Pour te venger

Chapitre 3

Peut-être que j'ai fait erreur.
Oui ! Peut-être est-ce un terrible malentendu !
Je balance les jambes hors de mon lit et cours au rez-de-chaussée.
Je bouscule papa dans la cuisine.
- T'es pas en cours, toi ?
Je ne prends pas la peine de répondre et cours dans le hall. J'attrape ma veste et sors.
***
Je sonne à la porte.
Anastasia Teller, la mère de Mia m'ouvre la porte.
- Bonjour Ana, Mia est là ?
Je passe la tête dans l'encadrement et sautille sur place, cherchant de l'espoir au plus profond de moi.
- Thomas, tu espères que je vais te prouver le contraire de ce que tu sais déja, mais je ne le ferais pas...
- Où est-elle ? m'emporté-je. Où est Mia !?
Elle se met à sangloter et je secoue la tête doucement.
- Non.. Non..! Que s'est-il passé ? Qu'est-ce qu'il y a !?
- Tu ferais mieux d'entrer, Thomas.
Elle ouvre en grand la porte et j'entre. Je me dirige vers le salon, le salon que je connais bien pour y avoir passé une bonne partie de mon enfance.
- Mia a disparu, Thomas.
Mon univers s'effondre. Mia, ma Mia, disparue ? Comment est-ce possible ? Tous ces moments passés à me raconter ses malheurs et ses joies et réciproquement, je ne peux pas croire qu'ils ne se reproduiront plus. Je ne peux pas croire que je ne la reverrai plus. Anastasia poursuit :
- Hier soir elle est partie se coucher et ce matin...
- Elle a peut-être fugué ? suggérai-je.
Je ne veux pas croire qu'elle ait disparu. Mais le fait de prononcer le mot "fuguer" me donne un coup à l'estomac. Je me rends compte que c'est encore pire. Ça voudrait dire qu'elle m'a abandonné. Et je sais qu'à ces mots, sa mère a ressenti la même chose que moi. Je le vois dans son regard.
Elle secoue la tête.
- Tu connais Mia autant que moi, Thomas. Peut-être même mieux. À ton avis, elle serait partie sans même nous laisser une lettre ? En pleine nuit ? Sans t'avoir dit au revoir après 2 mois sans te voir ?
Non, elle a raison, Mia n'aurait jamais fait ça. Elle n'est pas du genre à fuguer dans ces conditions. Elle n'est pas du genre à fuguer tout court.
- Je.. Euh.. Excusez-moi, je vais devoir partir...
Elle hoche la tête et me murmure :
- Je suis désolé, Thomas.
Je cours presque jusque la porte pour ne pas qu'elle voit mes larmes qui menacent de couler.