Chapitre 2- la brûlure

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Un soir, en rentrant, tout se brisa. 

Leurs cœurs, la lumière, mes larmes.

Enveloppée dans la belle ignorance de ma journée passée, les comportements humains finirent par me bousculer, à s'affronter pour dominer nos existences. Lassitude et fatigue nous imprégnaient tous. Pour elle rien ne fonctionnait comme elle le souhaitait, lui cherchait à comprendre mais ne comprenait pas et n'avait pas l'air de chercher à comprendre. Et moi ... dans tout cela j'essayais de m'écouter, voir ce qu'il fallait changer. Quelle posture prendre et quelle parole prononcer.  

Quelqu'un me criait de rester calme. Que le moment n'était pas encore venu. Mais pourquoi ne pourrais-je assouvir cette envie de regarder la mort en face ? Je lutte, refoule ma peine et garde le cri de colère au fond de moi. D'une petite flamme je voudrais tout brûler. Que tout s'embrase, feuille et chair. L'espace devenant anéantissement. 

Incapable d'exprimer quelque sentiment, je garde fermé mon visage. Mes yeux, que je laisse vides, restent recouverts d'un voile sombre. Les bras le long du corps tel le pantin que l'on voulait que je sois, rien ne transparait dans mon attitude qui puisse être perçu comme une profonde tristesse agrémentée d'une sombre colère.

Ma tête était lourde. Toutes mes pensées finissaient par s'embraser. Ma voix ne répondait pas et je ne ressentais plus aucune force. Ce feu que j'aimais à imaginer, je le faisais danser dans mon esprit. La douleur invisible augmentait le besoin de destruction qui montait en moi.

Je souffrais. Je voulais que tout s'arrête. J'avais passé le stade des larmes et si ma gorge brûlait, ce n'était pas les pleurs que je peinais à réprimer, mais un son. Un simple son, une plainte. Car je savais que si je laissais ma colère s'échapper plus rien ne me retiendrais.

Plus rien ne retiendrait cette flamme.


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