Le printemps des libellules

Chapitre 3

Axel déambulait dans les rues. Il avait rendez-vous avec Léo, mais, nerveux, il était venu une heure en avance. Une musique dans les oreilles, il repensait à l'endroit magique que lui avait présenté l'inconnu devenu un ami. Ils s'étaient échangés peu de mots, mais pourtant un lien silencieux s'était tissé entre eux. 

L'inconnu était censé faire peur non ? L'inconnu faisait toujours peur aux gens. Mais cet inconnu là n'attendait qu'à être découvert. 

Après ce qu'il avait vécu dans la forêt, les plus beaux bâtiments devenaient fades, sans importance. Les couleurs les plus vives devenaient presque incolores. Rien ne pouvait surpasser la beauté de cet endroit, il en était persuadé. 

L'ennui commençait peu à peu à le gagner. Axel allait rentrer dans un café lorsqu'un tintillement se fit entendre. Un message. 

"Allons voir les libellules ensemble."

...

Il traversa plusieurs routes, renversant quelques personnes sur son passage. Mais, il s'en fichait. Pourquoi se soucier de gens qu'il ne reverrait sûrement jamais ? La seule personne qu'il voulait découvrir était à quelques kilomètres d'où il était et sûrement en train de l'attendre. Du moins, il l'espérait. 

Il dût s'arrêter plusieurs fois pour reprendre son souffle avant d'arriver dans la clairière. Axel s'arrêta quelques secondes pour savourer une seconde fois le spectacle de ces couleurs resplendissantes avant de retourner dans sa course. Il y était presque. 

Ce ne fut pas très compliqué de retrouver l'étang qui l'avait tant marqué. Tout était resté comme la dernière fois, comme si le temps s'était arrêter, les attendant. Les libellules volaient gracieusement autour de l'eau, les poissons nageaient tranquillement, une biche vint s'hydrater. Mais aucune trace de lui. Axel balaya du regard chaque recoin, mais il était introuvable. 

Le garçon allait partir lorsqu'un bruit de respiration attira son attention. Il était là, endormie entre les grandes herbes. Son teint pâle et ses grandes cernes lui donnaient un air souffrant, ses cheveux bruns tombaient légèrement sur son front. Il n'était ni beau,  ni laid. 

Axel s'assit à ses côtés, attendant qu'il se réveille. 

- Bonjour Axel. 

Le garçon en question sursauta. Il ne s'attendait pas à ce qu'il se réveille aussi rapidement. 

- Bonjour Léo.

Léo l'observa attentivement avant de constater.

- Tu n'as pas l'air triste aujourd'hui.

- Vraiment ? C'est bien alors. 

Léo acquiesça de la tête. 

- Dis Léo, tu veux être mon ami ? 

Léo le dévisagea d'un air surpris.

- Nous ne sommes pas déjà amis ? 

- Je voulais être sûr... et je veux en apprendre plus sur toi !

Le regard de Léo se détourna et se posa sur l'étang grouillant de vie. Il avait l'air gêné sans qu'Axel ne sache pourquoi. 

- Tu sauras tout au moment venu.