l'Arrivée

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Nouveau monde

Les tremblements de la carlingue s'accentuèrent et puis soudainement, l'énorme vaisseau creva la couche nuageuse.

Le ciel sombre était, vu de dessous, bouché d'un horizon à l'autre. Leurs vie jusqu'à maintenant, n'avaient pas valu un clou et ils arrivaient sur leur nouveau monde sous des auspices, pour le moins, gris et inquiétants.

La carlingue continua à gémir et à craquer tandis que la descente se poursuivait. Aucun des sept cents passagers ne vit ou n'entendit rien de ce qui se passa. Ils étaient, pour les besoins du voyage, plongés dans un sommeil artificiel. C'est ainsi qu'ils arrivèrent sur leur nouvelle planète. Des bouts de viandes froides avec la seule différence qu'ils seraient réanimés si tout se passait bien.

Le vaisseau continua sur sa lancée et glissa dans le nouvel air sans plus aucun bruit, à part le grondement assourdi des propulseurs. L'air turbulent, à la limite de Kárman, avait cédé la place à des molécules beaucoup moins agitées, dans lesquelles les formes fuselées des bords d'attaques de la navette se mouvaient gracieusement et presque sans bruit. Le reste de la descente se passa sans autre incident qu'un fort vent de travers et l'atterrissage fut expédié par le pilote automatique dans un arrondi parfait.

Les atterrisseurs se turent et la poussière commença à retomber autour de la navette. Les passagers ne seraient réveillés que bien plus tard, pour l'instant les services autonomes du vaisseau allaient se mettre en action. Auparavant, l'évaluation d'une planète se faisait depuis l'espace, avec des sondes, mais un certain nombre de problèmes, comme la réaction de la faune ou de la flore, se posent en pratiquant de cette façon. L'énergie, nécessaire pour faire atterrir ou redécoller une navette n'étant plus un problème depuis longtemps, l'exploration des planètes se fait en posé direct sur le monde choisi et en déployant toute une série de drones. Là on été sûr de la réaction de la faune et la flore. Hostile; La plus part du temps mais pas cette fois ci.

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La demi coquille du Système Autonome de Survie, le SAS, se libéra et Ainsley No'amshire glissa au sol.

Dire qu'il se vautra serait plus proche de la vérité. Le choc ne fut pas trop violent mais quand on sort d'un sommeil profond, se faire réveiller de cette façon n'est pas ce qu'il y a de plus agréable...

Certains pourraient croire que dans l'espace il n'y a pas d'odeurs mais c'est tout le contraire : ça pue !

En fait, la plupart du temps c'est une vrai infection. Sur certains vaisseaux ça pue tellement que lors des échanges de nouvelles, quand les vaisseaux se croisent, il est d'usage de porter un respirateur.

Personne ne s'offense, c'est l'habitude. On est bien que dans ses petites odeurs. Dans l'espace il n'y a rien, si ce n'est les odeurs et là, Ainsley était l'exemple parfait du réveil de la princesse Aurore, à ne pas confondre avec le syndrome de Kleine-Levin qui est une maladie sérieuse. Le réveil de la princesse est une vielle scie dans le domaine du voyage spatial.

A votre avis, comment étaient son haleine et son odeur après voir dormi aussi longtemps ? C'est ça, pas terrible...

La face écrasée contre le sol froid, les jambes encore à moitié sur la couchette, Ainsley jura dans un râle :

- Non mais qu'est ce que c'est que ce bordel ?

L'accoudoir incorporé dans le SAS, qui doit se déployer à l'ouverture de la coquille afin de faciliter la sortie du dormeur, était bien là mais avait cédé.

Cela faisait presque cinq minutes qu'Ainsley était tombé et c'est la douleur dans sa nuque et ses membres, ainsi que le froid, qui l'avait réveillé. Il poussa un autre juron, fit glisser ses jambes de la couchette et se redressa en titubant. En temps normal, les réveils se font quand les systèmes de reconnaissance de la navette ont fini de déterminer si la planète est dans les paramètres pour des humains.

Ainsley No'amshireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant