents, ce qui crée un parfait contraste avec ses cheveux blancs.

Certaines marques sont rouges, d'autres noires, et je n'ai jamais vraiment pris le temps de comprendre pourquoi.

Après m'être détendue une bonne demi-heure sous les jets puissants de la douche de l'Académie, je décide de rassembler mes affaires et de repartir en mission. Si Sufokia apprend que j'ai perdu trois jours ici sans avoir obtenu d'informations supplémentaires, ils seront tous très en colère. Même si cette histoire de livres volés ne m'intéresse guère, il faut que je me ressaisisse sérieusement. Je ne peux pas me permettre de perdre plus de temps.

En retournant à l'infirmerie, je manque de trébucher sur quelque chose. Je ne suis pas étonnée lorsque mon regard se pose sur le bouquin appartenant à l'homme de tout à l'heure. "Le paradis du batifolage", d'un certain Jiraya.

"C'est peut-être le livre qui a été volé au Temple, finalement", je songe en rigolant.

J'imagine parfaitement la Déesse, dans son Temple, râlant auprès de ses disciples d'avoir perdu son livre préféré. C'est tout à fait son genre de lire des livres érotiques. Je me mets soudainement à rigoler toute seule au milieu du couloir, à quelques pas de l'infirmerie, en repensant à cet idiot au visage masqué de tout à l'heure. Comment fait-il pour lire un livre érotique devant des adolescents ?

La Cité des Châtiments : tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant