Égide - Une nouvelle aube

Chapitre 5

   Article écrit par Den Hoffman

   Le "contax" créait un environnement avec lequel l'utilisateur interagit. C'est un monde numérique que l'on peut arpenter en réalité virtuelle. Un grand nombre de symptômes indésirables ont été causés par son utilisation prolongée et certains parlent même d'expérience de mort imminente ou de stress post-traumatique. Heureusement, son usage est réglementé, il faut avoir plus de six ans pour accéder aux cyber-salons qui proposent cette technologie.

   09 octobre 2500 – 23h22

   Voilà quatre jours que Den Hoffman harcelait ses contacts pour en apprendre plus sur ce fameux gaz présent dans l'air ambiant. Il était sur le point de suspendre temporairement sa piste quand un tuyau vint chambouler ses projets de soirée.

   Un ingénieur en propulsion du nom de Martin Ashton avait rédiger un rapport sur ce fameux gaz. Il était en charge de la conception et de la mise en marche des réacteurs des navettes ainsi que des propulseurs de fusées. Il passait ses soirées en réalité virtuelle, sur un monde numérique appelé le "Contax". Den avait dû se rendre dans un cyber-salon pour s'équiper du matériel adéquat afin de l'y rejoindre.

   Il déambulait maintenant sur une plage de sable fin et le soleil lui brouillait la vue, chaque rayon se répercutant sur le sol, même l'air était bouillant. Des passants lui avaient indiqué l'adresse d'une cabane au bord de l'eau où le fameux Martin Ashton résidait.

   Une clôture en bois encerclait la demeure et des panneaux indiquaient "Défense d'entrer".

   — Il y a quelqu'un ? Monsieur Ashton ?

   Aucune réponse. Il se savait dans un univers virtuel, mais sa sueur qui lui collait maintenant à la peau, lui rappelait que cela n'avait rien d'un jeu. Un crabe de la taille d'un chat disparut brusquement quand Den sauta par-dessus la clôture.

   Il poussa la porte de la cabane et l'odeur de poissons frais emplit ses narines. Le mobilier était rudimentaire et, au fond, un homme se balançait dans un hamac, pointant un lance-harpon dans sa direction.

   — C'est impoli de ne pas se déclarer, accusa ce dernier.

   — Veuillez m'excuser. Je recherche un homme répondant au nom de Martin Ashton, lança le journaliste sans se démonter.

   — Connais pas.

   — Je m'appelle Den Hoffman et j'ai vraiment besoin de lui parler.

   — À propos de quoi ?

   Den réfléchit avant de donner sa réponse.

   — C'est d'ordre privé.

   L'inconnu eut un rictus hautain.

   — Ah oui, vraiment ?

   — Il est ingénieur en propulsion, avoua le journaliste.

   — Vos sources sont fausses, il est bien ingénieur, mais dans la branche hydro-particule de propulsion.

   Den fronça les sourcils.

   — Mais ? c'est pareil ?

   Encore une fois, son interlocuteur le foudroya du regard.

   — Presque. Vous voulez lui parler de quoi ?

   Tout laissait croire que c'était l'homme qu'il recherchait, le dénommé Martin Ashton.

   — D'un gaz présent dans l'air, potentiellement dangereux. Le gouvernement serait au courant mais ne voudrait pas que cela se sache.

   L'homme se redressa et quitta le hamac pour venir à la hauteur de l'intru.