II.

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Athéna :
En haut des marches m'attend Saphir, un grand sourire sur les lèvres.
« Alors ma belle, prête pour le grand final ?
-Plus que jamais. Allons rejoindre les autres.
-Une seconde. »
Elle récupère la veste qui traîne à ses pieds et l'enfile, me donnant l'impression d'avoir face à moi une simple serveuse. Nous entrons dans la salle où se trouve la petite fête et où tous les invités rient et parlent entre eux. Elle me fait signe de la tête et nous nous séparons au milieu de ceux-ci. Je me dirige vers un couloir reculé et ouvre, avec le badge du gardien, la porte des archives. Sur le balcon de la salle, se trouve Silicia et Félicia, fumant une cigarette. J'enclenche le verrou de la fenêtre pour qu'elles puissent rentrer.
« Vous avez ce qu'il nous faut ?
-Ouais, ils sont dans ma poche.
-Silicia, pas besoin de répondre, t'as un peu de sang sur la joue.
-Merde, ce salopard m'en a mis partout.
-Bon, Saphir nous attend, dépêchons-nous. »
Les deux filles me lancent un regard impatient et nous sortons de la salle des archives. Saphir nous attends adossée au mur à côté de la porte.

Félicia :
Je suis Athéna et Saphir dans les couloirs, accompagnée de Silicia. Nous descendons de grands escaliers en marbre qui révèlent la beauté de l'endroit dans lequel nous sommes. Les sous-sols sont éclairés et étrangement vide. Je suis à l'affût du moindre bruit, la main sur le couteau se trouvant à ma ceinture. Pourtant, les talons d'Athéna qui claquent contre le béton, sont le seul bruit présent.
« Stop.
-Saphir, il y a un problème ?
-C'est trop calme, je sais que l'endroit est bien protégé grâce à son système de sécurité, mais il est censé avoir des gardes avant le premier sas. »
Un léger cliquetis résonne soudain dans la pièce, nous nous écartons sur les côtés, collées aux murs et dégainons nos armes. Les portes du premier sas s'ouvrent et laissent se déchaîner les balles de mitraillettes. Quelqu'un a dû nous repérer et prévenir les soldats. Au moment où ils doivent recharger leurs armes, nous nous jetons dans le tas. Les balles fusent des deux camps, certains hommes s'effondrent, touchés dans un organe vital. Ils étaient sept, ne sont plus que quatre. Je décide d'accélérer le combat.
« Mettez vos masques ! »
Je sors la dernière balle de mon chargeur, étant en réalité une capsule de venin mélangé à du gaz soporifique, et l'éclate au sol. Ses émanations font effet en quelques secondes et tous les agents s'évanouissent.
« Finalement, je crois qu'on n'aura pas besoin du badge que tu as récupéré, Athéna, ils ont ouvert le sas pour nous. Toujours très accueillants ces hommes. »
Les filles éclatent de rire, on relâche enfin la pression. Plus rien ne nous empêchera d'atteindre notre but.

Silicia :
Nous enlevons nos masques, sachant que le gaz s'est évaporé. L'un des talkie des gardiens se met à crépiter et une voix en sort : « Vous avez éliminé la menace ? Besoin de renfort ? ». Je prends la mini radio et réponds simplement que tout est ok, la voix à l'autre bout ne semble pas avoir remarquer ne pas me connaître et me félicite. La porte devant nous est celle du deuxième sas, il y en a trois en tout. Saphir s'avance pour taper le premier code qu'elle seule connaît. Et la porte s'ouvre avec facilité. Elle arrive devant le clavier numérique de la dernière porte avant notre but, mais ne tape rien.
« Qu'est-ce qu'il y a ?
-Il me manque un chiffre, je ne m'en souviens plus.
-Saphir ! Tu n'es pas sérieuse ?
-Ne me crie pas dessus Athéna, tu sais ce qui pourrait t'arriver.
-Tu me menaces alors que c'est toi qui a oublié un des chiffres de la combinaison.
-Les filles, on se détend d'accord, on va retrouver ce chiffre. Dit moi, Saphir, à quel emplacement est ce chiffre ?
-C'est le cinquième.
-Ok, alors tape déjà les quatre premiers chiffres et ensuite concentre toi seulement sur celui que tu cherches. Repense au moment où le gars te l'a dit. Tu faisais quoi ?
-J'avais le canon de mon arme sur son front et je regardais le sang de son oreille couler.
-Concentre-toi sur le sang qui coule et sur sa voix puis répète le code.
-2259... Putain, je n'y arrive pas !
-Ne t'énerve pas et recommence, fais abstraction de tout ce qui se passe maintenant et laisse-toi rattraper par ton souvenir. Maintenant, le code.
-2259... 41.
-Tu vois, t'as réussi.
-Merci, Silicia. »
Elle tape sur le clavier le code et la porte s'ouvre, nous laissant admirer le coffre tout d'argent avec pour seul sécurité ; un scanner d'empreintes. 

Saphir :
Je fais un signe de tête à Silicia de s'avancer et elle glisse sa main dans sa poche à la recherche du doigt qui a laissé cette légère trace de sang sur sa joue. J'observe chaque détail de la porte du coffre, derrière laquelle se trouve un butin bien trop attirant pour qu'on refuse la demande. Le scanner enregistre l'empreinte pendant de nombreuses secondes, mais fini par déverrouiller la porte. Je regarde les filles et chacune d'entre elle a le sourire aux lèvres. Athéna tire la porte et nous offre le décor de nos rêves. Des centaines de milliers de billets entassés les uns sur les autres, déposer sur des palettes. Le coffre de la banque de New York.
« Silicia, Athéna remplissez vos sacs. Félicia vient avec moi, on a encore un coffre à ouvrir. »
Sur l'une des étagères, contre le mur droit, un petit coffre noir avec un simple code à trois chiffres est posé. Pourtant, je ne possède pas la combinaison, une seule personne la connaît. Je tends la main et Félicia dépose un flacon dans celle-ci, me précisant que c'est notre seule chance étant donné que l'autre, c'est cassé lors de notre altercation d'il y a quelques minutes. Je verse l'acide sur le verrou, sans qu'il ne touche pas ma peau. En quelques secondes, il fait effet et le verrou est presque totalement fondu. Je force sur la poignée et le coffre s'ouvre. Dans un bocal en verre, se trouve des billes rouges, la commande de notre client. Je mets le bocal dans mon sac et fini de le remplir avec des billets. Je lance la bombe de peinture à Athéna et elle ne met pas longtemps à taguer le mur. Nous prenons chacune nos sacs et sortons du coffre. La salle des archives est notre porte de sortie, nous escaladons le mur en descente et marchons jusqu'à la voiture. Je m'installe au volant, allume la musique et démarre aussi vite que les pneus de la Mercedes me le permettent. Il est maintenant inscrit à l'encre indélébile sur le mur du coffre de l'une des plus grandes banques des Etats-Unis : « Good Nightmare :) »   

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