je me réveille avec un mal de crâne atroce. j'ai le pire des réflexes en ce qui concerne ma façon de gérer mes peines amoureuses. je me retournes tous le temps le crâne.
les paroles de mathieu la veille en fin de journée me reviennent en boucle...
« – bah ouais aela, faut croire que t'avais raison depuis le départ. c'était perdu d'avance. »
ça tourne en boucle et encore en boucle. il ne m'a même pas laissé la chance de répondre. il avait déjà ramassé ses affaires de toute façon. il a juste lâché ça et il est parti.
ça m'a fais énormément de mal. encore plus en sachant que c'est moi qui lui ai sorti ça la première, lors d'une de nos embrouilles. aujourd'hui je m'en veux comme pas possible de lui avoir dis ça, parce que je veux que ce soit faux. je veux qu'il existe une place dans nos vies à chacun pour que nous deux ça marche. j'aimerais tellement m'être trompée, et qu'on soit destiné l'un à l'autre. parce que je me vois plus avancer sans mathieu.
je pose mes mains sur mes tempes pour les masser. mon dieu j'y suis pas allée de main morte hier soir. je suis étonnée de pas encore avoir vomis.
je soupire en repensant à l'une des dernières fois où on s'est vu avec mathieu avant de décider de tenter, nous deux.
« – peu importe ce qu'il se passe entre nous (...) j'veux que jamais tu descendes la barre plus basse que là où moi je l'ai mise. parce que c'est tout ce que tu mérites et plus encore. d'accord ? »
je me retournes dans mon lit et hurle dans mon coussin avant de lâcher prise, et de laisser couler toutes les larmes que je retiens depuis que je me suis réveillée.
je veux personne d'autre que lui. c'est lui et personne d'autre, la barre sera jamais aussi haute qu'avec lui, je le sais. j'ai mis des mois à l'accepter.
je voulais qu'il me demande de rester. au lieu de ça il est parti avant même que moi je ne parte. je voulais pas prendre ma décision comme ça, je voulais qu'on en parle, qu'on échange sur tout ça.
je ne sais même plus quoi penser. je suis déçue. je m'attendais à tout sauf ça. j'avais refais les scénarios possibles en boucle dans ma tête. aucun ne ressemblait à la réalité.
leha entre dans ma chambre et vient se glisser sous la couette, me prenant dans ses bras.
– j'savais bien que ça allait pas. tu te retournes le crâne comme ça chaque fois que y'a un problème. raconte.
je soupire et sèche mes larmes avant de parler. je dois faire peine à voir.
– t'es pas obligée si t'as pas envie... elle dit.
charlotte entre au même moment et nous rejoint sous la couette, de l'autre côté du lit. je me retrouves entre elles deux, en sandwich. cha échange un regard avec leha que je ne connais que trop bien. celui qu'elles se font quand mon état leur confirme qu'elles savaient déjà que quelque chose clochait.
– je vais accepter, pour new-york...
elles sourient toutes les deux, mais elles ne disent rien, du moins pas tout de suite. elles savent très bien que je ne suis pas la plus heureuse. c'est charlotte qui brise le silence la première, posant la question qu'elles attendent de me poser depuis plusieurs jours.
– tu lui as dis ?
je penses que mes larmes leur donne la réponse. cette fois c'est leha qui enchaîne.
– il a mal réagit ? elle semble étonnée.
– c'est le moins qu'on puisse dire...
– sérieux ?
– il m'a dit que j'avais raison. que c'était perdu d'avance. il m'a dit de partir. il a même pas essayé de me retenir, il m'a juste dit de partir. comme si de rien n'était.
leha fronce les sourcils, visiblement étonnée par sa réaction.
– mais il... il a rien dit d'autre ?
– c'était un peu chelou on... on a pas trop réussi à communiquer je crois. il était énervé que je l'ai zappé ces derniers jours.
– t'as essayé de lui envoyer un message ?
– non.
– tu devrais. faut pas que tu regrettes. tu partirais quand ?
– dans un mois...
– on veut juste pas que tu regrettes quoi que ce soit.
j'y réfléchis un instant mais finis par sortir mon portable. j'envoie un message pour lui demander qu'on se voit sur insta. je reçois une notification d'erreur de l'envoie immédiatement. je fronce les sourcils avant d'aller voir son compte.
il m'a bloqué. il m'a putain de bloqué.
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