Cinquième jour

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Une journée, une journée où je marche sans savoir où je vais. Et bien entendu j'ai fini par totalement me perdre, finir les cookies. Heureusement je n'ai pas fini l'eau.

Je soupire en fixant les arbres autour de moi. Non ! Mais sérieusement ! Je fou quoi ?! A quel moment ça a tellement dégénéré que je me suis trouvé dans la forêt perdue ?!

La petite voix au fond de mon esprit me souffle sur c'est sûrement à partir du moment où j'ai décidé de partir seul dans la nature.

Je suis stupide.

M'enfin, ça me fera une histoire à raconter aux enfants qui n'auraient pas.

Je roule des yeux face à mon auto cynisme et je continue ma route en observant les couleurs de la forêt. C'est une chose qui m'a toujours fasciné, la vue. Nous sommes si habitués à l'avoir qu'on ne se rends pas compte que finalement les couleurs, formes et la vision sont quelque chose de magnifique.

Je laisse tomber ma tête en arrière et observe les teintes de verts qui strient les arbres et le bleu du ciel qui éclaire tout ça. Cette vue est magnifique. Les centaines de détails ne cessent de m'hypnotiser.

Je tourne sur moi même en observant la nature avant de tomber au sol par tournis et d'éclater de rire.

Je me laisse tomber en étoile de mer sur le duvet que forme la mousse et l'herbe et je ferme les yeux apaisés. J'écoute seulement le bruit du vent dans les feuilles, des animaux sauvages marchant sur divers branches, des oiseaux voletant ou chantant et surtout...ce silence.

Malgré les bruits, l'atmosphère est silencieuse, douce et calme. C'est un silence qui change de la ville, du lycée ou d'une maison avec des personnes. Ici ce silence n'est peut être pas total mais il est naturel.

C'est comme si un coton venait doucement s'enrouler autour de notre cœur.

C'est agréable.

Finalement ce qui me dérange dans mon sommeil c'est la faim. Mon ventre se fait grogner si fort que je suis sur qu'un ours en aurait été impressionné.

Je me relève en position assise sans savoir quoi manger. Oui car, spoiler alerte : j'ai déjà fini mes cookies.

Au loin, un buisson avec des sortes de petites et magnifiques baies rouges attire mon regard. Je me relève rapidement et pars vers ce buisson en évitant les différentes herbes qui sont piquantes. Je me souviens plus de leurs nom, hortie ? Peut être.

Une fois arrivé face à ce buisson j'attrape quelques baies et les laisse dans mes paumes en me relevant, de mon autre main j'attrape entre mes deux doigts une petite boule roule et je l'approche de ma bouche.

-Tu ne devrais pas manger ça.

Je me tourne vers le garçon qui vient de parler et il me montre du doigt une baie que je tiens entre les mains.

-Elle est empoisonnée.

Je la lâche comme si elle venait tout juste de me brûler et il ricane en se rapprochant de moi. Son souffle s'abat sur mon oreille alors qu'il murmure d'une voix grave.

-Je t'ai sauvé la vie Luna.

Je fronce durement les sourcils en laissant retomber toutes les baies que j'avais entre les mains et me tourne face à lui les sourcils froncés.

L : Qui es tu ? Et comment connais-tu mon prénom ?

Il ricane légèrement et ce court moment me laisse le temps de l'observer. Il a des cheveux mi long noir, attacher en un chignon au dessus de la tête. Ses yeux sont bleu, bleu comme le ciel et quelques taches de rousseur parsèment ses joues. Ses lèvres sont fines et rouges et il porte un jean noir avec un débardeur blanc et une chemise a carreaux. La tenue est plutôt jolie.

Non, soyons objective les amies. Lui aussi.

Mais avoir un garçon mignon face à nous n'empêche pas qu'il connaisse mon prénom et soit littéralement face à moi, en pleine forêt.

Je recule d'un pas et son sourcil se hausse avant qu'un éclat de compréhension passe dans son regard.

-Hey..ne t'inquiètes pas. Bon je suppose que dire ça est inutile et trop tard. Mais je t'assure que je ne te ferais aucun mal. On se connait Luna.

L : Je ne vous connais pas .

-J'ai ton âge ! Ne me vieillis pas euh

Je fronce les sourcils et croise les bras, au pire des cas si il s'approche trop je lui enfonce une poignée de ses baies empoisonnées et poum. Il meurt.

-Je suis Solis, on était amis au jardin d'enfance, puis tu as déménagé. Ça fait du bien de te voir...ça fait...13 ans qu'on ne s'est pas vu ? J'avoue qu'en me promenant je ne t'ai pas reconnu. Mais tu as toujours eu cette fâcheuse habitude de ne pas reconnaître les plantes toxiques.

-Non ! Luna pas ses baies ! Tu le sais pourtant qu'elles ne sont pas bonnes.

Je me tourne vers le garçon qui vient de parler et je penche la tête de côté en observant ses boules rouges.

L : Mais- elles ont l'air biooooones.

S : Oui mais non, allez viens..on as des sandwichs.

Je le suis dans son rire et cours vers lui pour attraper sa main, ses yeux aussi bleu que notre ciel. Je l'aime bien moi Solis ! Et on sera amis pour la vie !

J'ouvre de grands yeux quand un souvenir apparaît et je le fixe plus longuement. En effet il a les mêmes yeux bleus, les mêmes tâches de rousseur et cheveux noir. Il est le même, seulement plus vieux.

L : So-Solis..

S : En chair et en os Lulu.

Je cours dans ses bras et il me rattrape avec un rire. Finalement, ce voyage a du bon.

INSOMNIAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant