Chapitre 1

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« Hein... Quoi ! Qu'est ce qui se passe ? » L'orage grondait violemment. Les éclairs jaillissaient du ciel dans le plus grand des fracas.

Ce fut à ce moment-là que Eléonor, ma liée à mort apparue. Elle avait dû ressentir mon affolement. Malgré ma tête embrumée, je la saluai.

"Veux-tu que je reste pour que tu te rendormes, Crysalia?"

Ce n'était pas la première fois, qu'elle assistait à mes terreurs nocturnes. Je ne lui répondis pas. L'angoisse qui me submergeait à l'instant présent était plus important. L'air n'arrivait plus dans mes poumons. Je respirais mais en vain. La crise était plus forte que l'autre fois.

« Mets toi debout, je t'en supplie. Je vais te soutenir » entendis-je, mais étant trop affaiblit je n'y arrivais pas. Malgré cela, Eléonor ne s'avouait pas vaincu. Elle dirait le corps de Crysalia pour le mettre debout.

« Enfin. Aller respire Crysalia. » implara-t-elle.

Petite note pour vous cher lecteurs ou lectrices, je suis née avec une mal formation du poumon droit. Si celui-ci s'affaisse trop au point de ne plus fonctionner. Il nous faudra appeler un gardien du clan exerçant la médecine car le regonfler avec un tube ne sera pas suffisant. Maintenant vous comprenez mieux pourquoi elle me demande d'être debout et non assise. C'est comme lorsque l'on fait un oral, l'amplitude de notre voix est beaucoup mieux debout. Seulement, ce n'est pas le seul ennui que nous allons rencontrer dans peu de temps. L'asphyxie prolongée me prenait une grande partie de mon énergie, déjà très faible ces derniers temps. Ajoutez à cela, la présence de Eléonor à mes côtés, était encore plus dangereux. Tout bonnement parce qu'elle puisait dans ma puissance pour se manifester. Et comme je viens de le mentionner ça fait quelques mois que je m'affaiblis. Dans ces bras, je sentais bien quelle ne voulait pas me laisser, mais elle savait que c'était nécessaire. Je pouvais discerner sa peur. Ça m'embêtait de toujours l'inquiéter ou de faire toujours appel à elle. A chaque fois, elle m'assurait que si elle était à mes côtés c'était de son plein gré. Elle m'aimait du plus profond de son cœur, disait-t-elle sans cesse.

« Crysalia, Crysalia reviens à moi, écoute il faut que je retourne dans la porte. Tu me comprends, crysalia ? »

Je l'entendais me parler mais ça me paraissait tellement à des années lumières. J'essayais tant bien que mal de prononcer des mots mais sans aucun succès. Est-ce la fin ? Non, rassurez vous on est qu'au début il ne faudrait pas que je trépasse maintenant, si vous le voulez ? Ah ! vous êtes des marrants vous.


La dernière phrase que j'entendis avant que mes paupières se ferment me tira un sourire. Je ne sais même pas elle avait pu l'apercevoir. Surement pas, mon corps était devenu trop faible pour esquisser le moindre mouvement.

***

Quelques instants avant que Crysalia perde connaissance.

Alors ... où peut bien être son téléphone ? D'habitude il est posé sur le comptoir de sa cuisine. Après quelques minutes à le chercher je l'aperçue au niveau de sa table à manger à côté de son carnet. Ce n'était pas dans son habitude de laisser trainer son carnet. Elle m'inquiète de plus en plus. Je pourrais peut-être en parler avec Sahara, la reine du monde des morts. J'espère que vous arrivez à suivre quand même. Bon pour la faire court, Sahara est une gardienne, et pas n'importe laquelle, la femme du Gardien qui dirige notre Clan, mais ça seuls les morts le savent.

[ Il s'agit du Gardien Isaïe mentionné dans l'Aparté.]

Mince sous l'impulsion j'avais oublié que ma condition ne me permettait pas de tenir des objets du monde des vivants. Que suis-je bête, je pouvais faire appel à Orchidée.

« Orchidée, vous pouvez venir ? »

[ Même si Eléonor est la liée à mort de Crysalia, Orchidée lui est supérieure. Elle lui doit donc obéissance et respect. ]

« Qu'est ce qu'il y a Eléonor ? »

« Il faut que vous les préveniez que Crysalia a besoin d'être prise en charge de suite. Elle vient de perde connaissance à la suite d'une fulgurante crise. »

N'attendez pas de réponse.

Elle était partie sans demander son reste. Je me dépêchai donc de rejoindre notre amie commune pour la prévenir.

« Crysalia, ne l'oublie jamais je t'aime. On se revoit dès que tu vas mieux. Je me suis permise d'appeler à l'aide, ne m'en veux pas ».

***

Profitons vous-voulez bien de ma perte de connaissance pour présenter Eléonor. Ça vous intéresse je pense.

J'ai connu Eléonor à Lahor, dans un de ces quartiers pourris que nous, enfants "lésés" ( certains pas tous on est bien d'accord ? ) du clan, affectionnions tant. Ce jour fait aussi partie des souvenirs que je n'oublierais jamais. J'étais venue avec Lucie, une amie qui avait été récupérer par le clan, un an plutôt. Elle faisait aussi partie des enfants séparés intentionnellement à la naissance. Nous nous étions connues à l'école. Si je me souviens bien pour cette soirée, j'avais joué la provocation avec mes habits, une petite robe fendue avec des empiècements transparents de quoi attirer la victuaille. Ai-je réussi ? Non. Je pense que vous vous demandez comment ça se fait ? C'est tout simple. Avec Lucie, on avait décidé d'aller sur la piste de dance pour s'amuser. Notez que je n'étais pas rebutée à ce qu'une fille me face des avances. Au bout de quelques minutes de déhanchement endiablés. Eléonor était venue faire du coller-serrer. Sans la moindre discussion, nous profitions de ce moment. Une chose entrainant l'autre, on avait fini la nuit ensemble. J'en avais même oublié mon amie Lucie. A notre réveil, car oui aucune de nous deux avaient déserté avant l'autre, chose rare dans mon cas; nous étions restées l'une à côté de l'autre à regarder la vie s'éveillait au lever du jour. Pour la première fois, depuis, cette nuit-là, j'éprouvais un état de béatitude. C'est comme si elle m'apaisait.

Les choses se sont gâtées au moment de se revêtir. Une marque était apparue sur l'intérieur de ma cuisse. Je l'ai regardée avec incompréhension car je ne savais pas ce qu'elle pouvait bien signifier. Je pus aussi constater qu'elle en avait une. Je m'empressai avec vigueur de lui signaler. Celle-ci devant, ma stupéfaction m'assurait qu'il ne s'agissait de pas grand-chose...

[ Les larmes coulaient abondamment sur les pages du carnet. Il était encore trop tôt pour notre chère protagoniste d'évoquer cet épisode. Ce que je peux vous affirmer, est qu'aujourd'hui personne ne connait les circonstances de la conclusion de leur relation. Cela restait entre elles. Eléonor faisait partie des fantômes, liés à Crysalia, ses plus fidèles compagnons...]

Eléonor était pour moi, comme tous les autres que je connaissais à cette époque et que j'ai connue par la suite ce qui pouvait se rapprocher le plus de ma famille. Une famille, j'en avais toujours voulu une et j'avais fini par me la constituer. 

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⏰ Dernière mise à jour : May 20, 2021 ⏰

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