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Le baron de Sigognac vient de dîner en compagnie de son domestique Pierre, de son chat Béelzébuth et de son chien Miraut.

Pendant ce temps la nuit s'était faite, et de grandes ombres s'entassaient dans les recoins de la cuisine, comme des chauves souris qui s'accrochent aux angles des murailles par les doigts de leurs ailes membraneuses. Un reste de feu, qu'avivait la rafale engouffrée dans la cheminée, colorait des reflets bizarres le groupe réuni autour de la table avec une sorte d'intimité triste qui faisait ressortir encore la mélancolique solitude du château. D'une famille jadis puissante et riche il ne restait qu'un rejeton isolé, errant comme une ombre dans ce manoir peuplait par ses aïeux; d'une livrée nombreuse il n'existait plus qu'un seul domestique serviteur par dévouement, qui ne pouvait être remplacé; d'une meuble de trente chiens courants il ne survivait qu'un chien unique, presque aveugle et tout gris de vieillesse, et un chat noir servait d'âme au logis désert.

Le baron fit signe à Pierre qu'il voulait se retirer. Pierre, se baissant au foyer alluma un éclat de bois de pin enduit de résine, sorte de chandelle économique qu'emploient les pauvres paysans, et se mis à précéder le jeune seigneur; Miraut et Béelzébuth se joignirent au cortège: la lueur fumeuse de la torche faisait vaciller sur les murailles de l'escalier les fresques pâlies et donnait une apparence de vie aux portraits enfumés de la salle à manger dont les yeux noirs et fixes semblaient lancer un regard de pitié douloureuse sur les descendants.

Arrivé à la chambre à coucher fantastique, le vieux serviteur alluma une petite lampe de cuivre à un bec dont la mèche se repliait dans l'huile comme un ténia dans l'esprit de vin à la montre d'un apothicaire, et se retira suivi de Miraut. Béelzébuth, qui jouissaient de ses grandes entrées, s'installa sur un de ses fauteuils. Le baron s'affaissa sur l'autre, accablé par la solitude, le désœuvrement et l'ennui.

Si la chambre avait l'air d'une chambre à revenants pendant le jour, c'était encore bien pire le soir à la clarté douteuse de la lampe. La tapisserie prenait des tons livides, et le chasseur, sur un fond de verdure sombre, devenait, ainsi éclairé, un être presque réel. Il ressemblait, avec son arquebuse en joue, à un assassin guettant sa victime, et ses lèvres rouges ressortaient plus étrangement encore sur son visage pâle. On eût dit une bouche de vampire empourpré de sang.

La lampe saisie par l'atmosphère humide grésillait et jetait des lueurs intermittentes, le vent poussait des soupirs d'orgue à travers les couloirs et des bruits effrayants et singuliers se faisaient entendre dans les chambres désertes.

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Soudain le baron sursauta, quelqu'un avait appelé à l'aide dehors. Les paroles étaient étouffées par les vents et la pluie qui tambourinait les fenêtres mais elles ont réussi à lui parvenir. Il se précipita dehors prenant un gros manteau et emportant avec lui une lanterne.

Les cris continuaient sans qu'il n'arrive à distinguer d'où ils venaient. Pierre était resté à l'intérieur avec Béelzébuth et Maraut. Le baron se retrouva donc seul au milieu de la tempête et des arbres mal taillés du jardin. La lumière de la lanterne donnait un tout autre aspect aux ombres des arbres et on avait l'impression que chaque recoin sombre cachait des bêtes ou des personnes qui le fixait.

Le vent qui soufflait entre les feuilles des buissons et des arbres lui faisait entendre des chuchotements qui lui faisaient froid dans le dos. Parfois, le baron se retournait frénétiquement pour vérifier qu'il n'était pas suivi. Des branches effleuraient de temps en temps sa nuque ce qui le faisait sursauter.

Peu à peu, il se rapprochait des cris qui se faisaient de plus en plus rares. Il arrivait enfin au bout du clergé et se dirige vers l'entrée de son château. Une fois devant le grand portail il perçu des sanglots étouffés non loin de lui.

- excusez-moi! Que faites vous ici? Montrez vous!

Le baron devait crier pour qu'on l'entende à travers la tempête.
Plus aucun bruit ne lui parut. Rien.
Son cœur battait de plus en plus vite, il avait eu une hallucination? Non impossible il était sûr d'avoir entendu des appels à l'aide.
Soudain derrière les barreaux surgit une tête.

- AIDEZ MOI

le cœur du baron manqua un battement. Un homme se tenait devant lui, il avait l'air paniqué et désespéré, il s'accrochait aux barreaux tandis que sa tête passait à travers.
Sans chercher à comprendre il lui ouvrit et referma le plus vite possible derrière son hôte.

- vous allez m'expliquer ce qui vous arrive bon sang?!

- un homme, il y'a un homme dans cette forêt!

En effet devant le château se trouvait une forêt dense très réputée pour la facilité à s'y perdre.

- il a tué mes moutons et les à manger devant moi! Crus!
Quand j'ai voulu le chasser en pensant que c'était un loup ou autre chose il a relever la tête vers moi et c'est là que j'ai vu son visage. Il était couvert du sang de mes bêtes, ses yeux étaient exorbités et il souriait de toute ses dents. J'ai à peine eu le temps de réagir qu'il s'est rué vers moi! J'ai couru en cherchant à me cacher dans la forêt mais il continuait de me poursuivre. Je crois l'avoir semer alors j'ai essayé d'appeler à l'aide à quiconque m'entendait.

Des larmes coulaient le long de son visage le temps de son récit.

- je vous amène à l'intérieur.

Ils se mirent à marcher l'un à côté de l'autre se renfonçant dans le verger. À nouveau son cœur accélérait à chaque bruissement de feuilles ou chaque ombre biscornue.
Un craquement se fit entendre non loin d'eux et l'homme en compagnie du baron sursauta et s'accrocha au bras de celui ci. Il pouvait le sentir frissonner contre lui. Bizarrement cela lui donna du courage et il marcha avec plus d'assurance jusqu'à la porte d'entrée du château.
Une fois franchit le baron appela Pierre qui arriva tout de suite.

- veuillez apporter des vêtements secs et une couverture pour cet homme s'il vous plaît.

Le vieil homme hocha la tête et s'exécuta. En attendant le baron se dirigea vers la cuisine où il prépara un thé afin de réchauffer son hôte toujours accroché à lui.
Pierre revint avec ce que le baron avait demandé et le donna à l'homme qui se sépara enfin du baron pour se changer.

Une fois sec, l'homme revint et pris la tasse que lui tendait le baron. Ce dernier l'invita d'ailleurs à s'asseoir sur un des fauteuils du salon éclairé par le feu de cheminée que venait d'allumer le domestique.

Le baron pouvait donc observer un peu mieux son visiteur: il avait les cheveux verts, couleur peu commune et le yeux couleur émeraude. Des tâches de rousseurs parsemaient son visage et continuaient dans son cou et sûrement sur le reste de son corps.

- quel est votre prénom?

Lui demanda-t'il.

- Izuku monsieur. Et vous? Vous habitez un château mais vous n'êtes pas connu dans le village. Tout le monde pense qu'il est abandonné.

- bakugo de Sigognac.

- oh très bien. C'est original comme nom. Je ne l'avait jamais entendu.

Ils passèrent la soirée à échanger et au moment de se coucher izuku encore effrayé par ce qu'il avait vu plus tôt pria le baron de dormir avec lui qui après quelques minutes accepta en voyant l'état de celui ci.

Finalement la solitude du baron et de son château venait de trouver la personne qui allait marquer un tournant dans la vie ennuyeuse de bakugo.

OS bakudekuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant