Chocolat Froid 🍵

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C’est Changbin qui ouvrit les yeux en premier. Et pas pour n’importe quelle raison. Il commençait à sentir affluer dans son dos une douleur lancinante, et un froid qui petit à petit, lui gelait les fesses. Précautionneusement il se releva en position assise, et corrigeant sa vision après s'être frotté les yeux, il essayait de comprendre ce qu’il se passait.

Une fois que le flou de sa nuit quitta ses yeux, il fit le tour de la pièce du regard.

Il était par terre.

Sans couette ni oreiller, sans lit , sans matelas , rien.

Les deux poids morts qui ronflaient comme des bienheureux sur le matelas de Jisung l’avaient purement et simplement éjecté du lit comme si de rien n’était.

Changbin sentit une veine gonfler sur sa tempe, avait- il pris soin de ces deux idiots pour mériter un tel traitement? Le foutage de gueule était présent. L’idée de les réveiller d’une façon particulièrement violente et vengeresse lui traversa l’esprit, mais il se ravisa bien vite. Malgré le fait que l’idée de la vendetta lui plaisait terriblement, il la reporta pour une autre fois. Les garçons méritaient leur repos, et Changbin mentirait s’il disait ne pas être heureux de les voir dormir si paisiblement, loin de tous cauchemars ou insomnies. Même si d’un autre côté il n'était pas si mécontent que ça d’avoir été éjecté en voyant Jisung complètement enroulé dans la couette mais avachi sur Chan en position crevette. Chan qui lui était en étoile de mer sur le dos les bras de part et d’autre du lit à ronfler de tout son saoul. Surtout que Jisung lui bavait littéralement dessus quand il ne machouillait pas un bout de la couette. Changbin souffla, mais sourit devant le tableau. Il se releva alors, faisant craquer tous ses os un an en se relevant et s’étirant comme un chat. Il regarda l’heure, dix heures. Bien, il pouvait se permettre de les laisser dormir encore un peu.

Et c’est d’un pas soulagé qu’il se dirigea vers la cuisine, sans oublier d’emprunter les chaussons de Chan et une veste de Jisung qui trainait dans un coin en guise de mini vengeance. Peut-être qu’une tache de chocolat se logerait malencontreusement sur la veste au final, et des céréales au fond des chaussons, peut-être.

Il allait leur préparer un petit dej’ et puis s'ils mettaient trop de temps à sortir du lit, il aurait une bonne excuse pour arriver dans la chambre en trombe et leur rouler dessus avant de leur voler toute la couette…. couette sur laquelle Jisung avait bavé- hum non il trouverait autre chose. En attendant, il avait des toasts à faire griller et des bols à sortir.  

Pour une fois, Chan se réveillait doucement et agréablement. Ce n'était pas un matin terriblement agaçant où une désagréable sensation de froid le réveillait, mais bien une douce chaleur et un ronflement discret. Il ouvrit les yeux petit a petit pour se rendre compte de l’endroit où il était, pendant quelques secondes il fit travailler sa mémoire pour essayer de se rappeler des événements précédents.

Il était dans la chambre de Jisung, et en tournant la tête il aperçut que justement le petit rouquin était endormi sur toute la partie droite de son corps. Chan comprenait pourquoi il ne sentait plus son bras d’ailleurs, mais il fallait croire que Jisung le prenait pour un très confortable coussin. Coussin sur lequel il avait apparemment bavé… Chan rejeta cette idée loin dans son esprit, il avait vu pire. Le bouclé profita de cette sensation de bien-être pour s’y enliser encore quelques minutes. En tournant la tête vers le réveil lumineux de Jisung dont les numéros n’étaient plus visibles au plafond comme de nuit mais seulement sur l’appareil, il vit l’heure légèrement avancée de la journée s’y inscrire. 10H30? bien, il supposait que de toute façon cette journée de cours était foutue alors autant se reposer. Ils en avaient tous besoin, comme de nettoyer la salle de bain avant que quelqu’un n’y rentre et ne se fasse mal. D'ailleurs, en tournant la tête dans le sens opposé à Jisung, Chan ne vit pas le petit corbeau. Et en voyant la place que lui et le roux avaient prise dans le lit, il rougit. Changbin allait être furieux. Le pauvre avait dû se réveiller sur le sol froid et les maudire tous les deux, mais pour une raison obscure il n’y avait pas encore eu de vendetta. Ni de cadavre.  Alors Chan poussait ses inquiétudes loin dans son esprit pour le moment et profitait de l’instant présent, si Changbin avait quelque chose à dire ou à leur reprocher, ils le sauraient bien assez vite.

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