Intense

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Je faisais le tour du cadrant, allongée dans ce lit vaste qui n'était qu'habité de mes craintes. Une ombre grandissante surgie alors de mes pensées. Elle se mit à virevolter de gauche à droite effleurant délicieusement mes joues déjà violettes. Ce délicieux se renouvela en quelque chose de douloureux. Pouvais-je apprécier cela ? Avant d'avoir pu songer à quelqu'une réponse possible, cette chose étonnante se mise contre ma poitrine. Je ne pouvais plus respirer. Je la sentais insensiblement glisser vers le bas ; cela en était trop. Je fit mine de me débattre comme étant paralysée dans mon sommeil, mais je n'en avais point la force, je connaissais déjà les résultats, du violet, cette maudite couleur qui venait tâcher tout mon corps après son passage.
Cette ombre si majestueuse en apparence mais si malade à l'intérieur, que bien des fois j'ai cru que cela était de ma faute. Nourrissais-je cette curieuse haine ? Pourtant dès que j'essayais de me sauver cette illusion voulait que je reste. Je ne comprenais jamais. Étais-je si bête ? Cette maladie qui recouvrait son corps de noir, qui lui autorisait de se fondre dans la nuit et accordait de rimer avec frayeur et imprévisibilité.
Cette ombre grandissante qui de plus en plus lourde écrasait mon corps tout entier quand pour finir s'en allait et ne revenait que plus tard dans la nuit, pour s'endormir aisément à mes côtés. Quand cette fameuse présence nullement timide se couchait à ma droite, mon corps, ma tête, mon être tout entier s'envolaient essayant de traverser le toit et de rejoindre le ciel étoilé ; source de bonté. Chaque tentative fut un échec mais pourtant, chaque soir le même scénario se produisait.
Pour ainsi dire, je n'avais pas besoin de faire des cauchemars mon existence toute entière en était déjà un ; assez troublant. Autrefois la quête du bonheur, maintenant mise de côté, se remplace par de la survie. Rouge, noir, jaune-blanc-rouge, noir, jaune ; mes yeux fatiguaient, puis finirent par se fermer délicatement.
Tout cela n'était que l'angoisse naissante de mon imagination, ou bien de la réalité qui allait frapper à ma porte, ou même juste y entrer, sans difficultés. Le bruit de la clenche qui grinça remplie tout mon être d'un je ne sais quoi, un sentiment d'asphyxie me parvient. Pas le temps de paniquer, il était bien trop tard ; je savais qu'il était rentré.

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⏰ Dernière mise à jour : May 28, 2021 ⏰

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