Imaginez une maison.
Une magnifique et grande maison, avec un aussi grand et magnifique jardin, emplie de verdure chatoyante, avec en son milieu une paresseuse mais jolie fontaine clapotant jour et nuit, incitant à la langueur.
Dans cette maison, un nombre de porte incalculable, cachant toutes une pièce, toutes différentes, toutes magiques, renfermants un monde sans pareil aux autres.
Tout cela dans une seule maison. J'aimerais vous en ouvrir quelques-unes, pour vous transporter quelque peu.
Derrière l'imposante porte d'entrée sculpté d'ébène, après le vestibule, il y a un salon, lumineux, beau, chaleureux, on pourrait y rester des heures, de jours ? Le soleil entre en cascade à travers les baies vitrées, mais lorsque la nuit vient, ou que le soleil se trouve chasser par les nuages et le mauvais temps, cette pièce devient des plus lugubres, des ombres inquiétantes se glissent jusqu'à vos yeux.
Lorsque que l'on s'enfonce un peu, que l'on veut retrouver la lumière, il y a en suite la cuisine, jolie pièce, mais trop grande, et dans un de ces bazars, vous ne pouvez même pas vous imaginer. De-ci, de-là, de la farine jusqu'aux moulures du plafond, des ustensiles sur le rebord du plan de travail, je vois même une fourchette et une louche là-bas, sous la gazinière, je crois d'ailleurs qu'on a oublié d'y éteindre une plaque. C'est dangereux. De la pâte à gâteau sur les murs (oui, oui, Les,) pendant que le lavabo dégueule de moule, plats, couverts, tout ce qui peut-être utile dans cette pièce, loin d'être propre. Oui je vous l'accorde ça mériterais un bon coup de nettoyage.
Mais passons.
Si l'envie vous prend de poursuivre cette exploration, vous atteindrez peut-être la bibliothèque à l'étage. À mon avis, c'est la plus belle et précieuse pièce de cette demeure. Remplie de mille et un livres en tout genre, du sol jusqu'au plafond, décoré de vieux tapis aux bordures brodées d'or, de tableaux élégants vous faisant voyager en un coup d'oeil, et d'un tas de bibelots tel que d'énormes et superbe vases emplies de bouquets de fleurs, aux couleurs éclatantes et aux senteurs paradisiaques, un globe trotteur annoté selon les voyages désirés ou effectués, reconnaissable au code couleur, ou encore d'un nombre illimité de bougies et bougeoirs finement forgé, ornés de pierres, de gravures, pour les nuits d'insomnie où cette pièce devient mon refuge, mon antre. Dans le coin à droite on aperçoit même tout ce qui est nécessaire au dessin, sur un long bureau, cette fois parfaitement rangé, chaque crayon ou peinture étant classé par taille ou par couleur, quelque croquis affichés fièrement trônent quant à eux au-dessus de carnets hauts en couleurs, quelque peu jaunies par le temps, remplis de rêves ou de cauchemars, éclairés par alternance par les chauds rayons du soleil qui traverse la fenêtre, ou par une magnifique lune blanche comme neige.
Et quand on regarde mieux, dans un renfoncement, sous une arabesque, un rideau de velours cache un secret. Se secret, je veux bien vous le raconter, si vous en voulez, et si vous acceptiez de le garder pour vous, tout au chaud, au fond de votre coeur, comme s'il était le votre.
Derrière cet épais rideau, d'un vieux rose rêveur, se cache une chambre. En fait il y a ma chambre. Mon jardin secret. Il n'est pas aussi grand que celui de cette grande maison, mais il est pleins de papillons, qui volent au dessus de mon lit, autour de mon miroir, se posent sur mes cheveux, bleus, oranges, petits ou grands. Et chaque innocent papillon se balade aussi simplement dans cette pièce que dans mon cœur, dans mes pensées. Mais parfois quelqu'un laisse la fenêtre ouverte, et les voilà, quittant leur occupation d'un instant, volant vers un magnifique ciel bleu, libérant leur beauté au monde entier, et mon secret réside ici : parfois c'est moi qui laisse la fenêtre ouverte.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.
Saisissez les métaphores et vous y serez, en tous cas un peu plus proche.
VOUS LISEZ
Butterfly's eye
RandomButterfly thoughts. Mots sur maux. Maux pour beau. Je me perds un peu quelque part. Ça vient au hasard.