One

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"Does not prevent me from doing, what makes me live"


Assise sur mon lit, les jambes croisées, je monte le volume de mon casque. Je ferme les yeux pour ne plus l'entendre. J'empêche mes larmes de couler.
Malgré ma musique, j'entends les coups violents contre ma porte. Tremblante, je me lève, déverrouille la porte, et recule rapidement.
Mon géniteur y rentre, il s'avance vers moi, et commence à crier.

"Tu étais où ?! Réponds ! Tu t'es taper des mecs, allez avoue- le, t'as kiffé, tu vas finir comme ta s*lope de mère si tu continues !"

"Papa arrête !"

Il empeste l'alcool comme toujours, il est saoul. Mais avant d'avoir pu répliquer, il me colle une gifle. Je ne pleure pas, je ne crie pas, je ne montre aucunes émotions.
Si je montrais, ne serait-ce qu'une once de faiblesse, je le regretterais toute ma vie.

"Je t'interdis d'aller faire du surf, tu es punie! Tu m'entends tu ne quittes plus cette maison !" continue-t-il en s'approchant davantage.

"Mais je dois aller travailler, à la plage pour ramener de l'argent !" argumente-je.

"Tu es uniquement autorisé à aller travailler, et si tu n'es pas capable de rapporter de l'argent, tu en paieras les conséquences !!"

Pause. Chez nous l'argent est un réel problème. Ma mère nous a quitté il y a deux ans de cela en même temps que mon frère, un train est passé sur le passage à double niveaux, les barrières étaient levées, ils y ont laissés la vie.

Mon grand frère, était un garçon plein de vie, il débordait de motivations, il avait un bel avenir tracé devant lui, mais la vie, en avait décidé autrement. Il n'est pas mort sur le coup, j'ai pu aller le voir à l'hôpital, lui dire au revoir.
Ce jour-là, il m'avait fait promettre de rester en vie pour lui, si je n'y arrivais plus pour moi et surtout d'être heureuse.
Quelques minutes après cela, il rendit son dernier souffle.
Ma mère, je n'ai jamais pu lui dire au revoir, pour moi elle est encore là quelque part dans ce monde à m'attendre.
Ce jour-là je ne les ai pas seulement perdus eux, j'ai également perdu mon père, qui depuis ce drame est passé du mauvais côté. Lui qui était un père exemplaire, bienveillant et joyeux est devenu le père  violent, alcoolique et chômeur. Et sa situation ne s'arrange pas. C'est donc moi qui travaille le mercredi, le week-end et quelques soirs après les cours, pour pourvoi r acheter le nécessaire pour que nous puissions vivre.

...

Je ne supporte plus ses sauts d'humeur, alors je le contourne, attrape mon téléphone ainsi que ma carte de bus et descends les marches 4 à 4, furieux mon père me suit.

Je sors dehors en claquant la porte d'entrée, et cours. Je venais de désobéir à ses ordres, les conséquences seront terribles. Pour le moment je ne sais pas où je vais, mais j'y vais.
Je m'arrête plus loin, et appelle mon meilleur ami.

"Ander..."

"Mary, tu vas bien ?"

"Non."

"Il a recommencé ?"

"Oui...J'ai besoin de te voir."

"Rejoins-moi à la plage."

"Merci, j'arrive je prends le bus."

"Mary, ça va aller, je te le promets."

Je ne dis rien et raccroche. Nous savons tous les deux que c'est faux.
J'ai oublié de vous le présenter, Ander, c'est mon meilleur ami.
C'est une personne extrêmement importante pour moi, c'est le seul à connaître ma véritable situation familiale.
Il m'aide beaucoup.
J'essaye de ne pas trop l'impliquer dans mes problèmes, de peur, que ça se retourne contre lui.


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NDA : Les premiers chapitres ne sont pas très passionnants pour vous et j'en suis désolée, mais j'en ai besoin pour placer le contexte, situation familiale ect.

"If I live it's for you... "Où les histoires vivent. Découvrez maintenant