Oh Daddy !

Daddy - 7

Elle s'est finalement endormie, sa main toujours dans la mienne. J'essaye de ne pas trop bouger pour ne pas la réveiller, ça fait seulement deux heures que nous sommes partis, on a encore un sacré bout de temps à passer dans cet avion. D'une main je sors mes écouteurs dans la poche opposée, posant nos mains enlacées sur sa cuisse pour avoir plus de place. Je les branche à l'écran placé devant moi, puis me lance un film d'horreur, les écouteurs enfoncés dans mes oreilles.

Après seulement quelques minutes de mon film, je suis surpris par sa main qui me repousse violement. Je retire mes écouteurs et la regarde fixement ; elle est bien réveillée, maintenant collée contre la paroi de l'avion.

- Qu'est-ce qu'il y a Yu-Ri ?

- Rien, chuchote-t-elle entre deux sanglots.

- Eeeh, est-ce que ça va ?

- Oui... Oui, chuchota-t-elle à nouveau, reniflant bruyamment.

- Tu as fais un cauchemar ? Tu as peur parce qu'on a décollé ?

Elle secoue vivement la tête, pinçant ses lèvres furieusement, grattant la paume de ses mains. Elle m'inquiète, je crois qu'elle fait une crise de panique, mais je ne sais pas comment gérer ça... Ok euh... Thaïs en faisait souvent quand j'étais à la maison, il faut juste que je me rappelle ce qu'elle m'a dit de faire dans ces moment là. Ne pas la toucher, lui parler pour lui faire penser à autre chose, mais surtout ne pas la toucher. 

Mais c'est personnel tout ça... Peut-être qu'elle à justement besoin de réconfort physique, que je la prenne dans mes bras par exemple...

Je tends les bras vers elle, lui proposant un câlin réconfortant, mais ça donna l'effet inverse que ce que j'espérais, elle se colla encore plus contre le mur, se courbant, et tapant ses cuisses.

Ok alors elle évite le contact, pourtant j'aimerais bien arrêter ses mains pour qu'elle arrête de se taper si fort.

- Tout va bien mademoiselle ?

Je me retourne, c'est l'hôtesse de l'air. Je me retourne vers Yu-Ri, et je vois à ses yeux paniquée qu'elle ne veut pas qu'elle s'en occupe.

- Ne vous inquiétez pas, merci, on s'en sort très bien, fis-je avec un sourire forcé.

L'hôtesse n'en demande pas plus et continue sa ronde.

Je me fais fureur par ne pas exploser et la secouer de toutes mes forces pour qu'elle reprenne ses esprits, ça ne serait pas la solution. Je la regarde dans les yeux, approchant mes mains tout doucement des siennes. Je vois bien qu'elle panique, mais je ne peux pas faire autrement, il faut qu'elle arrête de se taper si fort. Je tire alors sur les manches de mon pull qu'elle m'a demandé toute à l'heure parce qu'elle avait froid, camouflant ses mains en faisant bien attention à ne pas toucher sa peau délicate, puis dépose doucement mes mains dessus. Elles enveloppent complètement les siennes, protégées par le tissu. Elle suivit chacun de mes mouvements de ses yeux larmoyants, et m'a laissé faire jusqu'au bout.

- Arrêtes ça d'accord ? Tu vas finir par te faire mal. Ne bouge pas ok ? Lui demandais-je sans réellement attendre de réponse.

Je lève ma mains au dessus des siennes, attendant de voir si elle va recommencer, puis voyant qu'elle ne bouge pas d'un centimètre, je les retire complètement pour relever l'accoudoir entre nous. Je me rapproche doucement d'elle empiétant un peu sur son fauteuil, et elle commence à trembler de tout son corps, recommençant à donner des coups violents dans ses cuisses.

- Eh, je ne te toucherais pas d'accord ? Je vais seulement reposer mes mains sur le pull comme avant, c'est d'accord ?

Elle me fait un signe positif de la tête, reniflant et pleurant,  je les pose alors de nouveau. Maintenant il faut que je lui parle.