Confort de lecture :
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Imaginez : rien.
Ce qui est, toutes choses prisent en considération, très différent que de ne rien imaginer. Imaginer : rien, donc ; aucune source de création physique ou psychique. Aucune idée, aucune envie, aucune stimulation de telle sorte que ce soit. Ne vous imaginez pas être là pour penser à ce vide, n'y soyez pas spectateur. Pour y pensez, n'utilisez pas de stratagème : ne pensez pas à un quelconque espace, à un trou béant sans contour, ou à un écran noir : cela serait y poser une représentation mentale fallacieuse. Pour autant, je peux vous dire ce que ce rien est, plutôt que ce qu'il n'est pas : ce rien est pure, ne possède aucun but, est sans limite et est irréel. Je ne reviendrai pas sur cette affaire.
Imaginez maintenant que, dans ce rien, apparaît la source de tout - tel un magicien venant de faire apparaitre une pièce de monnaie dans sa main pendant que vous cligniez des yeux. Cette pièce, que j'appelle " Tout " - soit vous, tout ce qui vous entoure et ce qu'il y a encore après - ignore comment elle est apparue dans la main du magicien. Elle n'existait pas puis elle est apparue là, seule, alors que personne n'y prêtait attention (sauf une, bien entendue).
Il y a deux types de réaction à ce que je viens de vous révéler. Vous pouvez vous demander : « Qui est ce magicien ? » ; alors le concerné vous répondrait que c'est un rêveur et qu'il a oublié son identité originelle. Ou bien vous vous demandez : « Quel tour de passe-passe ce magicien a-t-il utilisé pour faire apparaître quelque chose à partir de rien ? » et ainsi la réponse à cette question est à la fois subtile et terrifiante, car il vous répondrait :
« Comment cette pièce est apparue dans ma main n'est pas la question que vous devriez me poser, du moins si vous souhaitez élucider le mystère de sa création. La vraie question, celle qui élude systématiquement les autres, celle qui a aussi toujours été en vous, silencieuse, reculée dans votre esprit et qui s'y est toujours accrochée ; celle découverte par insouciance à la seconde où, cette nuit-là, vous avez regardé plus loin que le ciel étoilé, plus loin que l'univers et plus loin que Tout. Cette question-là, oui, effrayante, impossible, immortelle, qui vous réveil la nuit. Oui, ces nouveaux mots qui vous sont tombés de ce ciel noir...
Vous ne vous êtes pas demandé " Comment ? ", mais vous vous êtes demandé :
" Pourquoi ? " Tout existe. »La raison pour laquelle je peux me permettre de parler autant à la place de ce magicien est simple, disons que mon statut le permet : car je sais tout.
Ce qui revient en somme à une chose colossal qu'il ignore : la réponse à la question.***
Il serait temps d'arriver au début de ce que j'ai envie de vous raconter, n'est-ce pas ?
Alors, avançons très vite dans le temps, disons, un peu plus vite que la vitesse à laquelle vous prenez conscience des choses autour de vous.
Bien. Arrêtons-nous un instant.
Maintenant, revenons un petit peu en arrière par pure esprit de nostalgie.
Quand Matt se réveilla pour la première fois, il n'avait pas de prénom et il s'en moquait. Pourtant, ces parents lui en donnèrent un ; ce qui fut la première, d'une longue série, de décisions qui avaient un impact important dans la vie de Matt, mais que d'autres prirent à sa place. Ainsi, il ne choisit pas non plus que - quelque part au premier tiers de sa vie - je racontai son histoire à partir d'un vingt-deux février vers trois heures du matin. Pourtant, je pensais qu'il s'en rendit compte, car Matt avait brusquement tourné sa tête derrière lui. Je vous rassure, il ne peut pas nous voir ni nous entendre, mais peut-être avait-il senti une autre présence qui l'observait avec tout autant d'intérêt que nous. Matt avait développé cette étrange manie de regarder régulièrement derrière lui en espérant surprendre quelqu'un ou quelque chose qui l'épiait depuis qu'il avait fixé un ciel sombre et qu'il avait juré qu'on lui avait renvoyé un regard l'espace d'un instant. Aussi, il entendait ponctuellement d'étranges paroles alors qu'il était seul et que personne ne semblait s'intéresser à lui. Elles répétaient exactement la même phrase, avec la même ferme intonation (ce qui ne manquait pas de convaincre Matt de sa folie). Les paroles le suivaient parfois jusque dans ses rêves ; elles répétaient :
"Les rêveurs sont égarés. Rejoint l'ascension." Des mots qu'il hésitait à catégoriser entre banals et extrêmement préoccupants.
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La beauté du geste
Science FictionRien de ce que vous penserez de cette histoire ne sera faux. Ni vrai par ailleurs. Mais cela n'a jamais eu d'importance. Cette nouvelle a été écrite entre 4 mains. J'ai écrit les chapitres 1 et 3 et mon amis Yanis Belkheyar a écrit les chapitres 2 e...