Dans Le Vague

Chapitre 2

Après cet épisode fort en sentiments, Jungkook se mit en tête de faire reparaître le sourire de l'aîné qui ne s'était pas montré depuis trop longtemps. Il se recula, délogeant le brun de ses bras, et entreprit de le faire rire : 

Donc si j'ai bien suivi, si je ne te tourne pas le dos, c'est bon . . . commença-t-il, un sourire naissant sur son visage.

Hmm, confirma le jeune homme, peu en accord avec ce détachement soudain.

Donc si je pars en marche arrière . . . lâcha finalement le cadet, déjà amusé à l'idée de voir de nouveau les commissures du second s'étirer.

N'essaie même pas ! fit le plus vieux, captant le regard de son vis-à-vis d'un air faussement menaçant.

Ils se mirent à rire aux éclats, le noiraud avait réussit; il l'avait fait sourire. C'est alors que lui vint une nouvelle idée ; il glissa ses bras sous Taehyung, le faisant décoller du sol dans lequel il était pourtant bien ancré. Et, malgré le fait que le brun ne se débatte de toutes ses forces, comprenant par la course de son porteur ce qui se tramait, Jungkook ne s'arrêta pas. Il se mit à courir de plus belle, courir jusqu'à ce que, finalement, les vagues lui fassent perdre l'équilibre et qu'il ne rejoigne le reflet de la lune, emportant son acolyte. Contre toute attente, elle n'était pas si froide, cette onde salée. Et alors que leur chute vint déformer le si joli tableau qui avait prit place au creux des vagues, ils se mirent à rire et à se chamailler, se moquant et protestant de plus belle. Ils s'amusaient. . . en cette belle nuit de juillet, ils s'esclaffaient en cœur. Et, doucement, des liens se créèrent, comme par enchantement, comme si chaque minute devenait un peu plus simple juste par la présence de l'autre, comme si être ensemble les guérissait et les rendaient libres. Leurs rires s'échappant et virevoltant dans les cieux témoignaient ainsi de leur complicité grandissante. L'aîné, remontant  après avoir été immergé de force, agrippa le plus jeune tel un koalas. C'est ce moment précis qu'il choisit pour faire part au second de ce qui lui trottait dans la tête depuis quelques temps déjà :

C'était si désagréable que ça ?

Hmm ? l'interrogea le jeune homme ancrant son regard dans le sien. 

L- le baiser, il était si désagréable que ça ? reprit-il, fuyant le regard du porteur.

Jungkook était pris au piège, le plus vieux l'étreignait fermement, ne lui laissant aucune échappatoire, décidé à obtenir une réponse. Le regard du brun se faisait à présent sentir sur sa personne et il était de plus en plus insistant. Le cadet se mit à paniquer et bafouilla :

Je- je. . . non ce n'est pas ça. . . c'est juste que. . . je ne m'y attendais pas. . . et puis, on se connaît à peine, alors. . . c'était. . . bizarre.

Hmm je vois. . . et donc, tu n'as pas aimé ? 

En disant ces mots, il avait un regard qui était si innocent mais qui en disait tout de même long sur ses arrières pensées. . . Jungkook perdait ses moyens et commençait à avoir de plus en plus chaud, il était dans une position critique. Le poussant encore un peu plus vers le malaise, Taehyung fit apparaître un sourire en coin, provocateur, sur ses croissants de chairs. Dans ses yeux, plus une once d'innocence, le plus jeune se demandait s'il n'allait pas finir par le manger. Au lieu de ça, il prit de nouveau la parole :

Pourtant, tu bandes. . . et alors qu'un sourire plus intense encore que le précédant s'installait sur ses lèvres, cette simple phrase fit l'effet d'une bombe dans l'esprit du plus jeune. Le brun poursuivit, comme pour l'achever, il lâcha : Je sais bien qu'il est dur de me résister mais. . . je ne m'attendait pas à ce que se soit si facile. . . plus il parlait et plus sa voix se faisait basse, devenant un chuchotement rauque l'obligeant à se rapprocher de l'oreille de son vis-à-vis. Le noiraud était totalement paralysé, tendu, il paniquait. Et alors que son cœur tambourinait dans sa poitrine, comme s'il voulait, lui aussi rejoindre les étoiles, danser au milieu de l'obscurité, manquant à chaque nouvelle seconde de briser les barreaux qui le retenaient. Il priait pour que celui qui lui faisait face ne s'en aperçoive pas.