Run

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-reviens là petasse!

Anthony courait aussi à coté de moi. La route était mouillée, et mes pieds froids contre le goudron était la souffrance la plus minime que je ressentais à ce moment. Les grosses voitures qui nous poursuivaient étaient notre seul source de lumière. Anthony sauta et se risqua à continuer sa course hors de la route, dans les hautes herbes. Il n'y arrivera pas pensais-je. Les gardes réussirent en effet vite à l'attraper, mais perdirent du temps pour m'attraper moi. Je tremblais, mes jambes courraient toutes seules, mais je ne pouvais pas m'arrêter. Je ne veux pas y retourner. Je ne veux pas y retourner. Pas y retourner. Pas y retourner. J'aperçu le parc où je jouais étant petite. Je redoublais d'effort. Ils ne me voyaient plus, mais, je le sais, vont commencer à fouiller chez moi. Ma course se ralentissait, je devais maintenant trouver à tout prix une cachette. Mon balcon était au re de chaussé, et donc laissait un espace très confiné entre le sol et le balcon en béton. Mais ils allaient forcément me trouver la dessous, comment repartirais-je? Je pouvais aussi m'engager dans les caves et m'enfermer dans celle qui, je le sais, a toujours son cadenas ouvert. Mais n'allaient-ils pas fouiller les caves aussi, et casser la porte? Je pouvais encore courir, demander l'asile chez une amie d'enfance qui n'a pas du me voir pendant 6 semaines; temps auquel j'ai vécu là-bas. Mais ses parents n'allaient-ils pas céder sous la menace? Ils seraient totalement capable de sonner à chaque porte pour me retrouver. J'allais de voir y retourner. N'avais-je, sinon, aucun moyen de me tuer? Aucun pont n'était proche, aucune arme, aucune corde, aucun couteau, et surtout probablement aucun courage. Alors je courrai. L'église sonna 3 coups. Que Dieu me protège, qu'il m'accompagne dans la survie, et qu'il condamne ses rats, je le supplie. Sans aucun but, mon inconscient courrait en direction du logement du prêtre. Oui, c'était belle et bien le seul endroit où je serrais en sécurité. Mon père me comprendra, mon père m'accompagnera. Mon père était ma seule confiance.

Je pouvais les entendre crier mon prénom jusque là. Ils étaient parfois si proche de moi, que mes larmes recoulaient toute seule. Avais-je encore des larmes? J'arrivais enfin dans la montée de son appartement. Je sonnais. Il ouvrit et m'observa.

Des hommes me torturent, ils veulent me ramener là-bas. S'il vous plait mon père, pour l'amour de Dieu, cachez moi et faites les fuir. Ne leur dites pas que je suis là, c'est horrible.

Voilà la phrase qui s'était préparée dans ma tête, mais je n'avais pas parlé depuis 6 mois, et ma langue avait subi 3 coupures liées au TEST. Je réussi seulement à dire "Cachez moi" avant que mes yeux ne se tournent complètement en arrière et que mes jambes, subissant un arrêt brutal sans courses, lâchent.

-50min

alice's dreamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant