Tout ce que je voulais, c'était Toi

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Partie 1

***

Bellamy comprend que la transcendance est une énorme connerie après que la balle ait transpercé sa poitrine, après que Clarke décide qu'il peut être sacrifié, au même titre que n'importe qui d'autre, et appuie sur la détente.

Autant pour ensemble, avait-elle dit en lui tournant le dos, juste avant le moment fatidique et oui, voilà qui représente bien là la fin de tout ce qui les avait un jour représentés et réunis.

Il croyait qu'il était spécial, il croyait qu'elle ne lui tirerait jamais dessus, il croyait qu'il était le cœur et elle, la tête — son meilleur ami à défaut de ne pas pouvoir être tout ce qu'il rêvait de devenir pour elle.

Autant pour tout ça.

La douleur est immédiate, brûlante et lancinante, au centre de sa poitrine, et son cœur explose en milliers de morceaux tandis que le carnet de dessins de Madi lui échappe et qu'il s'effondre au sol, du sang dans la bouche et sur les lèvres, le goût d'une trahison qui dépasse tout ce qu'il avait un jour subi.

Puis, aussi vite qu'elle est arrivée, la souffrance disparaît, emportant avec elle les détails de cet univers que son âme quitte en même temps que la vie l'abandonne. Les détails sur lesquels ses yeux se posent tandis que son cœur émet ses derniers battements.

Boom, boom. Boom, boom. Clarke tire sur un autre garde et vide ainsi son chargeur.

Boom, boom. Boom. Ses yeux bleus volent vers le carnet de dessin qui gît aux pieds de Bellamy et s'agrandissent quand elle comprend qu'elle ne pourra pas l'atteindre.

Boom, boom. Elle fuit, se recroqueville sur elle-même en pénétrant dans l'Anomalie.

Boom, ses sanglots sont dévastateurs, la secoue tout entière et Bellamy ignore pourquoi les entendre est aussi douloureux que la balle qu'elle lui a tirée en plein cœur.

L'Anomalie disparaît. Son cœur ne bat plus. Bellamy est mort.

***

La mort n'est pas du tout ce que Bellamy croyait. Pas que Bellamy croyait à grand-chose. Le peu de fois où il y avait vraiment songé, il avait fini par conclure qu'il n'y avait rien, de l'autre côté. Juste un vide absolu, le néant parfait. La fin.

Il se trompait, et c'est comme ça qu'il comprend que la transcendance est un mensonge. La seule raison pour laquelle il avait adhéré au plan de Bill Cadogan, c'est parce que sa mère, morte depuis plus d'un siècle, lui était apparue dans une douce lumière dorée, l'avait appelée "mon petit garçon", lui avait posé la main sur la joue, plus douce que ce qu'elle ne l'avait jamais été de son vivant et lui avait dit de "suivre la lumière."

Mais si Aurora Blake est dans la lumière dorée, si elle a transcendé, si elle est à présent un être de lumière, de chaleur et de bienveillance, elle ne peut se trouver ici, dans l'au-delà, pour accueillir Bellamy au moment où son âme quitte son enveloppe terrestre pour voler vers les Cieux. Si elle est là, pour le prendre dans ses bras et lui demander pardon pour cette enfance terrible qu'elle lui avait fait vivre, pour s'excuser des choix horribles qu'elle avait dû faire pour survivre, pour lui dire qu'il avait fait de son mieux avec le jeu de cartes qu'elle lui avait construit, et qu'il avait réussi, qu'il était quelqu'un de bien et qu'elle était fière de lui, alors elle ne peut pas être l'image de la transcendance. Elle ne peut pas être la raison pour laquelle Cadogan avait raison.

Pas que ça ait de l'importance de toute façon, se dit-il en avançant un peu plus vers la lumière. Pas une lumière dorée et chaude et bienveillante, mais une lueur argentée, légère et fraîche comme la brise qui soufflait le matin sur les hauteurs d'Arkadia et qui semblait purifier tout son être à chaque inspiration qu'il prenait. Et à chaque pas qu'il fait, ce sont de nouveaux visages qui apparaissent et de nouvelles mains qui serrent la sienne. Leurs prénoms effleurent son esprit à mesure que leurs regards se rencontrent. Wells. Charlotte. Fox. Sterling. Monroe. Bree. La plupart des 100 sont là, lui sourient en lui souhaitant la bienvenue. Et là, cette silhouette est plus que familière. C'est Kane. C'est Abby. Lincoln. Jaha. Roan. Luna.

Tout ce que je voulais, c'était ToiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant