Chapitre 1

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Je n'ai jamais changée. Ou presque.

Depuis ma naissance je n'ai pas quitté ma peluche, un joli ours cliché nommé bonbon. Vous êtes qui pour juger !

J'ai eu de grandes difficultés à sortir du monde de l'enfance notamment pour mon entrée au collège. J'ai arrêté les couches que vers mes 8 ans mais je ne pouvais me séparer de ma tétine.

Du jour au lendemain ma mère en a eu marre. Elle est rentrée dans ma chambre, a attrapée tout ce qu'elle trouvait déplacé. Elle a arraché mes affiche de princesses Disney ,jeté tous mes puzzles et mes autres jeux enfantins. Pareil pour mes coloriages, même mes feutres.
Toutes mes tétines, toutes mes gomettes, tous mes stylos à paillettes. Tout a disparu en moinsd'une heure. Mon père a trouvé cela radical mais il n'a pas réussi à me défendre. Il a seulement convaincu ma mère pour qu'elle ne jette pas mon doudou.

Le lendemain, je suis allée à l'école pour mon dernier jour en CM2. J'étais dévastée. Les autres ont cruque j'étais triste de ne plus les voir mais au fond, je n'avais aucun ami.

Le soir je suis rentrée déprimée de voir ma chambre vide, avec des traces d'affiche mal arrachées sur mon mur rose pâle. Mais ce fût le choc. Ma chambre était blanche et sentait la peinture fraîche. Tous mes meubles étaient décalés d'une dizaine de centimètres du mur. Mon lit dans un angle avec des draps gris. Mon bureau vide avec un tas de papier et une trousse noire, sobre. Elle ne contenait qu'un quatre couleurs et des stylos, gommes, colles... classiques.
Au pied de mon lit, une armoire en bois clair. Je l'ouvrit un peu effrayé.
Il n'y avait que des jeans et des shorts noirs ou bleus, une jupe noire et des hauts blancs, gris, noires et bleus. Il y avait un survêtement noir et trois paires de chaussures. Des baskets, des bottines et des sandales, tous noirs. Je n'avais que des chaussettes noires. Et mes sous-vêtements étaient tous gris, blanc ou noirs. Plus aucune trace de rose ou de violet. Rien.
Ma chambre semblait sans vie. A droite de mon bureau, une petite touche de couleur mais en m'approchant, je vis des montagnes de livres et de cahiers d'exercices. Je me mis à paniquer. Je ne me sentais plus chez moi. Seules mes rideaux rose pastel étaient encore la.

Je me mis en boule dans le coin et me mis à sangloter. Ma mère ouvrit la porte mais en me voyant la referma et partie. Mon père vint quelques minutes plus tard et me consola. Mais je voulais être seule. Je décida d'aller prendre une douche et fut rassurée de trouver mon shampoing à la pomme et mon gel douche qui sentait comme la crème de bébé. Mais mes serviettes étaient blanches. Et mon pyjama, normalement rose, était devenue un bas gris avec un T shirt blanc.

Ma brosse normalement rose était maintenant une brosse simple en bois. Sur le bord de mon évier, ma trousse a élastique était encore là. Elle était violette. Je l'ouvrit un peu effrayé et retrouva mes élastiques.Cependant, je ne voyais pas mes deux gros chouchou rose, ni le violet qui brillait. Il manquait aussi de nombreuses barrettes...

Je me peigna et me coiffa de deux jolies tresses avec des élastiques rose et fut contente de voir un peu de couleur sur moi. Je retournais dans "ma chambre" et fut de nouveau agressé par l'odeur de peinture. Je me décida d'ouvrir la fenêtre en grand.

Lavporte ce rouvrit. Mon père m'annonça que le repas était près mais je n'avais pas faim ! Je voulais juste pleurer et surtout, je ne voulais plus voir ma mère.

Malheureusement, je n'avais pas le choix et je du descendre. Ma mère essayais d'attraper mon regard mais je l'évitais. Je m'assis devant une assiette de lasagnes, mon plat préféré. Il croyait vraiment m'acheter avec de la nourriture alors que l'on m'arrachait une part de moi. Ils avaient vraiment l'espoir de me redonner le sourire ! Je les détestes. Je resta là à fixer mon assiette pendant qu'ils mangeaient dans un silence pesant.

- (mère) Pourquoi ne manges-tu pas ?

- (père)Laisse la voyons !

- (mère) Pourquoi ? Son comportement est inadmissible. Comment peut-elle rester là à fixer une assiette pleine. Elle ne nous a même pas remercié d'avoir enfin ordonné sa chambre. Elle va maintenant pouvoir se concentrer sur ce qui est important. L'école, le travail...

- (père) Son comportement? Son comportement a toujours été exemplaire. De quel droit oses tu décider à sa place. Sa chambre la reflétait. C'était une partie d'elle.

- (mère) C'était un débarras. Une chambre d'enfant. Comment veux tu qu'elle se concentre entourée de rose et de paillettes !

- (père) Comment veux tu qu'elle se concentre dans un endroit où elle ne s'identifie pas.

- (mère) Mais elle va s'identifier. C'est sa chambre.

- (père) Sa chambre ?Elle n'a pas eu son mot à dire. C'est la pièce la plus impersonnel qu'il m'ai été donné de voir.

- (mère) Sa chambre est esthétique, digne d'un magazine, c'est le rêve de toutes les petites filles. Et puis il y a son ours la... bonbon. Quel nom ridicule d'ailleurs. Tu devrais le renommer Chloé. Lui donner un véritable nom.

- (père) Laisse la tranquille. Si elle veut que son ours s'appelle bonbon et bien il s'appellera bonbon.

-(mère) Comme c'est pitoyable.

- (père) C'est toi qui est pitoyable. Je refuse que tu changes la personnalité de notre fille.

- (mère) Comme tu le dis si bien, c'est notre fille.Je sais ce qui est bien pour elle.

- (père) J'ai assez entendu de conneries pour ce soir. Je sors. Cette conversation est loin d'être terminée.

- (mère) De toutes façons, toutes ses affaires ont été données à des œuvres de charitées ou ont été données à de vrais enfants.

- (père) Tu me déçois. Tu n'es plus la femme que j'ai épousé. Je sors. Je dormirai sûrement dehors, ou dans la voiture. Chloé doit dormir sur le canapé. L'air de sa chambre est irrespirable à cause de ta peinture.


Une enfance retrouvéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant