Prophèt

22 0 8
                                        

Appolon se trouvait dans une pièce sombre. On aurait pu croire à une forteresse de béton armé, sans fenêtre ni porte.

Il ressenti une vive douleur au niveau des omoplates, comme si on lui plantait un couteau dans le dos. Il se retourna précipitamment, ne vit rien, fut transporté ailleurs.

Cette fois il n'était pas dans une pièce. On aurait pu croire un monde sans fin de noir. Juste du noir. Ses pieds touchait ce qui ressemblait à un sol, pourtant, ses mains pouvait facilement traverser celui-ci. Alors il marcha, sans savoir où aller. Lorsqu'il entendit des sanglots, il se précipita dans leur direction.

Il aperçu une petite fille. Recroquevillé sur elle-même, pleurant dans ses genoux, elle tremblait. Des mannequins rendait l'ambiance plus qu'oppréssente leurs sourires noirs se découpant nettement sur les visages blancs.

Alors qu'il allait s'approcher, il remarqua un jeune homme. La peau bronzé, de magnifiques yeux noisettes et des cheveux assortis, il était assez beau pour que même Narcisse puisse accepter qu'il n'était pas trop mal. Il avait la vingtaine peut-être.

L'homme semblait ne pas comprendre ce qu'il faisait là, puis il remarqua la jeune fille et sembla horrifié et peiné. Il se jeta sur elle, voulant sans doute la prendre dans ses bras, mais il réussit juste à traverser la jeune fille, la faisant sursauter.

Alors que le brun disparaissait, la petite avait visiblement les sens en alerte. Puis un bruit résonna fortement, comme une porte qu'on ouvrirait trop violemment.

Ce fut le signal qui le transporta une nouvelle fois ailleurs.

Cette fois, il était dans une cour d'école. Tout était en noir et blanc, les visages semblait comme délavés, flou. Une jeune fille, d'une quinzaine d'années, apparaissait cependant en couleur. Elle regardait fixement un groupe d'amis qui plaisantaient. Parmi eux se trouvait la même jeune fille, un peu plus jeune, cependant.

Le monde sembla soudain se briser. Et Appolon voyagea aux côtés de l'adolescente à travers plusieurs lieus. Dans un vestiaire, la jeune fille se faisait aspergé la figure de déodorant. Dans des toilettes, elle se changeait, l'air mal à l'aise bien que seule, tremblante. Le temps passait. Une salle de classe en été, un cousin rentre. La jeune panique et pleure, elle est prise pour une folle par tous, même par son professeur. L'insecte s'en va, le problème est réglé.

Mais la réalité n'est pas si belle. Les camarades de la jeune fille s'amusait maintenant à lui mettre des insecte dans les cheveux, dans son cartable, dans ses vêtements en sport.

De plus en plus isolée, l'adolescente ne comptait plus que sur le soutien de son groupe d'amis et sur ses parents. Ou plutôt sur sa mère, son père étant souvent ivre à 17h à peine ou trop occupé par son travail. Elle ne leur disait rien cependant: tous avait déjà suffisamment de problèmes comme ça. Mais Appolon savait qu'au fond ce n'était qu'une excuse. La jeune fille aussi d'ailleurs.

Puis un cour de sport, de nouveau. Au programme du jour: escalade. Etant la première prête a grimper, la jeune fille fu aussi la première en haut. Sentant le calme la gagner au fur et à mesure qu'elle montait, elle avait pris volontairement son temps. Arrivé en haut, elle se sentait mieux que jamais, sereine. Elle sourit a pleine dents en tapant le dessus de la voie, preuve qu'elle avait réussi. Son assureur tira la corde, et lui dit qu'elle pouvait se lâcher. Appolon vit le jeune homme desserrer son emprise de la corde, laissant la grimpeuse tomber de près de 4 mètres et atterrir lourdement sur les tapis. Le jeune l'avait fait exprès, le jeune fille fut emmené à l'hôpital le bras cassé et le genou déboité.

A l'hôpital, on lui fit plusieurs radio. Et le radiologue remarqua un détail des plus étranges sur un des cliché. Il commençait à en parler à la jeune fille lorsqu'Appolon se fit bouché les oreilles.

ProphèteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant