Chapitre 1- les heures noires

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Chaque seconde que je passe à creuser ces heures noires, l'ennui se vante d'être mon compagnon de route. L'horloge avance et je stagne. Les problèmes commencent à m'encercler, sans aucune résistance de ma part. L'orgueil imprègne mon esprit, mon cerveau et mon âme. Tout me semble trop naïf, candide, presque bête, inutile. La disparition d'un être ne saurait me faire défaillir.

Chaque minute me semble plus longue encore que les précédentes. La fosse grandie peu à peu, le ravin se forme sous mes yeux. Mais il ne me fait pas réagir. Je le connais depuis toujours. Il m'arrive souvent de croiser ces heures noires. Elles s'imprègnent doucement de mon être, sans violence, sans faire le moindre mouvement brusque. Il y a toujours un moment où la solitude apparaît, et par ma simple volonté le monde s'efface. Toutes les personnes inutiles et importantes comme les bruits, incessants et désagréables, disparaissent et laissent enfin un silence sans failles et sans rayon de soleil. Aucune lumière aveuglante, seulement un vent frais pour ne pas suffoquer devant cette trop grande simplicité.

C'est agréable de voir les feuilles et les branches se mettre à danser. Elles donnent un sens au monde. Mais très vite le ravin se replis. Mais comme chaque fois, je garde ma solitude près de moi. Tout comme un bouclier, ou une arme.

A chaque instant je me prépare à ces heures noires. Je les sens, tout près. Fluides, douces et sombres. Toxiques et assassines de mon âme. Seuls mes yeux sont les témoins de se massacre intérieur. Des éraflures peu profondes, qui pourtant jamais ne s'effacent. Et qu'est-ce que je fais pour les repousser ?

Absolument rien.

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