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_Comment ça !?
_Calme-toi Amy. C'est mon choix et je crois vraiment que c'est le bon.
_Pas moi. Absolument pas. Tu n'es pas fou Stiles ! Cet endroit n'est pas fait pour toi.
_C'est ma décision Amy, respecte-la.
_Je ne peux pas te laisser aller là-bas. Je veux venir avec toi. Je t'en supplie. Je le sens pas.
_Amy... Laisse moi y aller.
_Mais... Stiles...

__________

Je prends mon scooter et tape l'adresse sur Google maps.
_Eichen House. Déjà le nom n'inspire pas confiance.
Puis je me rends à l'endroit.
À peine arrivée, je tombe sur la voiture du shérif, Stiles et son père devant la grille. J'ôte mon casque et me rue vers eux. Ils soupirent. Je ne compte plus vraiment empêcher Stiles d'y aller, malgré que je n'ai absolument pas confiance en cet endroit. Je n'ai pas le pouvoir de changer sa décision. Je le prend alors dans mes bras, les larmes envahissent mon visage.
Stiles : Juste 72h Amy...
Moi : J'aime pas cet endroit Stiles... Je veux pas que t'y ailles.
Shérif : Amy, son IRM, ressemble exactement à celui de ma femme. Et ça me terrifie.

Je ne savais pas ça. Je ne savais pas que Stiles avait sûrement cette putain de démence. Maman ne m'a pas tout dit apparemment.

Shérif : J'irais voir un spécialiste, demain, à LA.
Moi : Mais il n'a pas besoin de rester ici...
Stiles : Mais c'est ma décision Amy. D'ici au moins je ne ferai de mal à personne.
J'essuie mes larmes d'un revers de manche.
Moi : Mais... Deaton a des idées, Argent cherche... On va trouver une solution Stiles.
Stiles : Et sinon ?
Moi : Sinon...
Stiles : Vous devrez vous assurer que je ne sorte jamais d'ici.
Le shérif fait signe à Stiles d'entrer et les deux ouvrent la grille.
Je tente encore une fois d'essuyer mes larmes, mais ces dernières sont aussitôt remplacée par de nouvelles.
Puis la grille se referme sur Stiles et son père, pas un ne se retourne et ils disparaissent dans ce bâtiment effroyable.

Je veux pas le laisser ici. Je déteste cette sensation. Je remonte sur mon scooter et démarre. Arrivée chez moi je m'allonge sur mon lit. Vide. Qu'est-ce que vous voulez que je fasse ici ? Je suis inutile et lui est coincé dans un asile de fou.
Scott : Amy ?
Moi : Oui...
Scott : Je vais voir Deaton.
Moi : Tu me dis si il a trouvé quelque chose pour Stiles...
Scott : Tu viens pas ?
Il entre dans la chambre et me voit, allongée sur le lit, le visage trempé, les yeux fixant le plafond.
Scott : Ça va ?
Il s'asseoit au bord du lit, inquiet.
Moi : Je veux pas qu'il reste là-bas.
Scott : Amy...
Moi : C'est pas le bon endroit.
Scott : Mais en attendant les Onis le laissent tranquille.
Moi : T'en sais rien.
Scott : Amy, il a fait son choix. Tu peux rien y faire... Et moi non plus.
Moi : Justement.
Il passe sa main sur mon front et soupire.
Scott : Allez j'y vais.
Moi : À tout'
Il sort de la chambre et me laisse là. Je crois qu'au bout de quelques temps j'ai perdu la notion du temps. Je n'ai plus le courage de bouger. Même fermer et ouvrir les yeux deviennent des tâches exigeantes. Je décide alors de les laisser fermés.
Stiles : Hé, Est-ce que quelqu'un... Quelqu'un peut me laisser sortir s'il vous plaît ? Quelqu'un, n'importe qui....
_STILES !?
Je rouvre les yeux brusquement et me redresse. Je suis sûre de l'avoir entendu. Mais il n'y a personne dans la pièce.
_Stiles ?
Je repose alors ma tête contre le matelas et referme les yeux, le souffle saccadé.
Mais les seuls flashs qui reviennent sont des images de Stiles dans une chambre, assis sur le bord de son lit.
Je rouvre alors les yeux et m'asseois en tailleur contre le mur de ma chambre. Je regarde l'heure, j'ai vraiment perdu la notion du temps. Il est déjà 3h du matin. Je referme les yeux mais plus rien. Pas de voix ni d'images. Juste rien. Je passe alors le reste de la nuit à attendre quelque chose. J'ai besoin d'indice pour savoir comment sauver Stiles, comment le sortit de là... Comment éviter que le Nogistune ne reviennent. Tout ça grâce à des indices que mon esprit me donnent. Mais rien. Et lorsque j'ouvre les yeux, il est 7h du matin. Scott entre brusquement dans ma chambre et voit que je n'ai pas bouger, toujours habillée comme hier et toujours les mêmes marques de mascara sur les joues.
Scott : Tout va bien ?
Je hoche la tête. Mais Scott s'approche de moi et les larmes reviennent.
Moi : Non à vrai dire...
Scott : T'es inquiète pour Stiles ?
Moi : Oui... Mais... Pas que.
Scott : Comment ça ?
Moi : Je l'ai entendu Scott. Hier. Il demandait à sortir.
Scott : Quoi...? Comment t'as pu l'entendre.
Moi : De la même manière que j'ai su où il était le soir où il a disparu dans la nuit, que Stiles était dans la forêt le jour où il est réapparu, ou que j'ai su que la bombe était dans le commissariat après ça.
Il fronce les sourcils et réfléchi.
Scott : Tu serais... Une sorte de banshee ?
Moi : Je pense pas. Je ne sens pas la mort arriver. Et je ne cri pas.
Scott : Tu viens au lycée aujourd'hui ?
Je souffle, épuisée.
Moi : Je pense pas. J'ai pas la tête à bouger nul part.
Scott : Ok. Je préviens Maman.
Scott quitte la pièce et je me reconcentre.
_Allez Amy, tu peux y arriver...
Je ferme les yeux et attends de nouveau un temps indéterminé.
_Après une nuit, je pense que cet endroit n'est pas sûr pour moi ni pour personne.
Alors soit j'hallucine soit Stiles a enfin compris qu'il devait partir de cet endroit.
Je me reconcentre puis j'arrive enfin à visualiser l'endroit, je vois même Stiles. Mais à peine ai-je le temps de concentrer mon attention sur le brun qu'une fille lui envoie un coup de poing.
_C'est qui elle ?... Murmuré-je.
Des sortes de surveillants attrape la folle et Stiles et j'arrive à entendre son nom. Malia ? C'est la fille coyote-garou que nous avons sauvé. Mais je perd le visuel et me retrouve de nouveau dans ma chambre, le cœur battant la chamade.
_Fait chier.
Je n'arrive pas à savoir ce qu'il se passe, que fait Stiles, pourquoi cette folle l'a frappé, je savais même pas qu'elle était là. Je referme les yeux.
_Quand les marques disparaîtront, le Nogitsune rétablira son emprise.
Tiens, c'est drôle. Cette fois-ci ce n'est pas la voix de Stiles que j'entends mais une voix féminine.
Puis j'ai enfin la scène en visuel. Une dame, brune, la peau métissée, parlant à Stiles, prêt à partir. Une marque rouge ressemblant à de la foudre dans le cou.
_Merci pour la drogue. Dit Stiles avec son éternel sarcasme. Je me demande qu'est-ce qu'il y a dans le petit pot qu'il tient. J'ai compris que c'était des médicaments mais pourquoi ? Que lui arrive-t-il ?
_Stiles, reste réveillé. L'interpelle la femme avant que Stiles ne quitte la pièce.
Puis je visualise là où Stiles se rend, un couloir sombre, seulement éclairé par de petites fenêtres sur les côtés. Il fait frais, l'air semble assez étouffé malgré tout.
_Amy ?
Je fronce les sourcils. Comment se fait-il qu'il me voit ?
_Stiles ? Tu me vois ?
Ce dernier semble encore plus paumé que moi.
_Amy comment tu es rentrée !?
Je regarde mes pieds, je suis bel et bien là, en chair et en os.
_J-je... Je suis pas rentrée !
_Quoi ?
_Je sais pas ! J'essayais de visualiser et j'ai atterri ici.
_Comme si tu t'étais téléporter ?
_J'en sais rien... C'était plus doux. Comme si mon corps avait changé comme ça.... Normalement.
Stiles regarde alors derrière mon épaule.
_Qu'est-ce qu'il y a avec cette porte ?
_Je crois qu'elle mène au sous-sol.
_Et ?
_Je dois y aller.
_Pourquoi ?
_Je suis sûr d'y être déjà entré.
J'acquiesce et Stiles s'approche de la porte et tourne la poignet lorsqu'un garçon me surprend.
_Vous faites quoi ? Tu t'es fait une nouvelle amie ? Demande le garçon.
_Non... C'est... Je la connaissais déjà.
_Normal...
J'arrive pas à croire que Stiles ait réussi à sympathiser avec quelqu'un. Mais bon.
_Amy.
_Oliver. Vous faisiez quoi ? Dit Oliver avec son air un peu attardé.
_Il faut que j'entre, au sous-sol.
_Même les médecins n'ont pas la clé de cette porte. Seulement Brunski. Explique Oliver, un sourire en coin.
Stiles se retourne vers lui, étonné.
_L'infirmier en chef ?
_Il a toutes les clés.
_Et il les a toujours sur lui ?
_Si tu les veux.. il va falloir trouver une ruse.
_Je deviens assez bon à ce jeu-là. Souffle Stiles avant de s'éloigner.
_Stiles !
Il se retourne.
_Je peux t'aider.
_Tu n'es même pas sensée être là.
_Justement. J'ai réussi à me téléporter ici.
Il réfléchit.
_Donc tu pourrais faire ça pour m'aider à rentrer au sous-sol.
_Sûrement. Mais y a un problème.
_Quoi ?
_Je suis pas inscrite ici.
_T'es une intrus...
Il passe sa main sur l'arête de son nez et soupire.
_Tu m'aides à me rendre en bas et ensuite on trouve un moyen de partir.
_On fait ça...
Stiles s'écarte et file aux toilettes.
Je me retrouve seule, incapable de savoir ce que je suis sensée faire. Sûrement fermer les yeux et visualiser le sous-sol.
Mais alors que j'essaie de réfléchir, j'ai plutôt une idée pour récupérer les clés de Brunski.
_Oliver ?
Cet idiot est toujours là.
Je lui explique mon plan et nous filons dans la cours pour le mettre en oeuvre. Il s'agit juste de se battre, ensuite on improvise, Brunski débarque, on lui vole discrètement ses clés, je les donne à Stiles, il va dans le sous-sol, fait ce qu'il a à faire et nous sortons d'ici.
Stiles se tient juste derrière nous lorsqu'Oliver se jette sur moi, les infirmiers l'attrapent. Je récupère les clés, Stiles s'accroupit vers moi et je lui les tend lorsqu'il m'aide à me relever. Oliver disparaît et la cour retrouve son calme.
_Vite Stiles. Brunski va bientôt se rendre compte de la disparition de ses clés.
Ce dernier file alors essayer d'ouvrir cette porte. Je m'apprête à disparaître avant que les autres élèves ne se rende compte que je ne suis pas sensée être là lorsque j'aperçois la fameuse Malia au loin.
_Eh !
Je l'interpelle et elle m'approche.
_Qu'est-ce que tu veux ?
_Je peux juste savoir pourquoi t'as frappé Stiles tout à l'heure ?
Elle souffle.
_Tu étais avec eux n'est-ce pas ?
_Lorsque Scott t'as retransformer en humaine ? Oui.
_Et bien sache que ce n'était pas vraiment mon souhait de perdre mon abris, mes habitudes de vie en tant que coyote et devoir voir mon père chaque matin, sachant que j'ai tué sa femme et sa fille il y a 8 ans.
Je soupire.
_Et tu devais pour autant le frapper ?
_Là dessus on s'est arrangé. Il a dit qu'il connaissait quelqu'un qui pouvait m'aider à me retranformer.
_Il devait parler de mon frère. Il peut sûrement t'aider à contrôler ta transformation effectivement.
Elle sourit puis efface son enthousiasme immédiatement avant de s'éloigner.
Je ferme alors les yeux, essayant de percevoir où en est Stiles. Mais tout ce que je vois c'est une pièce blanche, des murs insonorisés autour de Stiles, en plein milieu. Je crois qu'il n'a pas réussi. Je dois trouver un moyen de le sortir de là... Casser la porte.
Je commence à chercher Malia, si c'est une coyote-garou elle peut sûrement m'aider.
_Malia ? Malia ?
Je la trouve finalement assise, elle me regarde, désespérée.
_Qu'est-ce que tu veux encore ?
_J'ai besoin de ton aide. Ils ont enfermés Stiles.
_En chambre calme ?
_J'en sais rien mais je pense. Il faut que tu m'aide à le sortir de là.
_Ok...
Elle soupire et me guide jusqu'à la chambre. La porte est barricadée mais Malia réussi tout de même à casser la serrure. Nous entrons et je me jette sur Stiles, encore en plein cauchemar, hurlant, et parvient à le réveiller.
_Shhh...
_Amy, fait le taire ou il va nous faire repérer !
Stiles se réveille brusquement et me regarde dans le blanc des yeux, soulagé.
_Comment... Comment t'es entrée ?
_J'ai cassé la serrure. Chuchote Malia.
_Viens, elle peut nous aider.
Je l'aide à se relever, Malia nous regarde, devant la porte à surveiller.
_Vous n'avez qu'à passer par l'unité fermée, là où on trouve les vrais malades.
Puis cette dernière disparaît.
_Tu sais où c'est ? Demande Stiles, la voix encore tremblante.
_Je peux visualiser.
Je ferme les yeux et commence à marcher vers la bonne direction, espérant que Stiles me suit.
Je rouvre les yeux, juste devant la cave que Stiles cherchait.
_Je crois bien que c'est là...
Nous entrons, en plein milieu se trouve une sorte de chaudière.
_Tu cherches quoi exactement ?
Il me montre alors un signe, un cinq à l'envers.
_"Soi"... c'est la marque des Onis.
Elle est gravée sur le mur, nous nous approchons.
_Qui a gravé ça ?
_Sûrement eux.
_Bon, plus qu'à chercher des réponses alors.
Nous commençons à fouiller dans les cartons et sortons des tas de papiers, des pages de journaux, des plans. Des archives en bref. Nous jetons chaque cartons, toutes les feuilles... Presque plus rien ne reste. Les images que je trouve dans les derniers tas de feuilles ne sont pas très jolies.
_Ils devaient bien s'amuser ici. Électrochocs, bain de glace... Trépanation ?
Stiles se tourne vers moi.
_C'est ce dont Oliver parlait. On te perce un trou dans la tête.
_Pas étonnant qu'il n'y ait plus personne ici.
Stiles jette un paquet de feuilles et se rend compte qu'on a tout regardé.
_Y a rien ici. Dit-il, énervé. Avant de poser son poing sur sa main, frustré.
_Heu, Amy, je peux te demander quelque chose ? Tu peux vérifier les marques sur mon dos ?
Celle que j'ai vu dans ma visualisation avant d'apparaître ici comme par magie.
_Dis-moi si elle disparaissent.
Je sais très bien ce qu'il se passera si elle disparaissent.
Je soulève son T-shirt, nerveuse.
_Elles sont presque parties. Dis-je d'un ton neutre, essayant de cacher ma panique en voyant les restes de marques sur son dos.
_C'est mauvais signe hein ? Dis-je timidement en entendant le silence du brun.
Ma main effleure alors sa peau lorsque je rabaisse son T-shirt et il frissonne.
_Désolée, j'ai froid ces derniers temps. Dis-je en rangeant mes mains rapidement.
Il se retourne vers moi doucement.
_T'inquiète pas, c'est pas grave.
Il sourit et attrape mon poignet.
_Donne.
Il attrape mes mains et commence à les réchauffer.
_T'as raison. Dit-il en constatant mes mains gelées.
Je rigole un peu, j'ai les mains froides mais sa présence les réchauffe plus que n'importe quel chauffage ou bouillotte.
Le contact m'apaise tellement que je ne fais pas attention au fait que je n'arrête pas de le regarder. Il me regarde à son tour et plonge ses yeux whisky dans les miens avant de rapprocher son visage. Je peux même sentir son souffle sur ma peau avant que nos lèvres ne s'embrassent. J'ai des papillons dans le ventre et je crois que je ne réalise pas encore que je suis en train de vraiment l'embrasser. Notre baiser dure une éternité avant qu'il ne s'écarte, mes yeux toujours fermés.
Je le regarde alors, passionnée, mon cœur va sortir de ma cage thoracique si ça continue.
Puis il fronce les sourcils.
_C'était ton premier baiser ?
Je rigole légèrement. Je n'ai jamais aimé personne d'autre auparavant.
_Oui...
_C'était bien ? Dit-il alors, voulant s'assurer de ne pas avoir gâcher l'événement. J'affirme d'un mouvement de tête.
_On réessaie quand même ?
Un sourire s'affiche sur mon visage. Ça veut dire plus que oui.

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𝙎𝘾𝙊𝙏𝙏'𝙎 𝙎𝙄𝙎𝙏𝙀𝙍  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant