Chapitre 6.2

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   17 octobre 2500 – 21h57

   — Monsieur Oslo.

   Une voix, lointaine, rauque ...

   — Monsieur Oslo, bienvenue parmi les vivants. On a failli vous perdre deux fois depuis votre arrivée à l'hôpital.

   Il se redressa tant bien que mal.

   — Les autres ? demanda Lucas.

   — Les survivants sont en meilleur état que vous, nuança le médecin. Ils n'ont pas sollicité leur corps à l'extrême.

   — Combien de morts ?

   — Plus de trois cents à l'heure actuelle, nous n'avons pas encore le compte exact.

   Lucas était sous le choc, trois cents personnes prises au piège comme lui. Et combien de survivants ? Était-ce une défaillance technique ? Tant de questions qui lui traversaient l'esprit, mais il était épuisé et le sommeil vint encore le happer.

 Et combien de survivants ? Était-ce une défaillance technique ? Tant de questions qui lui traversaient l'esprit, mais il était épuisé et le sommeil vint encore le happer

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   17 octobre 2500 – 22h40

   — Monsieur Oslo.

   La voix était différente, c'était celle d'une femme. Il l'avait déjà entendue, il y a longtemps.

   — Oui ? murmura Lucas.

   — Je suis la psychologue Ocilia Dekker. Nous nous sommes déjà rencontrés, pour votre examen semestriel. Je suis désolée de vous déranger, mais la police vous demande, pour parler de l'incident. Je suis là afin de déterminer si vous pouvez reprendre le service.

   Il se rappelait de la belle brune qu'il avait vu pour son entretien psy. Elle était grande, mince, vêtue d'une longue robe et chaussée de bottes à hauts talons munies de boucles. Ses yeux bleus et brillants étincelaient derrière de fines lunettes.

   — Oui, je me souviens, dit-il fébrilement.

   — Le médecin dit que vous pouvez sortir. Vous aviez juste besoin de repos après votre exploit. Comment vous sentez-vous ?

   — Ce n'est pas la grande forme, mais ça aurait pu être pire.

   Elle sourit.

   — Une force de la nature ! s'exclama-t-elle. Vous avez sorti onze personnes des caissons en quelques minutes.

   — Vous pouvez m'aider à me relever s'il vous plaît, la coupa Lucas sans prêter attention à ses louanges.

   — Oui, bien sûr.

   Lucas sentit son parfum et fut tout de suite plus calme. " Quelle odeur agréable !"

   — Merci, dit-il.

   Elle prit une chaise au fond de la chambre et vint s'asseoir à côté de lui.

   — Acceptez-vous que notre conversation soit enregistrée ?

   Il fit oui de la tête.

   — Avez-vous eu peur lors de votre réveil ?

   — J'ai paniqué quand j'ai compris ce qu'il allait se passer et ce stress s'est transformé en adrénaline pour survivre.

   Elle acquiesça de la tête.

   — Avez-vous encore peur ?

   — Non, je suis heureux d'avoir pu sauver des vies alors que la situation était critique. Maintenant, je veux faire mon travail pour comprendre ce qu'il s'est passé et empêcher cet incident de se reproduire.

   — Parfait.

    Il lui prit la main :

   — Simon Ernest, a-t-il survécu ?

   Le visage de la psy s'assombrit et elle détourna le regard en répondant :

   — Il est décédé, murmura-t-elle. Je suis navrée, c'était un ami à vous ?

   Il haussa les épaules. Les calmants qu'il avait reçus l'empêchaient de dissimuler ses émotions :

   — C'était un con, mais il ne méritait pas de mourir comme ça.

   Un silence glacial s'installa et elle comprit que le sujet était clos pour lui.

   — Ça vous dérange si on se revoit dans une semaine afin de vérifier si vous ne souffrez pas de stress post-traumatique ?

   Non cela ne le dérangeait pas de revoir cette femme, sa présence le réconfortait.

   — Avec plaisir, répondit-il.

   — J'autorise la reprise de vos fonctions. Monsieur Oslo, bon courage.

   Avec grâce, elle se leva de sa chaise et quitta la pièce après un dernier regard.

Égide - Une nouvelle aubeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant