La fleur du chaos -Ray x OC

Un pétale en moins

"Susan va aller dans une famille !" Dit Maman avec un air enjoué. Un beau sourire se dessinait sur ses lèvres rouges, un souvenir de ce qu'elle avait présenté à l'arrivée de Laura. L'ensemble était joyeux. Heureux. Les enfants riaient, attendant avec impatience leur tour. Emma et Norman lui souhaitaient bonne chance. Anna, seule, pleurait son amie en tentant de garder la face autant que possible.

Ray était seul, comme à chaque départ. Peut-être un peu plus loin de la masse. Laura souriait avec les autres, une boule dans le ventre. Aucun des autres départ ne lui avait fait si mal.

L'arbre était désormais nu depuis longtemps. Les enfants avaient les mains rouges tous les matins et se levaient avec une envie de chocolat chaud.

Susan regardait dans le vide, un faux sourire sur les lèvres. Avant de partir, elle enlaça Laura, lui murmurant à l'oreille : "Fait attention à toi, d'accord ? Et n'oublie pas de t'entrainer.

- Susan...

- Ne pleure pas. S'il te plait. Et va réconforter Ray après mon départ."

La porte se referma. Ray s'enfuit imédiatement. Laura le suivit jusque dans la forêt. Jusqu'au coin où la fille s'entrainait à controler son don. Ray se coinça dans un petit trou.

"Ray ? Emma va se demander ce qu'il se passe.

- Je m'en fiche ! Va-t-en Laura.

- Non." Dit elle simplement.

Elle leva ses bras et bougea les buissons jusqu'à ce qu'un coin douillet se crée à côté de Ray. De douces larmes brillaient sur ses joues. Il les cacha.

"Pas la peine de les cacher." Dit Laura en s'installant. Les marques vertes encore luisantes sur ses bras. "Ca fait du bien de pleurer."

"J'aurais du la sauver !

- Tu ne le pouvais pas. Imagine le danger que tu aurais mis sur les autres...

- En attendant Susan va mourir." Il attendit quelques secondes avant de dire, plein de colère : "On ne va jamais s'en sortir. Tu vivera peut-être, toi. Mais nous sommes condamnés. Nous allons mourir.

- Je ne les laisserait pas te tuer."

Il sourit, les yeux encore emplit de larmes. Le temps passa. Laura passa la plupart du temps à le distraire avec des tours de plantes. Après deux heures, Kay dit : "Tu n'es vraiment pas comme Emma. Ou Susan.

- C'est en bien ?

- Je ne sais pas. Mais j'ai vraiment l'impression qu'on se comprend."

La fille resentit comme une torsion dans son corps.Son coeur battait un peu plus fort.

Le garçon se leva, et tendit la main à son ami : "Allez. Susan ne voudrait pas que je reste à pleurer."

La fille lui attrapa la main et son contact chaud lui fit étrangement plaisir.

Ils repartirent vers leur maison ensemble, portant le même poids du deuil. Le même poids du savoir.

Minuit arriva. Ray réveilla son amie. Ils allaient rendre les comptes rendus à Maman ensemble depuis quelques semaines. C'était plus simple pour tout le monde. Ils firent donc attention à enfiler leurs pentoufles et à ce que Emma, qui avait un sommeil particulièrement léger, ne se réveille pas. Puis, ils se glissaient et allaient rapporter ce qu'ils savaient. Souvent, Maman demandait à l'un ou l'autre de rester plus longtemps. Une règle tacite s'était instauré et aucun ne demandait à l'autre ce qu'il s'y passait.

Ce soir, Maman demanda à Laura de rester d'avantage :

"Est-ce que tes dons s'effacent ?

- Oui, Maman. Mentit la jeune fille

- Très bien. Et le reste des choses ?

- Eh bien je me sens de plus en plus humain.

- Nous devrons tester ça. Mais continue dans cette direction."

La directrice ouvrit le troisième tiroir avec sa clef. Elle en sortit un bocal où une fibre minuscule flottait. Elle le tendit à la jeune fille.

Elle sourit malgré le dégout qu'elle ressentait :

"C'est du bon ? Demanda t-elle avec un rire ironique.

- Très bon. C'est de Susan.

- N'était-elle pas réservé pour... Les superieurs ?

- Si, mais il faut enlever les oreilles tu sais. Je l'ai juste récupérer après la vida."

La fille ouvrit le bocal et sortit le bout de chaire. Elle l'avala en évitant d'y penser.

"C'est vraiment bon. Merci Maman."

Isabelle sourit. Elle lui dit : "Tu diminue vraiment tes doses. C'est bien. Tu n'en aura plus besoin."

La fille avait envie de crier qu'elle n'en avait pas besoin et qu'elle ne voulais pas manger son amie. Mais elle se tut. Sourit. Salua et s'en alla.