Chronique d'Anissa : mon kidnappeur et moi

Partie 37-38

L'attente était mortelle. Tout le monde tournait en rond. La mère à Ahmed regardait de travers Jena qui elle, ne faisait pas attention. En effet , Ahmed avait voulu lui dire qu'il l'aimait et elle s'était empressée de lui avouer également ses sentiments. Après quoi il demanda à voir le reste de sa famille mais celle-çi en vu de ce qu'il allait subir ne montra rien de leur déception.

- Je descends en bas, qui veut du café ?, demanda Ali en nous sortant tous de nos pensées.

- Moi ça serait sympa, répondit Aisha la soeur à Ahmed avec un petit sourire entendu.

Le reste de la famille fit non de la tête puis il me demanda si j'en voulais un :

- Je descends avec toi, répliquai-je.

Il ne dit rien et je le suivais en bas. J'avais besoin de souffler un peu. Jena ne voulait pas me suivre et préféra parler avec un petit enfant qui était également en salle d'attente.

Une fois en bas je me suis dirigée vers un kiosque pour prendre un magazine. Je n'en avais jamais acheté et je voulais un peu rigoler des rumeurs qu'on lâchait sur les célébrités afin d'oublier un peu le stress qui me rongeait voilà 2h00. Ali quant à lui s'était dirigé vers le distributeur à café en me suivant du coin de l'oeil du regard, chose dont je ne prêtait guère attention.

- Anissa Toumi ?!, demanda la caissière.

Habituée un peu à ce genre de situation, je lui souris et lui dit simplement :

- Quel honneur que vous aussi vous me confondez avec elle. Mais non je suis une simple caissière comme vous à mi-temps au Super U.

Elle cligna plusieurs fois des cils et sourit à son tour :

- Eh bien trop choquant ! Mais bon heureusement que t'es pas elle j'ai su direct. Toi t'as l'air d'être une fille bien. Elle on dirait une vicieuse, elle passe de mec en mec.
Elle se rapprocha de moi et me dit doucement :
T'imagines qu'il parait qu'elle est enceinte d'un gars qui l'avait kidnappé. Parce que entre nous ... L'histoire d'amnésie c'est du ...

- Yassmine ton café va refroidir.

C'était Ali. Il me prit par les épaules et regarda la caissière d'un mauvais oeil contrairement au regard charmeur qu'elle lui lançait. Une bouffée de jalousie me gonfla la poitrine et aussi de rage. C'était donc ça l'image que les gens avaient de moi ?

- Oh t'es toute blanche ça va ?

Je ne réagissais que 10 minutes plus tard.

- Pourquoi tu m'as appelé Yassmine ?

- Ben en public, miss j'suis-une-star j'vais pas t'appeler par ton prénom. Hmara !

Je le regardais avec insistance. C'est fou ce qu'il pouvait être intelligent et si beau à la fois. D'habitude ce genre de mecs étaient gays. Enfin, je généralise ... Mais lui ... C'était Ali. Un bon mètre quatre vingt dix, des épaules larges, un corps de statut grecque, un teint hâlé, une barbe de quelques jours, des cheveux toujours mal coiffés contrairement à Saël. Il marchait toujours comme s'il s'en foutait de tout. Habillé simplement, un jean un sweat à capuche avec une veste en cuire par dessus et des baskets plates. Quand il souriait c'était toujours ironique, un sourire de coin et jamais complètement. Quand il était énervait il avait toujours une veine qui gonflait au niveau de ses tempes. Et quand il me regardait il avait toujours cette flamme dans les yeux qui me rendait folle. On dirait un gros voyou, mais c'était paradoxal car même ce détail chez lui me plaisait. J'étais simplement trop amoureuse.

- Ca va ton inspection ?

Honteuse, je baissais la tête.

- Merci pour le café.

Il s'asseya dans un banc et je pris place à ses côtés.

- InshaAllah il s'en sortira Ahmed.

- Oui inshaAllah.

Silence.

Gros silence.

...

- Et sinon ? Tu as fais quoi pendant ce long mois ? Ta mère comment va-t-elle ?

- Elle va bien. J'étais au bled. On voulait me marier à une cousine.

- Ah ...

- Tu vois les dents qu'elle avait on dirait Godzilla.

J'ai rigolé. Pour une fois il me fait rire. J'étais tellement dans mon fou rire que je ne remarquais pas qu'il me regardait bizarrement.

- Pourquoi tu te maries pas avec Saël finalement ?, demanda-t-il d'un seul coup et m'arrêtant.

- Tu me vois bien avec lui ?

Il but une gorgée de café sans me quitter des yeux.

- Pourquoi pas ?

C'était pas ce que j'attendais de sa part mais je ne montrais rien.

- On ne s'entendait plus très