De l'autre côté

48° 51' 24'' N, 02° 21' 07'' E

Chapitre 2 : Paris

Je m'étais donc retrouvée à Paris, en plein milieu de la capitale. Moi, venant de ma profonde Bretagne, j'étais à Paris. Je ne m'y attendais pas du tout. Je suis soudainement prise d'un sentiment particulier, une boule au ventre, signe d'une peur inexplicable, une angoisse, due sans doute à l'évènement qui vient de se produire.

Avant même de pouvoir être excitée par l'idée de me retrouver seule dans Paris, j'avais qu'une seule pensée en tête : j'espère que tout cela n'est qu'un mauvais rêve !

Alors que j'erre pendant plusieurs minutes dans les rues de la capitale, une vieille dame me fixe de loin, je vois son regard suivre chaque pas que je faisais. Alors que je la regarde en retour, elle me fait signe d'entrer dans le café derrière elle. Le café, à l'allure ancienne et aux couleurs rouge et or, semblait vide à l'intérieur. J'entre donc dans ce café. La vieille femme me sourit et m'offre un chocolat chaud. Je m'assois en face d'elle. Un silence règne...

- Bonjour Lia, ça fait longtemps, commence-t-elle.

- Vous me connaissez ?

- Bien sûr, je t'ai connue petite. Je suis une vieille amie de ta grand-mère, dit-elle. Je m'appelle Maria.

- Je vois... Enchantée !

- Tu dois te sentir perdue, non ?

J'acquiesce, étonnée, ne sachant pas comme elle a deviné ce que tu ressentais.

- En réalité, je connais le secret de cette clé que tu portes autour de ton cou. Ta grand-mère m'a prévenue de ton arrivée dans la capitale. Une chance que tu sois arrivée près de mon café, dit-elle tout en rigolant. Ecoute Lia, je vais t'aider pour cette première journée.

Elle me donne un petit sac contenant tout ce dont j'aurais besoin pour la suite de cette aventure : de l'argent, des biscuits, etc. Elle ajoute :

- Lia, avant que l'on se quitte, je dois te dire une chose... Cette aventure peut faire peur, mais elle va beaucoup te plaire. Celui qui a créé cette clé voulait voir sa fille profiter de pouvoir voyager et rencontrer du monde. C'est lui aussi qui a créé tous ces parcours que tu vas suivre. Fais-lui confiance. Tu verras, je ne t'en dis pas plus, conclue-t-elle en me tendant un petit bout de papier.

Je sors du café, toujours aussi perdue que quand j'étais entrée. Je prends un temps pour regarder autour de moi, je connais un peu Paris alors je sais où je me situe... Mais que dois-je faire ? J'ouvre le papier, il est marqué dessus : Après avoir vu quelques tableaux, dirige-toi au plus haut point de la ville et prend l'air sur la dame de fer.

« C'est complètement fou », dis-je en esquissant un sourire.

Je m'en vais donc de ce pas vers les « quelques tableaux » qui me semblent être au Musée du Louvre, qui se trouve à côté d'où je me trouvais. Je marche, au milieu de tous ces gens qui ne regardent même plus où ils se dirigent. J'arrive au musée, je découvre nombreux tableaux. Je porte mon attention sur un en particulier, le portrait de Louis XIV, je le regarde, je fais attention aux détails. Quand un homme dans la soixantaine s'arrête à côté de moi.

- C'est le plus beau tableau du musée mais trop de gens ne s'en rendent pas compte, informe-t-il.

- Le meilleur ?

- Je vois que vous avez fait attention aux détails alors vous devez comprendre si je dis que c'est le meilleur pour les couleurs qu'il comporte, pour la technique de tracé. Regardez la précision du peintre sur des éléments comme le sol ou le mur derrière le roi.

- Oui je vois. Je crois bien que vous avez raison, lui dis-je avec sourire.

L'homme me salue et part devant. En regardant le tableau, je repense à ce que m'a dit Maria : rencontrer du monde. Je jette un coup d'œil à ma droite, et me dépêche de changer de section pour arriver aux sculptures et rattraper l'homme.

- Je préfère La Victoire de Samothrace, rétorqué-je.

L'homme me regarde et rigole d'un air joyeux.

- Voudrais-tu manger à mes côtés ? Je me rends dans un très bon restaurant géré par un ami à moi.

- Avec plaisir !

Après avoir mangé avec lui, je me suis donc rendu au plus haut point de la ville, c'est-à-dire Montmartre. Je monte jusqu'au Sacré-Cœur, je me balade dans les vieilles rues du quartier. Je croise plusieurs personnes, des familles, des gens seuls, des couples... Je finis par arriver sur la fameuse place des peintres je jette un coup d'œil rapide avant de me rapprocher du Sacré-Cœur. Je me réjouis de la vue, j'en profite pour prendre des photos et je décide de me rendre dans la basilique. L'intérieur est magnifique, je suis éblouie par la beauté des vitraux. Je m'assois sur un des bancs, lève les yeux et observe cette grande peinture qui orne le plafond du Sacré-Cœur. Je reste un bon moment à la regarder, comme si j'étais hypnotisée par l'immensité qu'elle renfermait.

Je décide ensuite de sortir et de continuer mon tour à pied. Je repasse par cette fameuse place, bondée de gens voulant avoir leur portrait. La magie de cette place est que l'on peut observer toute sorte d'art : peinture, caricature, portrait, paysage. Une peinture en particulier retient mon attention, c'était un vieil homme qui avait dessiné la basilique, la même vue que je pouvais avoir, dans les moindres détails, avec une particularité : le ciel n'était pas bleu, mais il était rose orangé, comme une impression de coucher de soleil.

Je continue mon chemin en descendant plusieurs rues. Sur son papier, Maria m'a conseillé de faire un tour dans la tour Eiffel, c'est ce que je décide de faire. Je m'empresse donc de trouver une bouche de métro. Sur mon chemin, je vois des gens faire de la musique, d'autres danser dans la rue. Je trouve ça juste magnifique de voir les gens être joyeux de la sorte.

Après avoir trouvé la bonne ligne de métro, je sors à Trocadéro et me rend vers la tour. Je décide de monter par les escaliers, étage par étage, pour profiter à fond de l'incroyable vue qui s'offrait à moi.

Être dans cette tour est encore un sentiment différent de tout ce que j'ai pu faire dans ma journée. La tour Eiffel attire de nombreux touristes tous les jours, et je me plaisais à pouvoir entendre nombreuses langues différentes. Cette tour qui fait de Paris l'une des plus belles capitales, rend heureuse chaque personne s'y rendant. Je profite de l'air frais, faisant virevolter mes cheveux. Je décide m'arrêter au deuxième étage car je ne me sentais pas d'aller plus haut.

Un peu moins d'une heure est passée, et je suis descendue de la tour. Le soir arrive lentement, alors je décide de me rendre de nouveau au café de ce matin, pour y retrouver Maria et lui raconter ma journée. Cependant, je ne la vois pas. Je commande un café et décide de demander au serveur :

- Savez-vous où se trouve Maria ? demandais-je.

- Mademoiselle, je suis désolée mais nous n'avons personne du nom de Maria dans le personnel, me répond-il.

- Si, la propriétaire de ce café !

- Non, je regrette.

Je ne comprends pas, je reste quelques instants à penser, regard dans le vide, à ce qui se passait. Je regarde dans le sac, un carnet s'y trouvait, je regarde dedans. La première page contenait un mot signé par Maria. Je lis ce mot :

Ma chère Lia, si tu lis ce mot, c'est que ta journée s'est bien terminée. Tu as donc du essayer de me chercher mais tu ne m'as pas trouver. C'est normal car ce café n'est pas du tout le mien. Mon enfant, vole de tes propres ailes, le temps de cette aventure, et reviens grande et forte. Je te souhaite un bon voyage, Maria.

Je ferme le carnet perdue, je rentre dans le café en ayant encore l'espoir de la trouver. Mais non, elle n'est vraiment pas dans ce café. Je m'enferme un instant dans les toilettes du café et réfléchis à toute cette situation.

Je pensais que cette aventure ne durait qu'une journée à Paris, mais que voulait-elle dire par un voyage ? Que va-t-il se passer ?

Je ferme les yeux un instant, mais qui me paraissent bizarrement une éternité.

J'ouvre les yeux. Paniquée, je comprends que je n'étais plus du tout au petit café de Paris, mais dans une tout autre ville. Assise sur un lit double, j'ai une vue nocturne sur de grands immeubles et une grande tour.

- Mais où suis-je ? questionné-je.