Chapitre 4

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Point de vue de Jin

- Je vous accepte.
- Parfait.
- À une condition : vous devrez faire vos preuves.


Aujourd'hui s'annonçait être une journée mouvementée.

D'ailleurs, ça faisait un moment que je n'avais pas jouer des poings. Une petite remise en forme s'imposait, et cette mise à l'épreuve tombait à pic ! Je me doutais bien que pour « faire nos preuves » nous allions devoir démontrer nos capacités au combat. Et j'étais confiant. À vrai dire, ma seule crainte était qu'un de mes gars ne soit pas au meilleur de sa forme. Mais j'avais pris mes responsabilité : je les ai averti et leur ai plutôt conseillé d'éviter de sortir en boite cette nuit. Si j'en chopais un, aujourd'hui, avec la gueule de bois ou qui n'a pas encore dégrisé, il pourra dire au revoir à toute confiance de ma part et oublier nos visages. Oui, j'étais intransigeant. Mais c'était pour le bien du groupe : si l'un d'entre nous tombe, c'est une double peine : d'un, un autre d'entre nous ne pourra s'empêcher de le protéger, et de deux, on devra se coltiner ceux qu'il n'aura pas su dégommer.

Je me levais difficilement ce matin. Comme à mon habitude, j'étais d'une humeur massacrante. Mais la seule pensée qu'une petite baston m'attendait me donnait un peu de courage pour sortir de mon état de zombie. Mon appartement était un vrai foutoir. Je m'en rendais compte de plus en plus souvent. Peut-être était-ce parce que ce bordel empirait de jour en jour ? Bref, tant que je retrouvais ce que je voulais, peut m'importait l'état du reste. Je déjeunai rapidement, pris une courte douche, enfila un t-shirt noir auquel je ne tenais pas trop -le sang, ça laisse des traces- et un jean sombre orné d'une chaîne, ainsi que la veste de mon uniforme, pour qu'on puisse reconnaître mon lycée.

Une fois dans la rue, je me traitais d'idiot d'avoir oublier que nous ne sommes qu'au début du printemps ? Le froid me saisit et je dû remonter dans mon fouillis, chercher une épaisseur de plus. De nouveau redescendu, je n'avais déjà qu'une envie : retourner dans mon lit. J'avais vraiment mal dormis. Des cauchemars encore. C'était bien le jour tiens ! Moi qui faisais la morale aux autres. Mais moi, je savais qu'une fois en face des poings serrés de mes adversaires, je serais bel et bien réveillé. C'est fou combien l'adrénaline peut vous booster.

Je trainais des pieds dans les rues gelées. La nuit avait été fraîche. J'espérais arriver vite au lycée, pour pouvoir me mettre au chaud. La curiosité commençait elle aussi à me gagner : qui allions-nous affronter ? S'il s'agissait d'un combat bien entendu. Et si ça n'était pas ce qui nous attendait ? Hm, ça me surprendrait : Rintaro n'avait pas l'air très original, mais après tout, je ne suis pas dans sa tête non plus. Qui sait ce qu'il cachait.

Je devrais vraiment plus me méfier, je sentais que je baissais ma garde et ça n'était pas bon. Tu ne le connais pas Jin, méfie-toi. Tu ne le côtoies que depuis hier. Ne te fais pas avoir.

Je n'habitais pas très loin du lycée, à quelques rues seulement. En flânant, le trajet était fait en dix minutes. J'apercevais déjà le bâtiment. Et quelques élèves qui se précipitaient d'entrer avant que ça ne sonne s'agitaient. J'avais donc pris tant de retard ? Bref, il me restait juste assez de secondes pour passer la grille avant la sonnerie. Je me dirigeais directement vers ma classe. Tout le monde devait déjà y être.

Je trainais encore des pieds dans les couloirs, il n'y avait presque plus personne, tous déjà en salle de cours. J'arrivais devant la porte de la mienne et pris place dans la salle, alors que le prof lui-même n'était pas encore arrivé. Rintaro était déjà assis à sa chaise, squattant toujours celle de devant avec ses pieds, la tête penchée. Mes gars qui m'attendaient debout au fond de la classe s'amassèrent autour de ma table.

- Hey Jin, j'ai vérifié, personne n'est bourré ou crevé aujourd'hui, on est tous d'attaque!
- Merci Koki, vous êtes allé avec eux ce matin ? Fis-je en désignant d'un mouvement de tête Rintaro.
- Nan, on t'as attendu près des couloirs dans la cours, mais on te voyait pas venir et eux étaient déjà montés. Puis on t'a vu arriver d'ici.
- Okay, ils vous ont pas adressé la parole alors ?
- Nan, rien du tout, juste des regards et des sourires de certains gars. Surtout le merdeux là, tu sais, celui qui avait fait le guignol hier en cours.
- Ouais j'me souviens. Hiroshi non?
- Ouais peut-être, j'l'aime pas lui. J'le sens pas. Trop nerveux.

Veux-tu être mon jouet? [AKAME]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant