Illusions

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Où suis-je? Que fais-je?

L'herbe me semble si verdoyante, plus verdoyante encore qu'elle l'était il y a tout juste quelques secondes. Je commence à marcher, sans vraiment savoir où je me dirige, ni même où je vais. Le chant des cigales accompagne chacun de mes pas, celles-ci semblent même me sourire entre quelques brins d'herbe.

J'aime cet endroit.

L'air y est frais.

Le soleil y est radieux.

Le paysage, bien qu'onirique et peu réel, me séduit.

Je jette un regard vers ces immenses montagnes un peu cubiques qui, tout comme les insectes croisés plus tôt, semblent aussi m'offrir le plus beau de leurs sourires. Ces monts affichent des couleurs comme nulle part ailleurs : le orangé chatoyant de leur roc me captive.

Ce monde est magnifique.

Avec toutes ces couleurs.

La morosité n'existe pas ici.

Plus jamais je ne rentrerai chez moi!

Ai-je réussi à fuir la désolation, la tristesse et l'ennui de mes jours habituels?

Je ne m'arrête toujours pas d'avancer, la curiosité me poussant à continuer d'explorer ce... nouveau monde? Ces volutes de nuages dorés qui décorent magnifiquement ce ciel argenté m'encouragent à continuer pour tomber sur la prochaine surprise qui m'attend dans ce décor semblable à l'oeuvre d'un quelconque peintre s'amusant à créer de ces tableaux surréalistes et fascinants.

J'ai envie de m'y perdre. J'ai envie de m'y perdre tout en continuant l'aventure sans jamais y mettre un terme. Traverser des kilomètres et des kilomètres sans jamais m'ennuyer et m'allonger dans l'herbe fraîche aux côtés des cigales afin d'être témoin de la beauté de ce ciel si abracadabrant chaque nuit.

Tout porte à croire que si.

Mes envies ne sont plus les mêmes.

Danser sur la cime de la montagne.

Chanter à tue-tête sans qu'il n'y ait personne pour m'arrêter.

Oublier la logique pour s'imprégner de ce sublime non-sens.

Je veux vivre!

Je me mets à escalader la paroi de cette imposante montagne souriante. Bizarrement, l'effort que je dois déployer pour gravir ces pierres n'est pas trop difficile : même que mon ascension se fait assurément. Le vide ne m'effraie pas non plus. C'est comme si mes muscles ne semblent même pas travailler. Soudainement, quelque chose surgit sous mes pieds. Quelque chose qui rigole. Je regarde mieux afin de voir ce que c'est. ...Je me trouve sur la tête d'un ver! Un ver tout bleu, un ver tout beau, un ver tout mignon. Rien à voir avec ceux que l'on croise à l'accoutumée, ces rampants répugnants et repoussants. Il portait la même joie de vivre que tous les habitants de cette dimension parallèle.

Ai-je vécu pendant ces trente dernières années sans même avoir pu connaître cela?

NON! Je refuse d'y croire!

Le monde, le vrai, c'est celui-ci.

C'est celui-ci, celui où règne bonheur et allégresse.

Ces autres imbéciles qui tuent, qui détruisent et s'entre-tuent ont tort.

La petite bestiole sous mes pieds qui rit aux éclats me donne un coup de main : ce dernier m'élève jusqu'au sommet sans problème. Je lui dis merci et il me répond en me faisait un clin d'oeil avant de plonger à nouveau sous terre.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 01, 2015 ⏰

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