Chapitre 3

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Des bruits à ma vitre me retirèrent de mes pensées. Kate était en train de toquer à ma fenêtre. Un coup d'œil à la rue et je daignais enfin sortir de mon véhicule.

— Comment tu vas, ma chérie ?

— Ça va, et toi ?

Elle me confirmait que tout allait bien et me fit la bise, avant d'agripper mon bras et me diriger vers son domicile. Comme toujours, en entrant chez elle, je me mettais à l'aise et retirais mes chaussures. Kate quant à elle gardait les siennes et ses talons frappaient le carrelage avec force. Cette femme aura ma peau un jour, bien que mes sentiments ne soient plus qu'amicaux maintenant. Je ne pus m'empêcher de constamment admirer son physique parfait. Face à son mini bar pour nous servir un verre, j'en profitais pour la contempler. Ses cheveux ondulés noirs descendaient jusqu'au milieu de son dos, elle mesurait environ un mètre soixante-dix-huit avec ces talons. Ses courbes feraient rêver n'importe qui, mon attention s'attarda à nouveau au niveau de ses fabuleuses fesses. J'avais beau la connaitre depuis toujours, jamais je ne me lassais de la détailler. Elle était encore de dos, et la connaissant par cœur, j'imaginais son regard froid, ses prunelles noires déstabilisaient régulièrement toute personne qui tentait d'apercevoir ses yeux.

Quand elle déposa mon verre de vodka sur la table, je sentis mon téléphone vibré. Je la remerciais avec un grand sourire et m'excusa pour pouvoir prendre l'appel.

— Allo ?

— Bonjour, mademoiselle Bastien ?

— Oui.

— C'est le commissariat de Nancy, nous avons des nouvelles concernant votre affaire !

Je venais de me lever pour m'éclipser, mais mes jambes refusaient à ce moment précis. Mes muscles se crispaient et des tremblements commençaient à prendre possession de mon corps. Je déchantais rapidement, et je me laissais retomber sur le canapé au côté de Kate. Mon visage se changea et mes yeux devenaient vides. Ma voisine le remarqua et me regarda avec un sourcil haussé. Elle posa sa main sur mon bras, et j'avais eu une terrible envie de me dégager sans y parvenir.

— D'accord... lâché-je timidement.

— Nous pensons avoir retrouvé vos ravisseurs, pouvez-vous venir au commissariat demain matin s'il vous plait ?

— OK.

— À demain mademoiselle Bastien.

Je raccrochais aussitôt, je n'avais pas pu formuler quoi que ce soit. Quinze ans que je laissais cette histoire derrière moi, mais qui avait fini par me rattraper. Je ne savais pas ce que j'allais leur déclarer, j'avais toujours menti disant que j'avais perdu la mémoire ! Est-ce que j'allais me retrouver devant eux ? Comment pouvaient-ils penser que c'étaient mes agresseurs, je ne leur avais fourni aucun détail. Je ne savais pas quoi faire et je ne voulais pas faire face. Je souhaitais juste continuer d'essayer d'oublier. Je désirais qu'on me laisse en paix. Je n'espérais pas remuer le passé, il me détruisait encore chaque jour, toujours un peu plus. J'étais complètement figée, je ne maîtrisais plus où je me trouvais. Je paniquais totalement. Ma respiration s'accéléra, mon cœur s'acharna dans ma poitrine. Soudain le choc. Une main percuta ma joue dans un claquement assez fort. Je réagissais et me tournais en direction de ma voisine que j'avais entièrement occultée, en glissant une main sur ma joue.

— Je suis désolé, ma puce. Ça fait plus de dix minutes que tu ne me réponds plus, j'ai eu peur...

— Oh... Désolée... Je...

Kate m'enlaça et je laissais ma tête se poser sur son épaule, j'avais toujours réussi à me détendre contre elle. Peu à peu, je regagnais le contrôle de mon corps, et venais mettre mes bras autour d'elle. Elle savait que je ne souhaitais pas bavarder et ne me força pas. Nous restions un long moment, l'une contre l'autre avant que Kate ne se décide à prendre la parole.

Le rêve de la rencontreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant