Chapitre 1.

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La première chose à éviter quand on est grosse, c'est les miroirs ( après McDonald's évidemment ). Alors je me demande pourquoi après neuf ans d'obésité, je n'ai toujours pas demandé à mon père de décrocher cet énorme miroir de ma commode.

Le reflet que me renvoit le miroir est hideux. Je porte un jean noir et un débardeur blanc avec une veste kaki pour qu'on ne puisse pas voir mes gros  bras. Mes cheveux sont détachés et je les ai laissé sécher à l'air libre pour que mes boucles soient plus définies mais le résultat me fait plus penser à la crinière d'Afida Turner qu'autre chose...

Je prend mon sac à la volée et descend prendre mon petit déjeuner dans la cuisine. Ma mère y est déjà et boit un café tranquillement pendant que je prépare mon bol de céréales.

- Tu as mauvaise mine, c'est horrible ! Je t'ai déjà dit de te coucher plus tôt et d'arrêter de lire tes bouquins inutiles !

Et c'est reparti pour un tour ! Encore ma mère et ses "précieux" conseils. Merci maman pour cet excès d'enthousiasme dès le matin.

Ma sœur daigne lever le regard vers moi puis les rebaissent immédiatement sur son magazine comme si la vue lui déplaisait. Son indifférence envers moi devrait me faire mal, mais je suppose qu'avec le temps je me suis habituée. Ma sœur choisit ce moment là pour parler et me sauve des réprimandes de ma mère sur la manière dont je me suis habillée.

- Bon, il faut que j'aille à la fac.

- Je peux t'emmener si tu veux, ma chérie ?

- Non, merci maman. Je vais prendre ma voiture.

- Manges au moi quelque chose !

- Maman, je suis pressée.. À ce soir.

Mégane embrasse ma mère, me jete un regard de mépris et s'en va. Aahh, la bonne vieille routine familliale ! Et dire que je supporte ça depuis toujours.

Après quelques minutes, ma mère part et claque la porte sans rien dire. Elle aurait au moins pû me souhaiter bonne chance pour mon premier jour en tant que lycéenne. Enfin bon, elle ne l'a jamais fait jusqu'à aujourd'hui alors je ne vois pas pourquoi elle prendrait la peine de le faire maintenant.

Je prend mon bol avec lenteur et le mets dans le lave-vaisselle puis je sors de la maison pour aller prendre mon bus. Je m'installe dans le fond du bus et je prend mes écouteurs pour écouter ma playlist. Je ferme mes yeux et appuie ma tête contre la fenêtre. Je me laisse transporter par la musique et oublie même quand je me trouve dans les transports en commun. J'ouvre grand les yeux quand le bus freine un grand coup et que ma tête vient se cogner contre le siège face à moi.

  J'ai horriblement mal. Je surprend quelques passagers se retenir de rire face à mon nez d'où sort un léger filet de sang. Je prend un mouchoir, le tortille sur lui-même et le place dans ma narine. Voilà, comme ça j'ai l'air encore plus ridicule !

Je regarde à travers la fenêtre pour voir ce qui a causé ce violent freinage. Mason Parker et sa clic sur leurs motos de malheur en train de se disputer avec le conducteur de bus.

Il a les traits déformés par la colère. Ça m'étonne de voir Mason Parker s'énerver, lui qui est toujours d'un calme déconcertant. Enfin, en un an il a certainement changé. Soudain Mason, le visage encore écarlate dû à son emportement, tourne la tête dans ma direction. Je regarde autour de moi. Personne. Se pourrait-t'il que se soit moi qu'il regarde ?

Je me souviens alors du mouchoir qui a prit place dans mon nez. Je le retire à toute vitesse et pousse un petit " Aïe " de douleur. Je vois Mason au loin qui rigole. Je vais vraiment finir par croire qu'on m'a jeté une malédiction.

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